Trois saisons regardées en 2024, puis les deux dernières un an plus tard, Gomorra subi une certaine redondance sur sa fin (notamment l'ultime saison qui se permet un retournement interdit), mais cela ne l'empêche pas de briller dans l'ensemble.
Âpre et cruelle, on se rend vite compte que tout le monde vas-y passer de manière assez brutale. Et en même temps, tous ces personnages le mérite. Car si on peut se poser la question de leur origine dans les (non) choix de vie, leurs actions restent celles d'ordures qui ne jurent que par le pouvoir et l'argent. Et pourtant on s'attache à Ciro et Genny, à Patrizia ou Sang Bleu. Car ces enflures sont humaines, et possèdent leurs propres qualités qui permettent l'empathie malgré la monstruosité.
Une série réaliste dans son traitement du milieu, mais profondément stylisée, et qui ménage son rythme par une ambiance quasi hypnotique. Les grandes accalmies, peuplées des longues plages de synthé de Mokadelic, viennent créer des respirations entre les déferlantes de violence. Et quant arrive la fin d'un épisode, toujours la même ritournelle qui, étrangement similaire à la fin de boucle d'un Outer Wilds, semble annoncer l'inéluctable tragédie humaine qui se déroule devant nos yeux.
Saisissant, bien que moins maîtrisé que sa succession spirituelle également produite par Stefano Sollima : ZeroZeroZero.