Edens Zero
5.8
Edens Zero

Anime (mangas) NTV (2021)

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On ne change pas les mauvaises habitudes si facilement...

Je suis consterné de voir que même après avoir longuement fait l’objet de reproches acérés et particulièrement virulents, il y ait encore des fans pour considérer le travail d’Hiro Mashima comme celui d’un auteur de talent, comme une référence dans l’horizon du Shonen Nekketsu ou continuer à le soutenir depuis que son œuvre la plus populaire (mais pas forcément la plus apprécié) s’est achevé il y a plus de 4 ans. Au point de condenser les reproches sur son bébé fétiche à uniquement une pincée de critique répétitives alors qu’il y a tant à dire pour expliquer en quoi Fairy Tail est si problématique et à des années lumières d’égaler ses aînés ou ses successeurs.


Eden’s Zero, dernière création en date du monsieur, échoue à passionner les lecteurs sur le sol japonais mais confirme qu’il y a réunification de la part de ses plus fidèles fans qu’ils remontent à Fairy Tail ou même à Rave pour continuer à le faire vivre professionnellement. J’en viens même à lire ici et là que Mashima aurait atteint le stade de la maturité, qu’il se serait défait de ses tares habituels… et comble de l’exagération, qu’il mériterait de concurrencer les autres gros hits du moment.


Vous vous doutez déjà en lisant cela que si je dis ça, c’est que je n’avale pas ça un seul instant. Mais surtout, en mettant de côté tout fanboyisme chez les uns et toute forme de mauvaise foi chez les autres, on peut comprendre pourquoi Eden’s Zero est ignoré par bon nombre de lecteurs de mangas ou fans d'animés en comparaison des autres hits du moment ou des années précédents comme My Hero Academia, Jujutsu Kaisen ou même Demon Slayer dans le catalogue du Shonen Nekketsu.


C’est peut-être petit de s’attaquer dés le premier épisode, mais l’apparition de Shiki, Rebecca et Happy est à elle seule représentative de la dépendance de Mashima vis-à-vis de ses œuvres passés (Fairy Tail surtout et Rave) : son recyclage perpétuel de ses principaux héros et des rôles qui les entourent. Ceux qui ont lu et ont fini par se lasser de Fairy Tail à juste titre verront logiquement une Lucy bis avec une jupe plus courte, ou même une Ellie 3.0 puisque son caractère et son exploitation ne se distingue pas vraiment de ses prédécesseuses (encore qu’Ellie était traité avec plus de dignité), toujours la même demoiselle pleine d’entrain et conciliante mais plus d’une fois sujette au situation embarrassante ou humiliante dans lesquels elle finit par être exhibé pour satisfaire les bas instincts des spectateurs (et le fait que ses origines soient différente ne constitue en rien une excuse).


Quant à Shiki c’est à peine mieux puisqu’on est passé d’un chasseur de dragon à la recherche de son père adoptif mais perdus dans des aventures de plus en plus difficilement liées à sa quête de départ, à un manieur de gravité dont le seul objectif est de faire copain copain avec les autres espèces de l’univers et accessoirement découvrir la fameuse déesse Mother. En plus d’être une rencontre bâtarde entre les designs de Grey et de Natsu de Fairy Tail.


Individuellement c’est déjà une perte de temps mais quand on passe au duo, la redite est toujours présente avec la même formule qu’on a eu précédemment. A l’exception de l’inversion des rôles quant à celle qui fera découvrir un peu plus le monde extérieur à travers le cosmos Sakura, Rebecca et Shiki ont trop rarement (voire pratiquement aucune) occasion de démontrer qu’au-delà de l’apparence ils peuvent faire penser à autre chose qu’à un Haru/Ellie ou Lucy/Natsu recyclé. Et la présence d’Happy ne fait que confirmer un peu plus cette dépendance, son flash-back avec Rebecca n’y changera rien.


Plus dérangeant encore, on est en droit de hurler à la farce de mauvais goût au fur et à mesure qu’on découvre le casting et des têtes beaucoup trop familier et vu autre part. Erzy la première qui est la preuve suprême de la fainéantise de Mashima en termes de chara-design (c'est Erza... sans déconner, c'est totalement Erza...) ainsi que Justice directement repris de Jellal et un membre des forces de l’ordre de cet univers qui plus est (…), Laviria Christy qui est une Wendy en mode ado et grosse peste de compétition juste bonne à prendre des claques, des clins d’œil nombreux voire trop pendant la première moitié de saison (Mirajane et Lisanna dans les B-Cubeuse kidnappées, Lucy et Natsu qui s’invitent un peu partout, Plue en serveur dans un restaurant), le premier gros ennemi qui semble être un mélange physique entre Azuma et Cobra le chasseur de dragon venimeux de Fairy Tail, et j’en passe des plus vertes et des pas mûres.


Quand on cherche du côté des nouvelles têtes, il est assez difficile de vraiment trouver quelqu’un qui ne soit ni fade, ni desservie par le manichéisme de la narration, ni une vulgaire redite d’un autre personnage : la mascotte Pino justifie plutôt bien son utilité au sein de l’équipage de l’Eden’s Zero et Homura a réussi à me faire rire par son tique habituel et à avoir une conclusion introductive réussie en fin de saison (quand Mashima ne l’exploite pas pour exciter le public masculin de manière excessive là encore), Witch et Sister fonctionnent à la manière de PNJ et semblent sortie de RPG, Harmit aurait pu être un personnage magnifique si son flash-back n’était pas aussi saboté par sa prévisibilité et la piètre qualité de ses dialogues, et Wise est la représentation typique d’un mauvais comic-relief doublé d’un gros vicieux, et un des plus gros ratés alors qu’il aurait pu être un premier rôle intéressant si il avait traité avec plus de sérieux et bien moins de légèreté.


Et on peut résumer ça à son origine :


le retour en arrière de 50 ans imposé à sa planète et son extraction dans le présent, sa première rencontre par vidéo avec sa version de lui-même quinquagénaire aurait pu apporter quelque chose d’au moins mystique, étrange, provoquer une forme de déclic ou de fascination qui aurait pu en faire plus qu’un simple obsédé qui a tout d’un lecteur de hentaï à peine dissimulé…


mais, non, c’est pas ce qui se passe et il est à la source de plusieurs gags idiots qui le font passer pour un guignol alors qu’on lui a conféré un don de création mécanique hors-norme.


Des idées, Eden’s Zero réussit pourtant à en avoir entre deux scènes de bains qui virent au voyeurisme courant chez Mashima (de manière moins explicite que les planches du manga… non parce que la planche du manga avec un contreplongée sur Homura avec l’eau et les gouttes qui cachent ses tétons et sa petite fleur au tome 6… du pur Mashima tout craché) et un Shiki déclamant un discours pompeux et pataud sur l’amitié. La première est le fameux Croque Mi-temps, sorte de réponse à Acnologia dans Fairy Tail qui ne provoque non pas la destruction des planètes mais un retour irréversible dans le passé. Et il peut sonner soit comme une apocalypse à un monde pourri jusqu’à l’os pour un retour à l’harmonie (la planète Guilst, corrompue par la criminalité, l’asservissement et le trafic d’être humain), ou comme une calamité frappant au hasard sur son chemin : mais sans qu’il n’y ait méchanceté ou intention particulière à l’origine, simplement il fait son chemin à travers le cosmos et on n’en sait pas plus sur ses origines, et à l'inverse d'un Acnologia méprisant le genre humain c'est une forme d'évolution plutôt bienvenu.


La conception de certains mondes découvert par l’équipage a même du bon dans certains cas et peut amener à des concepts chouettes : celui de Digitalis la planète virtuelle, sorte de jeu vidéo en MMORPG dernier cri ou les PNJ et les boss semblent plus doué de conscience que jamais est un véritable ajout bienvenu dans le lore d’Eden’s Zero qui avait jusque là du mal à vraiment se distinguer de son prédécesseur. En plus de briser un peu plus la frontière entre un être mécanique ou artificiel ne faisant que suivre un programme et les androïdes et formes de vie issues du numérique semblant aller au-delà de la simple programmation. C’est pas forcément nouveau, des œuvres comme Tron ou les Star Wars sont passés bien avant mais ça veut aller quelque part.


Et comble de ma surprise, je me suis même surpris à relativement apprécier la backstory autour de la dernière des 4 étoiles du Grand démon, Valkyrie (référence à la divinité nordique chargée de conduire les guerriers nordique mort au combat vers le valhalla).


Contrairement à ses consœurs, à Rebecca ou encore à Homura, elle est traitée dignement jusqu’au bout pour ce qu’elle est : une mère de circonstance pour Homura, une guerrière noble, mûre et mature et pour lequel Mashima a au moins la décence de ne pas lui donner une résurrection après son sacrifice sur la planète minière Sun Jewel, et qui apporte enfin un véritable moment de dureté après plusieurs épisodes plats et sans impact ni intensité.


C’est presque miraculeux à vrai dire.


Seulement voilà, les idées sont une chose, le traitement en est une autre et je n’ai clairement pas apprécié la manière de faire. Parce qu’en premier lieu, Mashima confirme qu’il n’est pas un bon dialoguiste et ça ne se confirme rien qu’avec cette quête de l’amitié qui finit par déteindre sur tout le monde. On entend tellement Shiki et les autres personnages parler de se faire des amis que ce mot finit par perdre toute sa force et rend Shiki encore plus lisse et plat, ainsi que les autres personnages. Et c’est pas parce qu’il a passé toute une enfance sur une planète d’androïde qu’il a eu pour seuls amis qui va excuser ça.


Simples exemples : est-ce que Yuji et Aoi Todo de Jujutsu Kaisen ont besoin de ressortir le mot "ami" ou "copain" à tout bout de champ pour qu’on comprenne qu’ils ont une bonne alchimie ? Non, Gege Akutami s’arrange pour créer une chimie aussi efficace en combat qu’amusante en dehors de la baston et on y croit. Est-ce qu’Izuku a besoin de jouer les forcenés pour se faire apprécier des autres élèves de sa classe ? Absolument pas, sa démonstration contre Katsuki durant un test et sa sincérité ainsi que sa forte volonté et la variété des caractères des autres élèves nous font comprendre qu’ils s’apprécient, se respectent, et sont complices.


Autre gros problème, c’est son style graphique avec le caractère partiellement cartoon de plusieurs de ses personnages qui finissent par devenir un obstacle à la surprise, à une bonne narration et surtout à des introductions fortes et pertinences :


et c’est là que je me dois d’évoquer le passé d’Harmit qui aurait pu être un personnage magnifique et superbement introduite si les dialogues avaient été bien meilleurs, et si la clique du Dr.Mueller ne puaient pas autant la crevure de première. On en revient au problème d’évoquer les termes d’amitié sans dosage au point que ça en perd son sens (déjà qu’ils n’en avaient pas ici au vu de leur racisme anti-robot), aux généralités balancés frontalement sans aucune nuance et surtout au design qui indique haut et fort qui sera victime, qui sera le méchant (Mueller et son gros nez de Pinocchio c’était pas très malin à dessiner) et qui sera complice de tel ou tel camp.


Et du coup, on sait ou ça va aller, on sent venir les embrouilles de très loin, on n’est ni surpris ni impliqué et du coup le soufflé retombe.


Le fait d’ailleurs de voir Harmit si aisément retrouver son caractère d’origine après les mots de Shiki alors que ça aurait dû la traumatiser n’est pas non plus des plus crédibles. Même pour du Shonen.


Et Mueller (pas aidé par les comédiens en VO comme en VF) n’est pas le seul à souffrir de ce traitement de chara-design semi-cartoon ou sans nuance en termes de caractérisation : la Dame Ecarlate alias madame Kurenai


qui est également la mère de sang de Homura en est un autre très bon exemple. Traitée ici comme une vulgaire harpie cupide sans aucun amour maternel ni reconnaissance, et juste bonne à récolter le fruit de son ingratitude et de son avarice.


Son excès ne la rend ni fendarde à voir ni terrifiante, ça n’en fait qu’une énième coquille sans profondeur dans la lignée des antagonistes qui ont constitué cette première saison.


Si encore Hiro Mashima avait, disons : au moins fait en sorte que certains scientifiques soient choqués du massacre des robots dans le background d’Harmit et n’avaient pas conscience de ce qu’ils faisaient (cela dit avec une arme en forme de canon, ça aurait été les faire passer pour aussi con que l’équipage du Convenant ou du Prometheus dans les films de 2012 et 2017), ou même donner de la nuance à la Dame Ecarlate en faisant soit un pion du système ou lui donner un objectif différent que la simple avarice, ça aurait pu sauvé les pots cassés ou même donner des portes de sorties.


Cela aurait aussi éviter d’avoir un tel lot d’antagoniste tous plus oubliable les uns que les autres (bon sauf Jamirov… parce que Donald Reignoux en VF jouant les psychopathes, c’est juste jouissif à souhait) souvent par simplisme de caractérisation et un design cartoon qui en font le plus souvent des bouffons. Alors que les grosses pointures comme Drakkhen Joe et sa clique, ou Justice du côté des représentants de la loi, ne font que de la figuration sur ces 8 premiers tomes adaptés en animé.


J’insiste aussi en disant que Mashima ne volerait pas le titre de gros pervers en visant l’un des points les plus pointés du doigt depuis Fairy Tail : son fanservice tellement intrusif et qui plombe tellement l’écriture, les situations censés avoir de la tension et les personnages féminins. En plus des scènes de bains qui se répètent pour Rebecca et Homura, les plans fessiers et boobs sont là en bon nombre à partir du deuxième tiers, sans parler toute la partie sur Guilst avec ce stupide plan "Opération évasion toute nue" qui rend la tentative de Rebecca de se rendre utile superficielle en raison de l’intervention de Pino et Shiki, les plans suggestives sur Homura durant le dernier arc de cette saison (dont la planche ou elle est ligotée au poignet en hauteur sous le regard lubrique d’un lieutenant de Kurenai), ou encore la rencontre avec la divinatrice Xiaomei en mode carnaval dont Rebecca en mode servante à oreille de chat et Homura en bunny girl


évidemment sujette au pose suggestive dans une scène importante pour son parcours (son face à face avec un androïde ayant pris les traits de son maître).


Il n’y a aucune mesure de ce côté-là… et si certains voudront dire que Mashima en a conscience en citant le dialogue entre Rebecca et Homura quand celle-ci propose un duel avec elle dans les bains, ça ne constitue en rien une excuse puisque Mashima continue de proposer ces mêmes scènes de bains.


Je ne vais pas faire comme si ça ne touchait que les œuvres de Mashima, évidemment que d’autres Shonens en ont et pas en petit nombre : One Piece, My Hero Academia, Bleach, Dragon Ball (à ses débuts, je lis pas DB Super) même des animés ayant un large public acquis à juste titre comme des animés Gundam, ou les ultra populaire Gurren Lagann et Kill la Kill en ont en stock. Mais il y a 2 énormes différences majeures. La première, c’est que dans le cas des autres mangas il reste en principe au stade de bonus et il a la décence de ne pas s’inviter là ou il ne le faut pas (Momo Yaoyorozu a peut-être une tenue super-héroïque exhibée mais les planches n’en profitent pas pour la placer sous tous les angles et Horikoshi la traite comme un personnage à part entière). Pour les animés de Gainax/Trigger, les responsables de projet savent s’en servir pour créer quelque chose derrière soit en l’utilisant pour appâter avant de poignarder dans le dos, ou en utilisant ce poncif comme ressort pour le propos de leur animé (Kill la Kill et le rapport entre le corps et les fibres de combats vivantes constituant la tenue scolaire de l’Académie Honnôji et j’en passe). Quant aux animés Gundam… ben c’est Gundam, son propos sur l’absurdité du conflit n’a pas fait l’objet de parasitage par le fan service d’après ce que j’en sais.


Alors qu’ici j’ai presque envie de conseiller à Mashima de lâcher l’affaire pour de bon et de se lancer dans le manga pour adulte. Parce que dans le cas présent l’hypersexualisation, ça ne fait pas vivre son univers, ça ne le rend que plus secondaire et ça n’a rien d’une récompense pour les spectateurs vu que les enjeux ne sont déjà pas très forts à la base.


Cette difficulté à vraiment vivre, à rendre les combats un temps soit peu entraînante ou l’univers immersive ne tient qu’à une chose : J.C Staff chargé d’animer tout cela qui avait déjà fait hurler les fans de One Punch-Man en 2019 et confirme qu’ils ne sont clairement pas fait pour un Shonen Nekketsu d’action à l’univers vaste. En termes de colorisation, de reconstitution de design des personnages, de mouvements basiques, c’est tout à fait présentable voire correcte mais dés qu’il s’agit d’animer les combats tout ce qui pourrait être cool à voir est si platonique : la maîtrise de gravité de Shiki qui donne plus la sensation de le voir flotter que de vraiment contrôler son environnement, la 3D immonde sur le robot géant de la Dame Ecarlate, les impacts de coups qui ne se ressentent jamais, les effets cheapos qui s’incrustent quand il faut animer un grand nombre d’élément à l’écran (l’armée de démon numérique contrôlée par Jamirov durant l’arc Digitalis) ou les plans le plus souvent très statique, l’investissement n’est jamais suffisamment présente au moment ou ça en a le plus besoin. Même si les combats sont, reconnaissons le, moins édulcoré que dans l'adaptation animé de Fairy Tail.


Pris comme tel ce n’est déjà pas incroyable (sans être un ratage non plus), mais si on compare à ce qui s’est fait récemment avec la saison 1 de Jujutsu Kaisen et le boulot monstrueux chez Mappa, Demon Slayer au sein du studio Ufotable qui retranscrit une atmosphère folle que j’ai du mal à retrouver dans le format papier, My Hero Academia chez Bones qui rend honneur au boulot d’Horikoshi en principe, ou encore Jojo’s Bizarre Adventure Stone Océan très fraîchement lancé chez David Production, rien ne joue en sa faveur parmi les sorties récentes en animation japonaise sur le petit écran. D’ici quelques années, ça risque d’être dépassé sur le plan graphique.


Même la bande-originale réussit à manquer de goût au point qu’elle ne redonne jamais beaucoup de dynamisme au combat ou aux séquences tragiques. Le thème de Shiki étant l’un des rares à rester en tête en raison, le reste n’est pas affreux ou inaudible mais n’a pas grand-chose de distinctif. Même sans comparer au travail exceptionnel sur la musique de Fairy Tail, il donne rarement de la force aux images en tant qu’accompagnement et n’a aucun thème qui reste en tête. Vinland Saga qui avait une musique d’accompagnement avait des variantes musicales qui restait en tête avec l’atmosphère très désenchantée et guerroyant de l’univers des vikings en 11ème Siècle, alors que là c’est un boulot acceptable mais qui ne réussit que trop rarement à donner de la force à une imagerie déjà pas incroyable de base.


Si tout cela ne m’emballe déjà pas en plus de conforter bon nombre de mes positions, la direction du doublage fait ce qu’il peut avec le matériel qu’on a mit à la disposition des comédiens français et du directeur artistique loin d’être une manche (Alan Aubert-Carlin qui est également chargé jusque-là des VF de Jojo’s Bizarre Adventure) et si ça reste qualitative et en principe très bien interprété, il y a quand même quelques désagréments à noter. Anaïs Delva a une très bonne énergie à revendre mais c’est d’une tristesse de la voir jouer une Lucy nouvelle génération, Benjamin Bollen alias notre Melodias français de Seven Deadly Sins a bien capté le caractère de Shiki, Benoit du Pac et sa voix criarde sont approprié pour Wise et Charlotte Hennequin donne toute sa mignonnerie à Pino. Les vétérans comme Frédérique Souterelle, Paul Borne, Nayéli Forest ou Yann Pichon ne font pas l’objet de critique particulière ni les comédiens récents en animé japonais comme Estelle Darazi et Charlotte Hervieux ou un guest comme Donald Reignoux, mais on peut être plus critique sur Olivia Dalric pour Homura qui a du mal à moduler sa voix dans les moments d’émotion et reste trop monotone même pour le stoïcisme du personnage, et Geneviève Doang ne parvient toujours pas à obtenir un rôle à la mesure de son talent puisqu’elle récolte le bonnet d’âne avec un énième rôle d’une insignifiance remarqué en la personne de Laviria Christy (j’attends de voir Eighty-Six pour voir si elle a eu droit à davantage de considération ici).


Tout ne me mène qu’à un constat : Hiro Mashima n’a rien d’un dieu du manga (y'a pas débat de ce côté là) ni d’un bon auteur. Je ne peux que le voir comme un parasite doublé d’un gros obsédé qui n’a pas retirer grand-chose de ses erreurs. La rechute n’est pas aussi effroyable que ce à quoi je m’attendais, le salut n’est pas totalement enterré (quoique…) mais les poncifs du genre et ceux inhérent au style de Mashima sont si poisseux qu’Eden’s Zero ne justifie jamais la petite fanbase qu’il a pu développer et justifie davantage le fait d'avoir été confié au mauvais studio pour passer par la case animé : entre son recyclage de personnage, ses lacunes de dialoguistes affligeants, son manque d’enjeu réel au fil des arcs et ses difficultés à séduire les lecteurs autrement que par son habituel fanservice en mode attrape pigeon, l’étiquette du "Fairy Tail dans l’espace" n’est malheureusement pas volé dans le sens ou les défauts se reflètent entre ces deux œuvres. Et le fait qu'il le scénarise et n'improvise plus comme il le faisait avec Fairy Tail n'y change pas grand chose.


Est-ce que je laisserais sa chance à la saison 2 ou même au reste du manga ? Aucune idée, sait-on jamais parce qu'il y a peut-être un déclic comme le disent les admirateurs les plus acharnés du monsieur. Mais je ne me presserais surement pas, parce que la beauté du dessin ne suffira jamais à combler tous les problèmes à côté, encore plus quand une qualité est mise au service d’une tare. Surtout quand en l’espace de 8 tomes tout pile réuni sur 25 épisodes alors qu'il y en a 17 sortis en France à l'heure actuelle, il y a finalement si peu de risque et des trouvailles insuffisantes pour nous faire oublier qu’on suit un Shonen lambda de basse qualité.

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le 11 déc. 2021

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