Le syndrome de la Vologne

Cette série documentaire, réalisée par Gilles Marchand et Anna Kwak, et à laquelle a participé Patricia Tourancheau, est une rétrospective fascinante de 5 heures sur l'une des pires affaires de meurtre que la France ait connue.

La vision successive de ces 5 épisodes permet de se rendre compte des erreurs qui ont été commises tout au long de l'instruction, notamment par un juge influençable et dénué de l'implication morale nécessaire au suivi de l'enquête, (comme lors de l'arrestation de Murielle Bolle, la belle-soeur de Bernard Laroche, le juge Lambert laisse les gendarmes la remettre en liberté, préférant partir en week-end ce vendredi-là !). D'ailleurs, lors de cet épisode inouï, on perçoit qu'une clé majeure de cette affaire vient de disparaître définitivement. Retournant dans le clan familial, Murielle Bolle reviendra sur ses déclarations initiales et ne changera plus de version.

Ensuite, on découvre l'implication d'une certaine presse, celle du sensationnalisme, du scoop à tout prix, du harcèlement des différents membres de cette famille, de celle qui vous met constamment un appareil photo sous le nez pour peut-être obtenir le cliché absolu qui révélera la monstruosité des êtres en présence. Cette presse insidieuse suscitera le passage à l'acte de Jean-Marie Villemin dans l'assassinat de Bernard Laroche. Mais dans cette famille, ce que l'on entrevoit avant, c'est l'incapacité de se parler, de communiquer.

Et puis, sont représentées les diverses dérives du système judiciaire qui laissera le Juge Lambert s'enfoncer dans une instruction absurde contre Christine Villemin pendant de nombreuses années.

A la fin du visionnage, on ne sait toujours pas qui est le coupable. Mais on est convaincu d'une chose, c'est que l'on prend conscience que cette sordide affaire est l'un des plus graves naufrage judiciaire que ce pays ait connu. Le 16 octobre 2024, cela fera 40 ans que cet enfant a été enlevé à ses parents, que ce crime a été commis et que ce mystère a débuté.