Sublimes Créatures

Saison 1 (8/10) :

Quand on sait que "Desperate Housewives" est une production Disney, il y a de quoi être légèrement surpris. Heureusement, cette surprise est la meilleure qui soit et il est peu dire que le plaisir est au rendez-vous. Car oui, rares sont les séries réussissant à procurer autant de bonheur que les irrésistibles aventures de nos quatre splendides femmes au foyer. S'appuyant sur un scénario particulièrement astucieux et mettant quelque peu à mal "l'Americain way of life", Marc Cherry nous passionne tout de suite pour ce premier volet aussi remarquablement écrit qu'incroyablement drôle.

Mélange savoureux de polar et donc de pure comédie, l'ensemble s'avère ainsi souvent délectable, le tout transcendé par une intelligence et un talent narratif forçant le respect. L'interprétation n'est pas en reste, à l'image d'actrices étincelantes la plupart du temps, parvenant à rendre sans difficultés leurs héroïnes attachantes, voire parfois émouvantes. On pourra alors peut-être regretter quelques seconds rôles légèrement envahissants et cette voix-off un tantinet appuyée (et encore, tant celle-ci est souvent percutante quant à la démarche), mais on ne pourra surtout que saluer autant de créativité et d'allant devant cette première saison jubilatoire à bien des égards. Étincelant !

Saison 2 (8/10) :

Pas de baisse de régime pour les femmes de Wisteria Lane, qui repartent de plus belle dans cette seconde saison presque aussi réussie que la première. L'effet de surprise est évidemment passé, mais ce n'est pas moins un régal que de retrouver nos héroïnes préférées dans des aventures toujours aussi improbables et réjouissantes. D'autant que Marc Cherry a l'excellente idée de faire évoluer comme il se doit la situation de ces « housewives » (celle de Lynette notamment) afin de ne pas tomber dans la monotonie où la répétition.

De plus, une nouvelle intrigue principale et de nombreux personnages viennent assurer le spectacle et le renouvellement comme il se doit, sans pour autant que les « fondamentaux » soient mis de côté, bien au contraire. Bref, tout va pour le mieux (enfin...) dans le petit monde des « Desperate Housewives » : cet excellent cru en est le meilleur témoignage.

Saison 3 (7/10) :

On sent peut-être les premiers signes de faiblesses en cette troisième saison des « Desperate Housewives », sans que cela soit pour autant dramatique. Des secrets, des disputes, des rivalités... Nous sommes maintenant en terrain connu, mais l'univers reste toujours aussi séduisant, entre personnages cocasses, humour fonctionnant à merveille et rebondissements croustillants.

C'est indiscutable : nous nous sommes profondément attachés à ce quartier de Wisteria Lane et à ses radieuses occupantes, si bien que ce nouveau volet a beau avoir un petit air de déjà vu, il n'en reste pas moins savoureux, d'autant que le rythme et les situations s'enchaînant à toute vitesse sont une fois encore au rendez-vous. Une nouvelle réussite donc, malgré un (très) léger d'inquiétude quant à la tenue des prochaines saisons.

Saison 4 (7/10) :

J'ai quelque peu hésité concernant ma note tant cette nouvelle saison des habitantes de Wisteria Lane s'avère en définitive plaisante et enlevée. Pour ma part j'ai en effet retrouvé avec plaisir ce petit monde décalé et piquant, le tout dans un univers toujours aussi rose bonbon, parfait décalage avec les événements qui se déroulent dans le quartier et certaines personnalités loin d'être franchement recommandables. De plus, les dialogues de qualité sont eux aussi toujours au rendez-vous et c'est un donc un bilan globalement positif que l'on peut tirer.

Reste que les scénaristes commencent manifestement à tirer sur la corde, et cela se ressent au niveau des intrigues, s'apparentant trop souvent à un copier-coller certes agréable mais sans grande imagination des saisons précédentes. Heureusement, l'arrivée de la belle et mystérieuse Katherine Mayfair, jouée avec une classe folle par Dana Delany, vient quelque peu changer la donne et relever le niveau d'une série qui certes montre de réels signes d'essoufflement, mais n'en reste pas moins au-dessus de la moyenne. Une jolie gourmandise.