Your knees to me !

“Your knees to me!

Ainsi disait Shakespeare. L’agenouillement ...
On comprends la volonté mais on ne saisit pas toujours la compulsivité à ce point. Le méchant à l'absolue finalité de mettre le gentil à genoux ce qui semble être l'ultime humiliation. On remarquera en passant que dans les Sageuks ça n'hésite point et on se jette à genoux toute les deux minutes sans même que cela soit sollicité. En mode Othon, ”Othon choisit la toque et alla s’agenouiller devant la princesse” (Alexandre Dumas, Othon). La génuflexion est donc l’ultime mortification, que l'on retrouve d'ailleurs dans plusieurs séries. Mais passons.

En mode Edmond
La série en 16 épisodes est adaptée d'un webtoon. L'histoire est assez simple. C'est l'histoire de la vengance de Jang Geun Won ou Sayegogi (Park Seo-joon , un jeune homme qui pour venger son père va affronter le PDG d'une grande chaine de restaurant.
Après son incarcération injuste. Il disparait pour se donner les moyens financiers de sa vengeance. En mode Edmond Dantès donc. Il va ensuite monter un restaurant dans le quartier branché de Séoul Itaewon. Situé à Séoul, dans l'arrondissement de Yongsan, Itaewon est surnommé « le village international de Coré. Construit autour d'une base militaire américaine dans les années 1950 c'est devenu un quartier branché fréquenté par les touristes. Après une (relative) étude de marché. Jang Geun Woon va en faire sa base.
Progressivement il va s'entourer d'une équipe hétéroclite dont une influenceuse légèrement sociopathe mais brillante , d'un ex détenu pas très brillant, d'une cuisinière transgenre et d'un Guinéen-coréen à la recherche de son père.

Je ne me brise pas
Jang Geun Won à recu de son père des valeurs forte pour lesquels il est intransigeant et intraitable voir selon les avis carrérement buté. Une partie de la série fonctionne sur ce thème. Abandonnera t'il ses valeurs sous la pression ?
L'autre thème traité est la réussite en mode Start up. Grâce au héros et à son charisme rude, chacun va transformer ses défauts (au regard de la société) et discriminations en talent et réussite. A noter une jolie scène pendant un concours de cuisine soutenue en voix off par un poème* et une très belle OST.

Monter une montagne difficile rends le sommet plus joli...
Au final, le rythme est plutôt solide, le héros attachant quoique mutique. On appréciera une belle découverte avec Kim Da Mi, l'actrice incarnant Jo Yi Seo , qui apporte une vraie touche de fraicheur dans la série et que l'on souhaite voir plus souvent. Pour le reste une bonne interprétation.
On reste cependant légèrement dubitatif devant le spectre des minorités invoqués (la sociopathe, la transgenre, l'ex détenu et le guinéen coréen) qui même si les causes supportées semblent juste paraissent être ici en mode Woke Washing et réduites à des caricatures faciles. censé mettre en scène une jeunesse moderne et dénoncer les discriminations, Itaewon Class n'évite pas les écueils de la facilité et finit pas se vautrer sur la côte rocheuse et déchiquetée de la difficulté sous prétexte de recherche d'audience.
Un joli galet donc, lisse et agréable. Galet qui se regarde facilement mais qui ne restera sans doute pas dans notre collection.

*Je suis une pierre.
Vas-y, brûle-moi
Je ne bougerais pas d’un pouce.
Vas-y, bats-moi,
je suis une pierre solide
Vas-y, laisse moi dans le noir
Je suis une pierre qui brillera toute seule
Je ne me brise pas, je ne deviendrais pas cendre alors que j’avance contre les lois de la nature
Je survis
Je suis le diamant