S'il réunit à peu près tous les poncifs du flic américain popularisé par les polars d'Ellroy, Lehane et autres James Lee Burke, Bosch (rebelle, porté sur l'alcool, amateur de jazz, vie de famille décousue) parvient néanmoins à s'illustrer par le portrait sans fard d'un Los Angeles contemporain, en jonglant habilement entre le clinquant des quartiers résidentiels de luxe et le sordide des bas-fonds. De nombreux hommages sont rendus à la littérature de genre (le protagoniste ne s'est jamais remis du meurtre sauvage et inexpliqué de sa mère, prostituée), et la série évite de se complaire dans un schéma pourtant très prévisible en insérant régulièrement des touches concrètes d'humain et de réalisme froid là où d'autres tomberaient dans la facilité. Cerise sur le gâteau, l'on retrouve quelques têtes connues des amateurs de The Wire. Deux saisons efficaces et très plaisantes d'une série qui ne révolutionne pas le genre, mais dont il serait dommage de se priver !