Les mangas, ça n’a jamais été ma tasse de thé. Particulièrement rebuté par le style graphique, et n’y connaissant finalement pas grand-chose, je m’étais construit un a priori bien négatif du genre, comme tout bon ignorant qui se respecte. Autant dire qu’il était temps que je sorte de ma grotte, et c’est Death Note qui m’y a aidé, me collant au passage une claque monumentale !
Death Note est l’exemple typique de ces œuvres qui reposent sur une seule et unique idée de génie : dans notre monde, un humain obtient subitement le pouvoir de tuer qui il veut, en notant simplement le nom de sa victime dans un cahier. Voilà. Il n’en fallait pas davantage pour créer un scénario d’une telle portée qu’il devient impossible de décrocher de la série.
Imaginez maintenant que celui qui se retrouve en possession d’un tel pouvoir est un jeune surdoué qui se met en tête d’éliminer tous les nuisibles de la planète. Il ne faudra pas longtemps avant que le plus grand détective du monde ne décide de le traquer. Je n’en dévoile pas plus, car le spoil est vite arrivé et Death Note est une série qui se découvre. Un scénario puissant, prenant et intelligent, qui enchaine les rebondissements avec brio, ne cessant de nous surprendre. Un scénario que se paie le luxe d’aborder des thématiques intéressantes telles que la véritable nature de l’homme, la mort et la justice, avec cette question fondamentale : est-il légitime de tuer un être nuisible ?
On notera que la grande force de ce manga vient également de ses personnages. En effet, les deux principaux protagonistes sont bluffant de réalisme et véritablement attachants. Death Note réussit le tour de force de nous faire aimer deux personnages radicalement opposés. On souhaite alors que les deux parviennent à leur objectif, chose pourtant impossible puisqu’ils vont à contre-courants et que la réussite de l’un signifierait l’échec de l’autre. On est alors balayé, happé par la joute qu’ils se livrent, finalement incapable de prendre parti.
On apprécie également que les autres personnages qui gravitent autour des héros principaux ne fassent pas de la simple figuration. Ils sont tous travaillés, avec une personnalité propre et fichtrement intéressants (exception faite de Misa qui finit par devenir exaspérante), et les liens qu’ils ont entre eux apportent énormément à l’histoire. Mention spéciale au chef Yagami, et bien entendu à l’inoubliable Ryuk !
Question technique c’est vraiment bon. Les dessins et animations rendent très bien, et les quelques plans fixes sont courts et parfaitement incorporés, là où certains mangas en abusent au point que ça devienne lourd. J’ajoute que la musique est superbe, une des meilleurs qu’il m’ait été donné d’écouter dans une série, participant grandement à l’ambiance que dégage Death Note. Une très bonne qualité globale, d’autant plus que la VF elle-même est soignée.
Malgré tout, je ne ferai pas dans l’originalité en mentionnant comme beaucoup le seul réel point négatif de Death Note : la seconde partie qui reste en-deçà de la première. Il ne faut pas comprendre qu’elle est mauvaise, non. À mon sens elle est même nécessaire pour relancer l’histoire et explorer toutes les facettes du concept de base. Mais elle ne se hisse simplement pas aussi haut que le début du manga, et c’est dommage. Un regret atténué néanmoins par une fin à la hauteur de l’œuvre, une belle conclusion pour une belle série.
En bref, Death Note s’inscrit clairement parmi les œuvres qui m’auront le plus marqué, de par son scénario, ses personnages, et les questions qu’il nous pousse à explorer.
Les mangas… bah c’est peut être pas si mal finalement !