Ça fait quelques années que les films de Woody sortent dans l’indifférence quasi-générale. Pour moi, son dernier très bon film remonte à « Minuit à Paris » en 2011, c’est loin. On comprend alors pourquoi il a accepté de réaliser et jouer dans une série pour Amazon en 2016, ce qu’il n’avait jusqu’ici jamais fait. L’idée était amusante : Woody joue Sidney Mumsinger, un écrivain ancien publicitaire dans les années 60, personnage comme on a l’habitude, névrosé et hypocondriaque. Rien de nouveau sous les étoiles me direz-vous. Et le voilà qui, avec sa femme, se retrouve à aider une jeune activiste révolutionnaire recherchée par la police (interprétée par Miley Cyrus, qui s’en tire plutôt bien). La période était troublée, entre lutte pour les droits civiques, guerre du Vietnam et contre-culture. Malheureusement, ces six épisodes de 24 mn sont globalement décevants, ça ne décolle jamais vraiment et le rythme se révèle lent comme s’il avait étiré chaque épisode à partir d’un long métrage d’1h30…Et puis, le casting se révèle inégal. Le personnage de sa femme jouée par Elaine May est assez plat alors que dans les films de Woody, le personnage de l’épouse est l’occasion de joutes façon ping-pong souvent réjouissantes. Ici, pas grand-chose. Je me suis mis à rêver de ce qu’aurait donné ce rôle joué par son ancienne complice, Diane Keaton. Ça aurait tout de suite pris une autre dimension. Heureusement malgré cette mollesse assez générale, on a droit à quelques répliques qui font sourire comme quand Sidney balance : « Je ne gruge pas les impôts, jamais. Mais je ne déclare pas tout, c’est tout ! » . Parmi les comédiens du casting, on retrouve Gad Elmaleh dans un rôle rapide. Pas désagréable mais pas totalement convaincant, c’est le moins qu’on puisse dire.