Entre 24h Chrono et Rubicon.
Série évènement de la rentrée 2011, Homeland est passionnant à plus d'un titre.Relatant le retour au pays d'un Marine capturé depuis 8 ans en Irak, seule une femme au CIA croit qu'il représente un risque pour la sécurité nationale.
J'y ai surtout accroché, car j'ai retrouvé à la fois le rythme et le côté "à suivre" de 24 qui me plaisait tant, et le fait que l'administratif soit représenté comme un immense colosse qui fait tout très lentement, qui agit trop lentement tandis que le monde change autour d'eux. Là, ça me fait penser à Rubicon, voire The Wire, car la moindre décision sur le terrain n'est jamais prise au hasard, et met du temps à se mettre en action. C'est aussi ce côté réaliste qui me plait.
Après le 6eme épisode, le rythme est de plus en plus rapide, avec des grosses révélations qui tombent alors qu'au départ, c'était assez timoré de côté-là. Et bien entendu, les deux derniers épisodes (le 12eme est plus long que d'habitude) sont source d'angoisse quant au devenir des personnages.
Justement, parlons d'eux : il ya tout d'abord Claire Danes (que je suis content de revoir, presque 10 ans après Terminator 3), dont son personnage est frappé de bipolarité de comportement, ce qui sera surtout exploité vers la fin de la saison. Son comportement a quelque chose d'inquiétant, même quand elle est sous médicaments, à s'obstiner à vouloir trouver une vérité, car on apprend au début qu'elle a été traumatisée par les attentats du 11 Septembre, et ne veut pas que ça se reproduise.
Ensuite, il y a Damian Lewis, que je ne connaissais pas excepté quelques petits rôles au cinéma, et qui est très bon dans le doute qu'il représente ; on sent que sa longue captivité l'a profondément marqué, et que son retour en Amérique ne se fait pas sans heurts.
La saison 2 se place dans un ton plutôt différent et à travers l'évolution de Brody et de Carrie, c'est la naissance de leur couple qu'on assiste. La guerre contre Abu Nazir bat son plein, et c'est toute la CIA qui est en branle pour le trouver.
J'avoue avoir été quelque peu sidéré en lisant les critiques très négatives sur cette saison, mais je suis pas loin de la préférer à la première, car elle me parait plus équilibrée dans les révélations (là où dans la première saison, on savoit tout dès la deuxième moitié), au point que trois épisodes m'ont bien marqué.
Le cinquième, qui est un interrogatoire musclé. Le huitième, qui montre une nette rupture. Et le douzième qui relance complètement la série là où l'épisode précédent aurait pu tout conclure.
Je ne reviendrais pas sur la performance des acteurs, mais Damian Lewis est un acteur prodigieux ; voir ce qu'il fait dans une scène particulière, dans un même plan, à l'annonce de la mort de rfjrjferf, c'est fantastique à voir.
Après, j'ai toujours un peu peur de ce que pourrait devenir la série, qui risque de basculer encore sur quelque chose d'autre, mais quel panard ! Quelle sensation de retrouver celle qui nous fait languir le prochain épisode !