Galavant : un jour mon looser viendra
Il était une fois, un preux chevalier répondant au doux nom de Galavant, il vouait un amour pur et sincère pour la belle Madalena. Un jour, le vil roi Richard, ébloui par la beauté de la jeune femme, décida de l’enlever à fin de la prendre pour épouse. Galavant, n’écoutant que son cœur parti à la rescousse de sa dulcinée. Las, celle-ci préféra la vie de château et la richesse que lui proposait Richard plutôt qu’amour sincère et précarité.
Brisé, notre héros s’en retourna dans son village, abandonnant gloire et honneurs pour ripailles et beuveries. Jusqu’au jour, où la princesse Isabella Lucia Maria Elizabetta of Valencia, lui donna l’occasion de se venger de son vil rival.
Galavant va-t-il réussir à conquérir Madalena ? A défaire les plans du machiavélique Richard ? Aura-t-il droit à son « happily ever after ? »
Non, je ne vous décris pas le dernier Disney.
Alors, ok, ça y ressemble fortement :
- Il s’agit d’un conte de fées
- On est dans une production ABC (la chaîne des studios de tonton Walt),
- On a le droit à un chevalier sexy, des princesses comme s’il en pleuvait, un roi méchant et bête
- Les scènes sont entrecoupées par des passages chantés qui plus est composés par Alan Menken aka le compositeur des morceaux les plus emblématiques de la firme à la souris (la Petite Sirène c’est lui, Ce rêve Bleu c’est aussi lui, Pocahontas, je vous le donne dans le mille…)
Mais. Enorme MAIS.
Si la recette est là, le résultat diffère.
Si vous vous attendez à voir un truc mièvre à la Once Upon A Time, Manant passez votre chemin. Il s’agit bien d’un « disney » transposé dans un Moyen-Age plus ou moins fictif (un peu comme Il était une fois) mais avec des « préoccupations » plus qu’adulte (à comprendre : ça parle de la gaudriole.) Galavant, n’est donc ABSOLUMENT pas pour les enfants.
Autres éléments qui diffèrent d’un conte Disney classique :
- La « psychologie » des personnages. Galavant n’est rien de moins qu’un looser. Sa dulcinée, la pire meuf de la Terre (vénale, superficielle…)… On est loin des héros traditionnels des films d’animation Disney (excepté peut-être la Reine des Neiges.)
- Les chansons (bien qu’entêtantes comme dans tous les dessins animés) sont en réalité des parodies du genre, tout comme les scénettes.
L’optique visée ici est de souligner l’absurdité de telles scènes dans la réalité. Alors, c’est peut-être pas toujours ce qu’il y a de plus subtil (voire d’original, on sentirait presque l’haleine fétide de Shreck) mais c’est assez jouissif et appréciable. Disney qui s’auto-parodie ça n’a pas de prix. (Un de mes passages préférés c’est quand la Princesse Isabella chante son plan secret alors que Galavant est à côté et qu’il lui demande ce qu’elle raconte… bref c’est confus à l’écrit mais marrant de visu.)
Alors, ok, on n’atteint pas la virtuosité des Monty Python, certes et c’est peut-être pas le coup de cœur de l’année. On peut ainsi regretter, à la différence de certaines séries comme Community qui jouent la carte du méta à fond, qu’ici cela ne soit pas vraiment le cas. Hormis quelques clins d’œil avec Jean Ham (petite référence à John Ham), l’ensemble reste assez sage mais quand même bien exécuté.
Néanmoins, je trouve que le principe est sympa, ça change de ce qui se fait actuellement. On est loin des atermoiements et des rebondissements d’un Once Upon A Time qui se prend beaucoup trop au sérieux, et ça change de la série format 20 minutes classiques. On rigole bien, la série est aussi mignonne que ses personnages, ce qui fait qu’on se laisse prendre au jeu.