Le Trône du Pouvoir
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le 26 oct. 2022
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Avant-palabre : Je n'aime pas les critiques et ceci n'en est pas une. Je me permets d'écrire des notes sur des choses pensées, à partir de choses vues ou vécues. Si cela nourrit votre réflexion, je m'en réjouis ! Bonne lecture ! Sinon... et bien ce site est très vaste. Bonne lecture !
La raison ?
A Song Of Ice And Fire respire sur des fondements contemporains.
Ses thématiques sont compatibles sans souffrance avec la société américanisée et bourgeoise qui se charge d'alimenter et produire ces récits télévisuels. Martin est un auteur issu dés le départ de ce milieu-là, similairement à Stephen King (enfin, en réalité ce sont des transfuges de classe mais c'est pas le sujet : toujours est-il que leurs valeurs sont depuis longtemps celles alignées avec l'élite culturelle américaine). Et croyez-moi : quelques soient vos opinions sociales, politiques ou culturelles, il s'agit d'une bonne nouvelle !
En effet, les scénaristes étant libres de dérouler leur cahier des charges habituel, sans qu'il n'en résulte une dénaturation de "l'esprit" du matériau premier, on obtient logiquement une meilleure écriture. Un meilleur effet d'ensemble. Quand bien même certains dialogues manquent parfois de subtilité.
Au Moyen-Âge, la foi jouait un rôle tellement central dans la conception du soi et du monde qu'on comptait le temps en prières. L'art produit à cette époque ( "cette époque" = généralité pour plus de commodité, amis historiens.) transpire et respire l'omniprésence chrétienne. Westeros, en bon monde moderne, ne singe que le véhicule institutionnel et politique du religieux. On ne rentre jamais dans le gras de la spiritualité sociale, dans la religion qui influence la psyché de l'individu. Et c'est aussi pour cela que les scénaristes (et j'imagine bon nombre de spectateurs) s'y sentent à l'aise. D'ailleurs dans House of the Dragon, la "foi politique" est encore moins présente que dans GOT. Nous avons à la place beaucoup de jolis rituels (enterrements, mariages, célébrations) qui ancrent la présence de la structure religieuse de Westeros dans le "décor". Cela permet d'élargir ce le livre d'images, de construire de belles scénographies (le Septuaire de Baelor et ses bougies... miam !), sans que cela viennent empiéter sur le cœur idéologique et narratif des scénaristes.
Au-delà des oppositions droitardés / gauchistes, au-delà des quotas vs inclusivité : l'adaptation d'une œuvre sonne juste seulement si son interprète en a compris le cœur. Peut-être qu'à l'époque de P. Jackson, l'universalisme ambiant était plus proche de l'esprit de Tolkien, couplé à l'état d'esprit d'un réalisateur venu du cinéma d'auteur/indé. Le Seigneur des Anneaux avait réussi l'exploit de l'équilibre, malgré sa focalisation sur l'aspect épique (chose que Christopher Tolkien et les "puristes" lui avaient déjà à l'époque reproché). Néanmoins, à mon sens, lorsque l'on assiste aux batailles du Seigneur des Anneaux, on retrouve bien l'élément crucial qui justifiaient leur existance : chaque bataille est fondamentale à l'intrigue, aux enjeux majeurs tant sur le plan des personnages, de la situation politique/militaire, et sur le plan métaphysique.
Chaque conflit, quelque soit son échelle, est porteur de sens.
La charge des Rohirrims et le discours de Theoden sont souvent cités comme des grands moments d'émotion. Et ce n'est pas parce que le Roi Theoden est "badass" (comble de l'horreur ce mot...). Cette histoire de "badass" est un autre reflet de l'incompréhension des scénaristes sur ce qui fait la justesse des séquences épiques. Ce n'est pas une question de "faire le beau". Le discours de Theoden est fort, car il s'apprête à charger contre la personnification même du désespoir. Il charge contre la défaite qui l'a accompagné une grande partie de sa vie : c'est à dire la défaite morale, l'écrasement face à la masse de l'ombre. Souvenez-vous : il avait perdu son corps et sa conscience, transformé en pantin de Saroumane. Une fois réveillé, il réalise combien il a perdu. Sa lente remontée vers sa propre force, vers sa propre lumière, culmine dans la bataille des Champs de Pelennor. C'est manichéen mais c'est profond. Beaucoup plus subtil dans l'émotion vécue que celle commentée de loin. A l'inverse, le ton de la trilogie du Hobbit tombe systématiquement à plat. L'équilibre est rompu, parce que malgré le choix clair du focus (Le Hobbit = conte pour enfants), ce n'était pas exactement le cœur de l’œuvre originale. Les problèmes de production, le changement de vision (Del Toro puis Jackson), et le choix de diluer en trois films une œuvre possédant son propre rythme intérieur ont mené à un désastre artistique.
Créée
le 10 nov. 2022
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