L'excellente prémisse qui s'est perdue !

• Je dois l'avouer, quand Gotham a été annoncée, j'étais vraiment excité. Une série centrée sur le détective James Gordon et les origines des vilains de Batman avant l'arrivée de la chauve-souris ? Ça sonnait génial, surtout après les films de Nolan. Mais au final, mon expérience a été une déception qui s'est étendue sur cinq saisons.

​Le Problème de l'Équilibre (ou son absence)

• ​Mon plus grand reproche, et ce qui a fait chuter ma note, c'est que la série n'a jamais trouvé son ton. Elle ne savait jamais si elle voulait être un polar sombre et procédural à la HBO (la promesse initiale), ou une bouffonnerie hyper-campy et surjouée (ce qu'elle est devenue).

• ​Dès la saison 1, j'ai senti que la série était pressée de caser tous les vilains. On voit des versions pré-adolescentes ou même pré-crimes de personnages comme l'Homme-Mystère, le Pingouin et Poison Ivy, et je n'ai jamais cru à cette chronologie. Bruce Wayne est un enfant pendant tout ça, et on dirait que la série oublie qu'il doit grandir pour devenir Batman. Ils ont "origin-story-fié" tous les personnages à la va-vite, ce qui a rendu l'atmosphère de la ville saturée et incohérente.

​Les Performances : Un Haut et un Bas

• ​Il y a deux choses qui m'ont empêché de lui donner une note encore plus basse. La première est Robin Lord Taylor en Oswald Cobblepot / Le Pingouin. Il a été la seule raison pour laquelle je suis resté accroché parfois. Il a su embrasser le côté théâtral et excessif de la série, offrant une performance mémorable. La dynamique entre lui et Cory Michael Smith (L'Homme-Mystère / Edward Nygma) était souvent le point culminant de l'épisode.

• ​En revanche, Ben McKenzie dans le rôle de Jim Gordon a été, à mon avis, l'ancre qui a coulé le navire. Il jouait le rôle comme si l'on attendait de lui qu'il soit le héros sérieux et stoïque du polar, alors que tout autour de lui, la série hurlait "dessin animé !" Son sérieux constant jurait avec le chaos grandissant, et j'ai fini par ne pas m'attacher à sa lutte pour "l'âme de Gotham".

​La Chute Progressive

• ​Au fil des saisons (surtout 3 et 4), la série est devenue un festival du n'importe quoi. Les personnages mouraient et revenaient sans cesse (coucou Fish Mooney), l'intrigue devenait de plus en plus ridicule, et je n'avais plus le sentiment de regarder une série sur l'ascension de Jim Gordon, mais plutôt un spin-off de Batman sans Batman, où tout le monde se déguisait de plus en plus tôt. L'introduction du Joker (ou du moins de l'un de ses prédécesseurs) était fascinante au début, mais elle a aussi fini par tomber dans l'excès mélodramatique.

• ​La dernière saison, très courte, a essayé de reprendre un ton plus sombre avec l'arc "No Man's Land", mais à ce stade, j'étais juste épuisé par le manque de structure.

Conclusion

• ​En résumé : J'ai commencé par un espoir, je suis passé par de l'amusement coupable grâce au Pingouin, mais j'ai terminé avec de l'ennui et de la frustration. C'est une série qui a eu une excellente prémisse, mais qui s'est perdue dans son propre désir de devenir trop Batman, trop vite.

• ​Je donne à Gotham un 4/10. C'était trop de bruit et de fureur pour raconter une histoire qui aurait dû être plus subtile.