Diamond Is Unbreakable est la partie 4 de Jojo's Bizarre Adventure
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La famille Joestar s'est complètement confondue dans le paysage japonais, abandonnant au passage leur nom de famille si emblématique. C'est donc accompagné d'un vent de fraîcheur en la présence de Josuke Higashikata jeune déliquant évoluant dans la ville de Morioh (ville fictive) que l'on suit cette nouvelle partie qui va s'attarder contrairement au trois parties précédentes à la vie bien rangée, presque classique des habitants de la ville et leur train-train quotidien, quelque peu perturbé par l'arrivée de nombreux manieurs de Stand et la présence d'un tueur en série qui assassine des jeunes femmes.
J'ai personnellement adoré cette partie et le côté "huit-clos", se limitant à une seule et unique ville est extrêmement rafraichissant après 3 parties riches en voyages et escapades. Je pense qu' Araki a traité sa ville fictive comme un véritable personnage de l'histoire. Ainsi nous découvrirons ses quartiers, ses lieux emblématiques, ses légendes urbaines, et les différentes aventures vécues par nos héros contriburont encore un peu à la richesse de cette ville et à son côté étrange et hors du temps. C'est donc assez marrant de voir nos héros arpenter les rues et ruelles (d'avoir l'impression de connaitre la ville aussi bien qu'eux) pouvant à chaque coin, rencontrer un obstacle plus ou moins dangereux ou déterminant.
Avec toute la bande à Josuke, composée principalement de lycéens, le côté "shônen" prédomine dans cette partie et ceux qui appréciaient la tragédie dans l'oeuvre et les morts inattendus de héros seront un peu déçu même si le ton reste assez adulte et parfois cru, notamment avec le personnage de Kira Yoshikage, le tueur en série, plus humain que jamais et d'autant plus terrifiant qu'un Dio Brando ou un homme du pilier.
J'ai également apprécié que Josuke ne crève pas autant l'écran que le Jotaro de la partie 3 et se fasse même parfois piquer la vedette par un second couteau, même si cela reste assez sage à ce niveau, Josuke restant tout de même le héros de l'arc à n'en point douter avec ses capacités assez abusées, son courage et son intelligence à toute épreuve. Mais en la personne de Koichi et Rohan, on découvre cette volonté de l'auteur de créer des "deutéragonistes" solides que l'on retrouvera dans la partie 5 ou 7.
Le scénario se suit très bien et peut se scinder en deux, avec d'abord l'arrivée de la flèche, créatrice de Stand, responsable de la prolifération des manieurs dans la petite ville puis la traque du tueur, le tout agrémenté de petites aventures journalières, permettant d'introduire de manière plus ou moins adroites (ou utiles) de nouveaux personnages et stands.
Un petit mot sur les combats et les stands. Ils sont plus cérébraux que dans Stardust Crusaders et les stands étant une projection de l'esprit, c'est bien l'esprit, l'intelligence qui seront au centre de ceux-ci. Les héros ne cesseront d'user d'ingéniosité niveau "QI 260" pour battre des adversaires parfois plus forts qu'eux, à la limite du WTF. Cela apporte encore une fois un vent de fraicheur sur cette série qui finalement en avait bien besoin, de quoi rebondir sur une nouvelle trilogie, explorant d'autres aspects du monde qui nous entoure et de la vie en générale et c'est cela la grande richesse de Jojo's Bizarre Adventure.
Vous l'aurez compris, la puissance évocatrice de l'oeuvre monte encore d'un cran (culminant ?). Les idées fourmillent dans la tête d'Araki qui tente de se renouveler sur de nombreux points (combats, traitement de personnages, enjeux, cadre, mythologie) tout en ne perdant pas le lien avec les parties achevées, pour ne pas perdre le lecteur.