Dragon Ball GT
4.8
Dragon Ball GT

Anime (mangas) Fuji TV (1996)

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Très rapidement après la fin de la série Dragon Ball Z, une série Dragon Ball GT a pris le relais. Elle n'est pas très longue en nombre d'épisodes, mais elle a prolongé l'aventure. Certains fans ont adhéré, mais pour l'essentiel ç'a été une déception. Moi, personnellement, n'ayant pas de télé et ayant une vie à mener, je n'ai pas vu la série à l'époque, juste un épisode en passant. Je ne l'ai regardée que récemment, donc je n'ai pas été influencé par le "c'est la suite à une attente immédiate, il faut faire avec et s'accrocher !" Mais peu importe.
Ce qui est intéressant, c'est de voir qu'on a une remise à plat de la perspective. Dragon Ball GT a perdu son statut de suite officielle au profit de Dragon Ball Super, et, en même temps, comme il y a des déceptions face à Dragon Ball Super, on constate qu'il y a plus d'engouement spontané pour Dragon Ball Super, que les gens vont râler mais suivre Dragon Ball Super, mais dans le débat on aura un noyau soit de gens qui ont réellement aimé Dragon Ball GT, soit de gens qui veulent casser Dragon Ball Super tant ils sont déçus, un noyau donc qui va dire que Dragon Ball GT c'était mieux.
Je ne pense pas du tout ainsi, je pense que Dragon Ball Super est très défectueux mais meilleur pour des raisons évidentes. Et autant en parler, parce que en dénonçant les défauts de Dragon Ball GT et ceux de Dragon Ball Super on peut essayer de comprendre ce qui fait la force de l’œuvre originale et ce que les créateurs de suite ou même de nouvelles séries doivent savoir prendre en compte pour faire aussi bien.
Commençons par quelques bases. Une écrasante majorité des séries de japanimation sont des adaptations de mangas. Cela n'était pas bien su du public français à l'époque, cela l'est plus clairement aujourd'hui. Actuellement, ceux qui n'adaptent pas des mangas, c'est essentiellement le studio Trigger, lequel a brillamment réussi l'exercice avec Kill la Kill et Little Witch Academia, et sinon il y a certaines séries de Watanabe comme Cowboy bebop et Samurai Champloo. Mais il s'agit d'exceptions à la marge et donc on comprend que question scénaristes les maisons d'animation n'ont pas des artistes autonomes qui créent un projet de A à Z sous la main, elles ont plutôt des scénaristes d'accompagnement, des scénaristes qui travaillent en équipe pour de la mise au point. Ils n'ont pas des scénaristes qui sont dans le même état d'esprit qu'un auteur de mangas, voire qu'un auteur de longs-métrages. Il y en a bien sûr, mais peu, et ce n'est pas eux qu'on va aller chercher pour faire une suite en série à un manga célèbre. Pourtant, ces scénaristes, ils en ont besoin, car l'adaptation du manga à la série animée suppose des adaptations, des modifications de la mise en scène, des ajouts par-ci par-là, en partie parce qu'il faut faire coïncider un nombre de chapitres avec le temps d'un épisode, etc. Et puis, à l'époque, il y avait un autre souci. Le lancement d'un animé ne tardait guère à rebondir sur le succès d'un manga et on lançait très vite la production d'épisodes de dessins animés, et on rattrapait du coup le récit en cours dans le manga, et donc les scénaristes intervenaient pour ajouter des petites histoires en plus qui feraient un lot d'épisodes, mais de façon à ne pas fausser l'histoire du manga et donc aussi de manière à ne pas prendre trop d'importance. Ce défaut a perduré, il a concerné les animés à succès qui ont succédé à Dragon Ball comme Bleach, Naruto. Les échecs d'animés aussi longs partis pourtant sur un succès triomphal ou bien la médiocrité trop sensible en animé de One Piece qui fait illusion en tant que manga (alors que ce n'est pas bon du tout comme histoire et surtout comme manière de raconter, de concevoir des dialogues), tout cela a donné l'alerte. Aujourd'hui, même si on continue de se dépâcher de rebondir sur le succès d'un manga en cours, on adapte en se donnant des limites de découpages en saisons comme c'est le cas pour L'Attaque des Titans et Kimetsu no Yaiba, les deux meilleures séries actuelles si on laisse de côté Devilman Crybaby. Il y avait plein d'épisodes de remplissages, des "fillers" comme on le dit à l'anglaise, dans les anciennes séries fleuves. Ces épisodes étaient le fait des scénaristes de studio. Il faut comprendre aussi que ces épisodes étaient faits très rapidement, les scénaristes n'étaient pas au courant depuis bien longtemps de la fin provisoire du récit à partir de laquelle ils allaient devoir improviser un complément. Pire, ils ne devaient pas prendre de l'importance puisque tout ce qu'ils auraient imaginé n'existerait plus une fois qu'il reprendrait le fil du récit du manga lui-même. Enfin, ils ne pouvaient pas introduire d'éléments sur du temps long, ils devaient être très synthétiques et faire court. Les épisodes filles du premier Dragon Ball ne furent pas mauvais et il y en eut même très peu de mauvais dans Dragon Ball Z dont le défaut était plutôt l'étirement de l'histoire originale pour la ralentir et paresseusement jouer sur un suspense mécanique d'attente. A l'époque, les jeunes enfants en France ne se rendaient pas compte qu'ils avaient affaire à des épisodes bonus non créés par l'auteur principal lui-même. Ils voyaient juste de temps en temps que ça faisait vraiment un peu petit extra, petit à-côté, comme l'épisode du permis de conduire de Goku et Piccolo qui est vraiment en-dehors de l'histoire pour le coup. Mais il faut ajouter les scénarios des films. Là encore, il fallait faire un film d'une heure ou à peine un peu plus, il fallait planter le décor, nouer l'intrigue, accorder du temps à un combat final. Bref, là encore, les scénaristes avaient des contraintes. Et ce qu'il se passait, c'est qu'il y avait des récits tout faits, des schémas d'histoires qui passaient de filler en filler et de film ou OAV en film ou OAV. Les films de DBZ ou les fillers de DBZ on pourrait passer son temps à chercher ce qu'ils ont en commun avec d'autres séries, et même cerner ce qu'ils reprennent de très près à des séries des années 80 ou bien 70, voire à des séries plus anciennes. Et le truc à bien comprendre, c'est qu'ils ne reprennent pas un truc génial méconnu du passé, ils reprennent du passe-partout, ils font de la resucée mécanique et sans âme. Le film de Broly en 1993, tant apprécié, mais pas par moi, entre dans cette catégorie-là.
Prenons maintenant Dragon Ball GT. Le voyage spatial de Pan, Trunks et Goku permet de faire des épisodes inédits qui ne sont pas fillers puisque toute la série est inédite, mais en réalité c'est fait dans le même état d'esprit que des épisodes fillers. D'ailleurs, les épisodes où un monstre terrorise un village pour épouser une jeune fille et où Trunks se déguise en cette femme pour piéger ce monstre sont une reprise travestie de l'histoire du village terrorisé par Oolong dans Dragon Ball avec une insertion du Kaméhaméha de Tortue Géniale qui rase le Mont FryPan, puisque Goku rase une montagne et fait la même grimace désolée que Tortue Géniale. Là, on ne peut être plus clair sur la pratique du réchauffé, pratique qui s'étend à bien d'autres épisodes, sauf qu'ici on ressert un scénario de la série originale elle-même. Bien avant Toyotaro dans Dragon Ball Super, la série Dragon Ball GT invente le "genkidama" maléfique : le tsuful Baby a pris possession de tous les cerveaux humains, humanité contaminée qui lui confie son énergie et on aura même la boule noire utilisée contre Uub et Buu. Mais on répliquera que le réchauffé, il y en a aussi dans Dragon Ball Super et même parfois dans Dragon Ball tout court, et pourtant ça marche, ou ça marche en partie, alors que dans Dragon Ball GT ça ne marche pas. Pourtant, Dragon Ball GT semble avoir parfois séduit Toriyama. Pourquoi Trunks est avec une Mai rajeunie ? Tout simplement, parce que dans les épisodes que je viens d'évoquer où Trunks se déguise en fausse épouse, il se regarde dans le miroir avec une coiffure qui impose à l'esprit le souvenir de Mai adulte... Plus significatif, Toriyama a repris dans Battle of gods l'idée du rituel des cinq saiyens à l'épisode de DB GT où Baby demande aux deux fils de Goku et aux deux enfants de Vegeta de transmettre leur énergie à lui qui est en Baby Vegeta.
Pourquoi ça ne marche pas ? Les défenseurs de Dragon Ball GT vont présenter un peu l'histoire de cette série telle qu'elle se présente sur le papier et ils vont pouvoir dire qu'elle est pleine d'idées géniales. Essayons de cerner ces idées géniales sur le papier : restriction de force sur Goku pour faciliter l'élaboration d'un récit d'aventures, introduction d'un nouveau personnage principal Pan parmi les gentils, idée de boules de cristal maléfiques, exploration de l'univers et d'autres planètes, enchaînement d'une intrigue dans une autre (la quête des boules de cristal suite à une malédiction croise la rencontre du tsuful Baby), exploitation de l'oozaru à fond, idée d'un super saiyen 4 avec une forme animalisée et américanisée, exploitation de C-17 en tant qu'adversaire qui avait été attendue en vain dans la série originale, une fin mystique de la série. Je reviendrai sur tout ça, mais on va parler du cœur du truc, l'ennemi Baby quand il s'empare de la Terre. Nous avons donc la création d'un méchant sur le modèle de Cell, mais un méchant qui va dépasser Buu dans la prise de possession de la Terre, car avec Buu quasi tous les humains avaient été exterminés et les "survivants" ou les en sursis étaient retirés chez les divinités (Goku, Vegeta, Gohan et dans une moindre mesure Satan à la fin). Ici, le scénario censé être génial sur Baby, c'est qu'il a pris le contrôle de tous les humains, qu'il en a fait son peuple et il s'est fait une garde personnelle de ceux qui sont d'origine saiyenne, tout en absorbant en lui-même Vegeta qui en tant que tel n'existe plus. Il a fait de Bulma son alliée et on a droit à une scène de regards croisés entre Bulma et Goku super saiyen 4 qui est une des rares grandes réussites émotionnelles de la série. Seuls Goku, Pan, Uub, Buu et Satan ont échappé à la manipulation des cerveaux. La symétrie est réelle avec le manga original, on a bien un mix des sagas Cell et Buu, et on a une exploration de la mythologie saiyenne puisque c'est un tsuful qui veut se venger, et le fait que ce soit un tsuful justifie qu'il puisse faire un nouveau Cell mieux encore que le professeur Gero alias C-19.
Ceci dit, n'importe quel fanboy peut créer une histoire en approfondissant la mythologie saiyenne. Et surtout, si en effet elle a bien quelque chose de fabuleux l'idée de voir Goku et une poignée de survivants face à l'humanité entière possédée, face à toute leur famille possédée, face enfin à un ennemi surpuissant, il faut bien avoir à l'idée que ce n'est pas nouveau, cela existe dans d'autres séries et dans d'autres films, et bien au-delà de la culture japonaise, il faut songer bien sûr à l'infini des productions américains, aux films d'épouvante, etc., etc. Personne n'imagine qu'il suffit pour prolonger Dragon Ball de regarder une série et de se dire en esprit que le gentil c'est Goku et qu'il se bat contre un nouveau méchant. Oh ! aujourd'hui je vais regarder un filmp d'extraterrestres et je ferai comme si c'était un nouvel épisode de Dragon Ball : c'est absurde ! Il va de soi qu'un scénario génial sur le papier demande encore à être apprivoisé et à rentrer dans l'esprit de la série originale Dragon Ball. Pour moi, il est clair que la série DB GT n'y arrive pas. On a un rendu du caractère des personnages, des petites phrases qui ont l'air d'être caractéristiques de ce qu'ils peuvent dire, mais c'est par effets de manche. On sent que c'est plaqué, les personnages ne sont pas intériorisés du tout. On ne sent pas la mise en scène recherchée, approfondie. Regardez les combats ! Ils sont expéditifs, on dirait du Toyotaro sur le manga Dragon Ball Super. Un poing, deux coups de poing, de l'agitation, voilà pour montrer que c'est épique, il n'y a plus la magie inventive qui fait qu'on croit aux combats. Dans les dialogues, c'est pareil, on n'y croit pas. C'est extrêmement statique le récit de DB GT, les paroles sont plus importantes que ce qu'on voit. Puis les moments d'émotion, c'est du mille fois déjà vu la façon que Pan a de pleurer dans la neige après la disparition de Goku. La scène où Pan essaie de rappeler à Goku en oozaru doré qu'il est son grand-père, elle ne marche pas du tout, même pas avec la photo des vacances à la mer. Ce n'est pas naturel, c'est cliché, ce n'est pas du tout traité avec la maestria des détails, avec le génie inventif des petits détails qui font qu'on rentre dedans convaincu.
Il y a d'autres facteurs aggravants. Toute la série pèse d'une nostalgie qui n'a pas lieu d'être. Beaucoup de personnages sont vieux. Uub, qui n'est pas trop raté dans son emploi dans cette série, parle avec la bêtise insignifiante d'un personnage de One Piece. "Oui, bonjour, ça fait un bail, mais nous sommes amis, lalalali lalalala". De l'insipidité de dialogues à la One Piece. On n'a plus ces personnages un peu à bloc qui nous plaisent tant. Buu est hallucinant : "Oui, je considère Pan comme mon enfant". On peut croire que la phrase est touchante, parce que c'est une évolution de Buu, il dit quelque chose de vraiment bien, mais en réalité c'est de la guimauve, il n'y a plein le petit moteur qui fait que le personnage délivre la même idée mais avec des paroles bien à lui, avec des paroles dont on se pénètre. Les dialogues n'étaient pas ciselés dans le manga de Toriyama, mais le punch y était.
Puis, donc, cette nostalgie, on en souffre à cause de la coloration terne de la série, les teintes constantes qui apparaissent. Les monstres n'ont pas d'allure, la tête de Baby Vegeta reprise dans la série Dragon Ball Super Heroes ne le fait pas non plus. C'est du dessin : "je te fais un méchant vite fait, le faire bien j'aurais dû demander à Toriyama, mais il avait plus le temps." Ce n'est pas inspiré. Puis, même si là il y a eu les dessins de Toriyama pour Krilin, Satan et d'autres, on a une collection de personnages ridés qui posent problème, le sommet étant atteint dès l'épisode de lancement avec la bande à Pilaf. Tout ça contribue à créer une mauvaise atmosphère où la série originale est déjà morte et ne survit que par nostalgie dans celle-ci. Cela ne s'arrête pas là. Gohan et Goten sont deux sosies mais modelés sur le visage de Vegeta qui n'est pas leur père ! Ce modelage vient du fait qu'ils doivent être mauvais, mais on ne reconnaît pas Gohan et Goten possédés, on voit deux fils de Vegeta. D'ailleurs, Gohan est encore calé sur le physique de Vegeta dans le tournoi pour la survie de l'univers dans Dragon Ball Super, ce qui est un peu déroutant décidément. Mais le sommet est atteint par la chanson du générique d'ouverture de la série. Ce n'est pas que la chanson soit bonne ou mauvaise, elle a un effet désastreux en tant que chant nostalgique, mais désastreux. Les musiques sont très mauvaises, alors que la série Dragon Ball est la meilleure série de tous les temps pour les musiques, juste devant Dragon Ball Z qui en héritait en partie et qui n'était que mal desservi par son ouverture pourrie "Head-chala". Et les petits écrans, les "catch eyes" en milieu d'épisode, pour coincer la publicité à la télévision, mais vous avez envie de vous pendre quand vous entendez l'étrangeté absolu du jingle qui accompagne cette petite animation des personnages en voiture avec un dragon. C'est la catastrophe. La musique et le statisme des images (très souvent, même les grands moments d'action, les persos sont à l'arrêt et regardent un spectacle de lumière, la foule redevient normale, elle reçoit passivement l'aspersion, et même les héros quand il y a du danger, du combat, ils sont immobiles, un coup vient d'être donné, ils parlent, ils attendent la fin de la fumée, se font un film sur leur victoire, découvrent qu'ils ont perdu, à l'écran on a vu que des persos immobiles, de la fumée qui se dissipe...), la musique et le statisme font qu'on a l'impression en continu de regarder une commémoration vague d'un lointain passé, alors que jamais Dragon Ball n'a été le récit flashback de temps immémoriaux perdus.
Et donc pour finir sur le problème de mise en scène de la bonne idée de départ, on a un traitement expéditif constant de l'intrigue. Baby va devenir oozaru sans aucune difficulté, on n'aura pas l'incarnation de la difficulté à être oozaru qui contribuerait juste à rendre plus terrifiant le fait qu'ils y soient arrivés. Bulma a fait un constat du problème et sans que nous soyons vraiment prévenus elle a cherché une solution qu'elle a trouvée dans les cinq minutes. Evidemment que ça ne peut pas marcher une série si mal mise en scène, et Dragon Ball Super ou le manga du même nom par Toyotaro souffrent de ces mêmes problèmes. Les gens se disent : "sur le papier, il tape sur plein de méchants, il a toute la planète contre lui et il se retrouve tout seul, on voit Uub qui perd un combat pour servir de faire-valoir au prochain retour de Goku, il est mis en difficulté dix fois, il finit par gagner grâce à un power up justifié, ok je prends!" Ben non, ce n'est pas dans ces lignes-là que se joue le bon scénario, ben non, mille fois non, il faut descendre plus bas dans l'articulation des détails. Il ne faut pas qu'on regarde la série en voyant clairement que le scénariste ne fait que régler des péripéties techniques pour passer d'un moment de difficulté à un moment de triomphe du héros avec des oscillations étudiées. Cela, ce n'est pas de l'incarnation et ça devrait être mieux compris du public, et surtout de ceux qui inventent les séries.
Un autre défaut majeur de la série Dragon Ball GT, c'est le non respect des personnages anciens. Certains se plaignent de Pan qui râleraient trop. Mais je ne suis pas d'accord. Pan est très bien conçue, c'est une réussite de la série, pratiquement la seule. Elle râle, mais il y a des raisons à cela, c'est une enfant, et la série tourne autour de son initiation, puis ses râles ne sont pas insupportables. On dirait que comme Goku et Trunks lui disent qu'elle râle, le spectateur subit l'argument d'autorité d'un personnage pour dire que Pan râle trop. N'importe quoi ! Ce sont ses pleurs qui ne sont pas déchirants car trop clichéïques et sans âme. En revanche, elle a un dynamisme marrant à voir : elle casse le vaisseau, elle cache cela vite fait, quand elle a un plan alors qu'elle a un visage forcément plus proche de Chichi, sinon de la Videl de DBZ, elle reproduit le sourire de Goku, par exemple quand elle veut envoyer des gélules laxatives sur les humains et qu'elle explique son plan à Buu et Satan. Mais bref ! Trunks est l'exemple parfait du personnage raté avec son accoutrement lors du périple spatial. Il ne fait même pas jeune, il fait le vieux sage d'une autre époque. Gohan et Goten sont d'autres échecs d'emploi et de non respect des personnages. Ils n'ont pas du tout leur caractère habituel. Videl a été radicalement affadie, à un front proéminent même si ses yeux lui assure de rester très jolie, et du coup un des torts de DB GT c'est d'avoir permis la déchéance de Gohan et même de Videl dans la série Dragon Ball Super. Bra (ou Bula), elle donne son énergie à Baby avec Gohan, Goten et Trunks, mais c'est une sorte de figurante à côté. On ne pouvait pas préparer cette scène-là en montrant qu'elle avait de la force et qu'elle ne faisait pas que courir les magasins. Vous voyez le problème, là ? Dans DB GT, les personnages sont des fonctions. On sait de base ce qu'ils sont, allez hop on les utilise, ils ne sont pas incarnés. Et s'ils parlent exprès comme on l'attendrait d'eux, ce n'est pas pour les incarner, c'est pour montrer patte blanche, allez ici un petit dialogue où Goku va dire du Goku. Pour le scénario, cela peut donner un truc qui tient la route : le vieux kaioshin qui tire la queue de Goku avec une pince, et le pire du pire avec Goku pris dans une dimension inconnue en train de jouer à un jeu de plate-forme avec un dé pipé face à un tricheur... Le super saiyen 4 est l'occasion de discrètement pervertir l'esprit de la série avec un Goku américanisé dans ses répliques. La VF aggrave sans doute le truc avec la grosse voix, mais on a droit à clichés américains sans arrêt qui n'ont pas la note de Goku. Mention spéciale au "je n'aime pas qu'on me prenne pour un idiot!" J'imagine tout à fait Goku dire ça, mais bien sûr! Baby en retour finit par commenter son combat avec Goku soit comme s'il avait toute une expérience de vie en la matière, soit comme un bébé qui dit qu'il n'est pas si nul que ça : certes, il n'a pas la psychologie d'un guerrier, mais c'est vraiment l'idée que doit laisser leur combat de titans ?
Mais l'erreur de base qui implique le traitement de Trunks, c'est qu'on a restreint les forces de Goku en le rajeunissant, en lui enlevant le déplacement instantané. Du coup, Pan n'aura pas la promotion attendue du super saiyen, ce qui est un comble pour une série du dépassement de soi. Trunks l'a mais pour dire qu'il l'a, sauf que c'est une brêle. Il a un visage badass uniquement quand il est un sbire de Baby. Devant ce maître, il compose un visage, mais il sert à rien. Il a un visage qui le fait plus que Baby, mais il est moins fort que Baby de toute façon, Baby qui du point de vue en revanche du tempérament et des répliques est un méchant bien conçu et qui a son identité propre par rapport aux anciens méchants de la série, c'est juste son apparence visuelle qui est dégueulasse et n'inspire rien.
En tout cas, le problème, c'est Goku. On en a rien à battre de ses transformations en super saiyen 1, 2 et 3, puisque le seul idéal soit qu'il recouvre sa force d'adulte. Le super saiyen 4 compense tout ça d'un coup, certains le trouvent stylé, je dirais il est stylé en comparaison de la médiocrité du reste, mais comme Pan et Goku le disent eux-mêmes dans la série moi je le préfère en humain normal qu'en cette chose immonde. Je ne crois pas avoir mauvais goût.
Bref, sur une moitié de la série, on ne fait que regretter que Goku ne soit plus lui-même et sur cette moitié de série justement c'est l'avalanche des incohérences parce qu'on comprend vite que la force de Goku faisait chier les scénaristes pour créer du scénario d'aventures. Il faut que Goku soit normal pour créer un scénario passe-partout dans les filles, et là il fallait qu'il soit normal pour une série conçue moins comme le prolongement du manga que comme un immense filler, et c'est là qu'on voit sans arrêt le personnage incohérent qui, même moins fort, renonce à voler pour courir et sauter. On n'a plus un personnage qui se bat et qui veut dépasser ses limites, on a un personnage que les scénaristes ont volontairement limité pour faire primer leur scénario sur l'identité du personnage, et du coup on a à la fois un personnage moins fort qu'avant, mais un personnage incohérent. Les scénaristes ne cherchent pas à se rappeler sans arrêt la hiérarchie des trois transformations en super saiyens, ni la hiérarchie de force entre Goku, Trunks, etc. On nous fait du "Regarde ce que t'as sous les yeux, on te met un peu de super saiyen et il gagne, on te met du super saiyen 3 et il perd, mais comme il doit gagner deux épisodes après il gagnera en forme normale, etc." Je ne me rappelle plus les détails, mais les transformations en super saiyen c'est que des moyens d'exciter ponctuellement le spectateur, il n'y aucune cohérence scénaristique à leur emploi. Tu m'étonnes que ça n'aie pas plu. Même les fans de jeux vidéo qui ne s'intéressent qu'au synopsis pas aux détails du récit sont intransigeants sur le respect de la mesure des forces. Ils ont ruiné la crédibilité de la série sur la colonne vertébrale, sur un truc majeur qui fait l'engouement des jeunes pour la série. Du coup, cet échec a rejailli sur la possibilité de refaire du Dragon Ball en tant que récit d'aventures et on a eu les combats exclusifs de Dragon Ball Super. Les incohérences sont présentes également dans la mesure des forces, mais c'est un peu mieux géré et surtout c'est géré au moins sur le plan d'une succession de plusieurs épisodes, sur le plan d'un arc, alors que DB GT a voulu enterrer l'importance des rapports de force.
Je vais arrêter là, mais ce qui reste, c'est que malgré les bonnes idées et quelques moments forts la série n'a pas d'âme, la mise en scène est sèche, statique, bouffée par un esprit de nostalgie qui n'est pas à sa place. Un Goku enfant fait de la survivance de l'esprit du premier Dragon Ball, Pan est la seule réussite, même si Uub a une introduction efficace inespérée, rien n'est agréable à suivre, rien n'est touchant, car c'est trop mal traité, il y a un statisme qui montre bien que c'est une autre série avec des masques des personnages de Dragon Ball. C'est une production scénaristique filler et ce qui est génial sur le papier n'est pas génial pour être transcendé, mais est génial pour faire sans se fouler du filler. Le truc ne prend pas vie, sauf en de rares occasions, dont l'une est la fin, réussie, mais comme tout le reste est sans âme, la fin elle-même laisse une impression bien trop glauque, puisque c'est une fin triste et en même temps qui ménage une disparition dans ce qu'elle a de plus inquiétant, car tout le monde se demande où il est passé. Le plus grave vient de l'aveu maladroit que tout n'est que prétexte dès le premier épisode. On a des boules de cristal noirs sorties de nulle part, un voeu est fait et elles sont dispersées non sur la planète mais dans l'univers, aucune justification à cela, aucun truc pour naturaliser l'idée, néant ! On dit que ces étoiles ont été surexploitées et donc que ça va tourner à la catastrophe. Mais pourquoi avoir toléré la réalisation de voeux auparavant ? Et surtout, ce sont les boules à étoiles rouges qui furent surexploitées, pas celles-ci, les noirs qu'on voit pour la première fois. Et ça ne s'arrête pas là. Pourquoi nos héros n'utilisent-ils pas les boules rouges ? Et pourquoi n'avoir pas plus simplement considéré que les boules rouges étaient elles-mêmes contaminées ? La plupart des spectateurs comprennent qu'on leur raconte des fèves, et qu'on les invite à suivre passivement une intrigue inepte... Rien que ça, c'est tellement impardonnable !
Enfin, j'ai une dernière grosse idée slogan à formuler : c'est que l'arc avec Baby où on a aussi les absorptions dans le corps à la Buu, où on a un peu de Cell, un peu de la saga Buu, en fait, je trouve une formule, c'est que c'est l'oeuvre d'un fanboy de DB, des arcs Cell et Buu, mais qui les traiterait sur un mode ultra sombre, il garde l'humour, mais il a vécu Cell et Buu exclusivement du côté sombre et quand il crée une histoire il la crée tout entière sur le versant sombre, il américanise les traits d'esprit, surtout au moyen du super saiyen 4, et l'humour pipi-caca il le rend plus bourrin avec le dieu qui dit à Goku de baisser son pantalon. Il y a vraiment de ça, c'est le point de vue d'un fanboy qui a des lunettes déformantes et glauques...

davidson
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le 15 août 2019

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