À Taipei, dans les années 90, un tueur en série transforme la peur en divertissement. Il appelle les médias, manipule les journalistes et force la justice à jouer selon ses règles. Face à lui, un procureur aussi méthodique que tourmenté, décidé à comprendre ce qui pousse un homme à franchir la ligne — et pourquoi la société regarde sans détourner les yeux.
Ce n’est pas une série d’action, ni un simple “whodunit”. C’est un jeu psychologique, tendu, parfois lent, mais toujours précis. L’atmosphère est glacée, les décors gris, la violence plus morale que physique. J’ai aimé cette noirceur contenue, cette réflexion sur la part de responsabilité des médias et du public.
Certains dialogues sonnent un peu théâtraux, et le rythme pourrait décourager ceux qui cherchent le suspense pur, mais la série assume son propos : montrer la fascination du mal, la vanité humaine, et la frontière floue entre justice et spectacle.
Le procureur Guo, droit mais abîmé, incarne cette lutte intérieure entre colère et devoir, et c’est lui qui donne sa profondeur à l’histoire.
Un thriller psychologique maîtrisé, parfois inégal, mais rare dans sa lucidité. On en ressort un peu sonné, un peu coupable aussi, de s’être laissé captiver.