Ce n'est pas un ordre qui en fera une amie

L'anime reprend l'histoire des jeunes filles tueuses là où on l'avait laissée. Ainsi, le conflit avec les terroristes de Padania s'intensifie et de son côté la Section 2 du Bureau d'Aide Sociale doit faire face à quelques complications.

Alors que la saison 1 ne développait pas vraiment de trame narrative, on découvre ici un vrai scénario qui suit de manière fidèle et exemplaire le déroulement du manga et l'on se concentre donc tout naturellement sur l'arc de Pinocchio, sans doute l'un des adversaires les plus coriaces que les "Fratellos" se verront affronter.

En effet, Pinocchio est typiquement l'alter-ego des cyborgs: froid et appliqué, renfermé sur lui même et vouant une affection et une obéissance profondes à son oncle qui l'a recueilli. Le parallèle entre les 2 opposants est facile à voir, et même sans améliorations bioniques, il est sans doute le seul à pouvoir tenir tête aux fillettes du bureau d'Aide Social.
A ses côtés se tiennent deux autres personnages déjà aperçus durant la première saison, le duo Franco et Franca qui, loin d'être de simples terroristes sont doté d'un certain sens de l'honneur et de motivations réelles que l'on découvrira au fil des épisodes. Outre leur rôle clé dans cette saison, ils permettront également à leur nouveau collègue de s'ouvrir davantage au monde extérieur et de changer sa manière de voir les choses. En bref, malgré leur appartenance au camp des terroristes et leur activisme marqué, ce trio parvient sans peine à s'attirer toute notre sympathie.

Les différents personnages de la Section 2 sont également bien plus développés qu'auparavant. On découvrira notamment le parcours de Hilscher avant qu'il ne rejoigne l'organisation et sa rencontre avec Triela, mais on se rendra également compte à quel point Jean et José sont impliqués dans leur lutte contre Padania et les raisons profondes de leurs agissements.
Les relations entre cyborg et instructeur sont une fois de plus mis à l'honneur et l'exemple de Triela après sa défaite face à Pinocchio, montre à quel point le désespoir et le doute gagnent peu à peu les différentes fillettes devant leur destin inéluctable.

Graphiquement, on ne peut que chercher à faire la comparaison avec la première saison produite par Madhouse et là, clairement, l'ambiance n'est plus la même. Si la réalisation est de bonne qualité, les graphismes et l'animation d'Artland abandonnent le côté sombre et tragique de la situation au profit d'une atmosphère nettement plus sereine et simpliste. Ainsi, le chara-design des fillettes apparait davantage kawaï, tandis que les décors se révèlent beaucoup moins détaillés, voire négligés.

Le changement d'ambiance se rencontre dès l'opening avec "Tatta Hitotsu no Omoi" de Kokia, qui insuffle immédiatement un climat gai à l'anime. L'ending "Doll" par Lia et Aoi Tada, apporte quant à lui une certaine mélancolie et le reste de la bande son parvient sans trop de difficulté à nous faire partager la souffrance, l'isolement et les inquiétudes des différents protagonistes ou à faire monter l'adrénaline lors des missions. La présence de "Scarborough Fair" lors d'un épisode dédié à Claes m'a, en outre, beaucoup plu.

Bien que fidèle dans la retranscription de l'intrigue, cette seconde adaptation de Gunslinger Girl ne rend pas hommage à l'ambiance du manga. "Il Teatrino" tente d'adoucir le concept des petites filles meurtrières par un dessin plus simple et une certaine perception émotionnelle, mais ce qui faisait le charme graphique et la gravité de la première saison a disparu ici.