Je me souviens avoir vu la fameuse vidéo lorsque j'étais au lycée, avec des amis (ce fut une introduction assez originale a New Order...). Elle avait laissé une forte impression sur mon jeune esprit, et je me souviens avoir suivi l’enquête avec passion, allant jusqu’à lire le livre - atrocement nul - de Karl Zéro.
Bref, des années plus tard, me revoici qui revisite cette affaire iconique avec un documentaire Netflix. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que je l'ai trouvé plat.
Dans sa structure, Don't Fuck with Cats est classique : nous suivons les points de vue de différents personnages, ces derniers se révélant être en partie des boomers addicts a Facebook. Soyons clairs, leur enquête n'a servi a rien (si ce n'est justifier la diégèse d'un documentaire Netflix ?). A aucun moment ils ne se déplacent jusqu’à une station de police avec leurs trouvailles et vont jusqu’à conduire un mec au suicide en l'accusant a tort d’être le suspect (mais on s'en fout ; le documentaire retourne vite aux chatons).
Ces deux boomers sont vraiment narcissiques. Ils découvrent certes de plus en plus de choses sur le tueur (ils font en deux mois ce que la police fait en deux jours) mais leur enquête ne mène qu'a des posts Facebook totalement vains et a quelques tweets indignés pour faire sonner le téléphone du community manager de la police de Toronto.
Heureusement, le niveau est relevé par des intervenants bien plus professionnels (avocats, policiers) mais, hélas, revenir a ces deux personnes fut un véritable calvaire. Le discours devient abyssal dans les derniers instants du documentaire : ils accusent directement le spectateur de faire le jeu de Magnotta (en lui donnant du temps de cerveau disponible) alors qu'eux deux viennent de passer dix-huit mois a mordre au moindre de ses hameçons et qu'ils ont accepté de faire un documentaire Netflix qui lui est dédié. On croit rêver !
Bon, ceci étant dit... je dois dire que j'ai apprécié voir des documents inédits, notamment les vidéos de Magnotta a la fin. C'est en réalité tout l’intérêt de Don't Fuck with Cats : si l'affaire vous intéresse (ou vous a intéressé !) alors ces quelques moments feront leur effet, sinon c'est juste quelques moments sympathiques entourés d'un océan d'inanité.