Happy!
7.2
Happy!

Série SyFy (2017)

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Nick Sax, c'est une raclure, une vraie. Un porte-flingue dépressif porté sur l'alcool, les putes et la coke; un ex-flic devenu LE meilleur tueur à gages d'une New-York crasseuse au possible. Chez lui, abattre un type c'est aussi naturel que sortir sa bite pour pisser. Du moment que ça paie son whisky et ses pilules, il prend n'importe quel contrat.


Sauf que le Sax, il a accepté le job de trop. Tuer trois fils d'une famille mafieuse ? Sans problème, une main dans le slibard il te fait ça. Mais quand le quatrième frère, un invité ô combien indésirable se radine, lui colle une balle dans le buffet puis lui clamse entre les bras, les choses se gâtent vitesse grand v.


Car l'inopportun devait livrer un code destiné au parrain de la ville, un prénommé Blue. Et ce dernier assume naturellement que Nick l'a récupéré sur le cadavre de feu son neveu, devenant de facto le détenteur d'un secret bien trop important pour ses épaules d'alcoolo.
Et pour couronner le tout, alors qu'il est en pleine crise cardiaque dans l'ambulance l'amenant à l'hôpital, voilà qu'une licorne bleue ailée se pointe pour lui demander d'aller sauver une gamine kidnappée par un Père-Noël sous crack.


Happy! est un sacré bordel.
Tu le sens dès les premières secondes, quand tu vois un type se trouer la calebasse dans les chiottes d'un bar avant de dabber furieusement, le sang giclant de son crâne explosé en gerbes festives pendant que des danseuses nous font un petit revival disco de "Joyeux Noël" sous une boule à facettes.


Il se dégage de cette série une ambiance fiévreuse, hyper-violente, poisseuse, assortie d'un humour pince-sans-rire bien à propos. Presque tout est prétexte à la vanne pour Nick Sax, et qu'on le retrouve attaché à un lit à deux doigts de se faire circoncire à la roulette de dentiste ou en train de racler la tronche d'un mafieux contre le crépis de son hall d'immeuble, il s'inquiète pas outre-mesure, il s'amuse même, et le spectateur s'éclate avec lui.


Mais tout est question d'équilibre, et à vouloir proposer quelque chose qui oscille entre le sérieux (les rapports avec les ex, la paternité, l'ex-vie de flic ou même certains passages avec Blue) et l'hallucinant (les combats en roue libre, le groupe de parole des amis imaginaires, les morts pétées et leur désensibilisation), le show ne sait pas forcément sur quelle fesse danser, changeant parfois totalement d'ambiance entre deux scènes, devenant à certains moments presque gentillet.
De même, j'ai trouvé certaines sous intrigues laborieuses, comme celle de la détective ou celle de la soeur de Blue ; je vois leur utilité, mais leur développement un brin trop sage me donnait envie de les passer en accéléré.


Après ces défauts sont finalement assez légers par rapport au pied qu'on prend quand tout part en vrille et que le chaos se fait jubilatoire (ce qui arrive assez souvent). La première apothéose, c'est cette scène de l'hôpital à la fin du pilote, un pétage de câble grandiose avec du gore, de l'ondinisme à base d'extincteur, une amygdalectomie difficile, du tournage de flingue façon cow-boy ou encore une prise d'otage d'handicapé en plein couloir. Là, t'entrevois ce que la série te promet pour la suite, et la vache ce que ça donne envie de continuer.


Outre les situations débiles, c'est ses personnages qui portent Happy!. L'anti-héros, Nick Sax, crevard cynique attachant, Happy la licorne, ami imaginaire confronté à la réalité, Blue le Heisenberg du pauvre, Smoothie le pervers, cet abruti de Le Dick, le tueur de putes déguisé en homard, le zombie-nu adepte de la masturbation, l'insecte et ses partouzes bondage, le père noël crackhead et sa chaussette qui parle, l'équipe de télé-réalité qui suit ses candidats jusqu'à la morgue, Amanda et Meredith mises à part y a que des putains de ravagés du ciboulot dont les interactions entre les uns et les autres finissent souvent de manière sanglante.


Happy! n'a pas la prétention d'être plus que ce qu'elle n'est vraiment.
C'est un défouloir délirant, un plaisir coupable, un truc taré et gratuit qui fait du bien par où il passe.
Et ça, je valide.


Merry Christmas, motherfucker.

Swzn
7
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Créée

le 19 févr. 2018

Critique lue 5.7K fois

40 j'aime

Swzn

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