Voir la série

Ho que c'est bon de voir une série qui ne dure pas des plombes et dans laquelle il n'y a pas un enchaînement effréné de scènes tout en ne racontant pas grand chose, à cause d'un scénario comportant beaucoup trop de personnages et de sous-intrigues. Bon, je reste quand même peu motivé par les séries, je sais pas, le fait de couper... avant je regardais tout d'une traite, ici il m'aura fallu trois jours pour tout finir alors que ce n'est pas très long. Mais bon, ça reste une très bonne série.


Le scénario est donc assez simple, minimaliste. Les personnages sont bien caractérisés et surtout bien exploité : Woody force la caricature à bon escient, il délivre ainsi des personnages bien plus consistants que ce que je vois habituellement dans ce format. Les scènes gagnent en qualité puisqu'elles ne seraient pas du tout pareilles avec d'autres personnages caractérisés autrement. L'humour prend assez bien aussi toujours grâce aux personnages et aux situations bien exploitées. Et puis surtout, Woody prend son temps. Les personnages parlent beaucoup, souvent pour ne rien dire, juste dans le but d'exploiter au maximum les personnages, mais c'est bon, on profite, on ne se sent pressé ni bousculé.


La mise en scène est typique de Woody, avec des longs plans séquences (mémorables surtout dans les deux premiers épisodes, après quoi, soit il joue plus de champs-contrechamps soit les plan séquence sont plus paresseux). La reconstitution est un peu faible, je ne sais pas si c'est dû au budget ou si c'est juste le département artistique qui a foiré, en tous cas on ne ressent pas assez le côté années 60. Il y a même des trenchcoats qui ont l'air de sortir tout droit du magasin à cause de leur raideur. Les acteurs sont très bons : Woody signe ici un projet où il met surtout en valeur les 'vieux', et c'est tant mieux parce qu'on ne les voit pas assez. Et ça fait du bien d'avoir un casting bourré de vieux, c'est... rafraîchissant. Et cela renforce le côté gagesque de certaines situations (dont le climax final qui fait honneur au titre). Seul bémol, les présences de Miley Cyrus et Gad Elmaleh ; la première manque du charisme nécessaire au personnage (ou au contraire du ton enfant pourri gâté) tandis que le second est un peu mou, en fait un peu trop et se retrouve toujours hors tempo par rapport à ses tentatives corporelles de placer une mécanique humoristique. La musique est chouette, typique d'un Woody, ça fait plaisir.


Bref, j'ai beaucoup apprécié cette mini-série, ce n'est p'tet pas très original par rapport à la production habituelle de Woody et ce n'est pas non plus assez radical (avec un titre pareil, je m'attendais vraiment à avoir soit 6 scènes, soit 6 mini-crises formant une grosse crise), mais par contre dans le paysage sériel actuel, c'est vraiment une bonne chose qu'elle existe.

Fatpooper
8
Écrit par

Créée

le 6 avr. 2017

Critique lue 574 fois

4 j'aime

21 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 574 fois

4
21

D'autres avis sur Crisis in Six Scenes

Crisis in Six Scenes
EricDebarnot
6

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la Révolution... sans avoir jamais osé le demander !

C'est une indiscutable déception que cette première tentative de se frotter à la Série TV de la part de notre indispensable ami Woody , alors qu'on aurait parié que le genre lui irait comme un...

le 10 juil. 2017

5 j'aime

Crisis in Six Scenes
Fatpooper
8

Bardaf, c'est l'embardée

Ho que c'est bon de voir une série qui ne dure pas des plombes et dans laquelle il n'y a pas un enchaînement effréné de scènes tout en ne racontant pas grand chose, à cause d'un scénario comportant...

le 6 avr. 2017

4 j'aime

21

Crisis in Six Scenes
BlueKey
8

Critique de Crisis in Six Scenes par BlueKey

Crisis in six scenes, série 6x20 minutes de Woody Allen J’avais décroché du cinéma de Woody Allen depuis un certain nombre d’années, disons depuis Vicky Cristina Barcelona et Minuit à Paris, après...

le 24 avr. 2018

3 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

101 j'aime

55