Kim Kong par CVOR

Cette minisérie composée de trois épisodes de 50 minutes, traite la dictature politique avec humour et rend un vibrant hommage au septième Art.
Alors que le monde connaît aujourd’hui encore, de véritables angoisses concernant un pays asiatique isolé qui semble s’être doté d’armes nucléaires (Corée du Nord), survient "Kim Kong"!

Une fiction qui, bien qu'elle soit dotée de nombreuses similitudes avec la réalité et que de nombreux ingrédients fassent un parallèle avec le pays dirigé par Kim Jon Un, se déroule sur un territoire totalement imaginaire. Toutefois, la série portée par Jonathan Lambert, Frédéric Chau et Audrey Giacomini, s’inspire directement de l’enlèvement de Shin Sang-Ok et Choi Eun-Hee.

Faits réels :

Un rapt réel qui s’est déroulé en 1978, organisé par Kim Jong-Il, alors responsable des affaires culturelles de la Corée du Nord.

Shin Sang-Ok, est alors un cinéaste sud-coréen et Choi Eun-Hee sa femme, une comédienne qui officie dans les films de son mari. Le couple est enlevé dans le but de les obligés à produire des films de propagande à la gloire du régime nord-coréen. Placés à la tête des studios de cinéma nord-coréen, ils produiront onze films sous la menace et les obligations, et Shin Sang-Ok en réalisera sept. Ses films traitent principalement de la résistance face aux Japonais, puis il existe un film de Kaiju (monstre géant), remake de "Godzilla", sous le titre « Pulgasari ».

En 1986, alors que le couple semble avoir gagné la confiance du régime totalitaire, qui les laisse promouvoir ses films à l’étranger dans divers festivals, Ok et sa femme Hee, arrivent à rejoindre l’ambassade américaine de Vienne, alors qu’ils participent au Festival Autrichien. Ils retrouveront ainsi leur liberté.

Trois ans plus tard, Ok retrouvera le monde du cinéma sous le nom de Sheen Simon et produira la saga mythique des « Trois Ninjas », des films pour enfants.

"Kim Kong", élabore avec humour et respect, cette mise en situation, proposant un divertissement fort sympathique, drôle et touchant. Tournée en France et en Thaïlande, cette intrigue satirique livre un message de réflexion sur l’art de se saisir d’une créativité sous la contrainte, mais également sur le monde qui nous entoure. On y retrouve également une ode au cinéma remarquablement touchante.

L’ensemble est ajusté de répliques sur-mesure et d’un rythme transcendant, qui permettent aux spectateurs de se saisir avec enthousiasme et intérêts en ce qui concerne la destinée du héros de cette farce dramatique, politique et cinématographique.

Inventive et totalement barrée, cette minisérie vous embarque dans une aventure située au cœur même du cinéma, puisque l’on y découvre la construction d’une œuvre aussi risible soit-elle, qui ne reflète pas moins une profession, une passion et un art. Ici, parfaitement matérialisée et traitée.

"Kim Kong" est réalisé par Stephen Cafiero à qui l’on doit le film « Les Dents de la Nuit » et produit par Thomas Bourguignon ("Baron Noir"). Au casting, nous retrouvons donc Jonathan Lambert ("Dépression et des potes"), Frédéric Chau ("Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?") et la charmante Audrey Giacomini ("Mr. Nobody"). Le scénario est signé Simon Jablonka ("Engrenages").

Cette belle petite surprise propose quelque chose de frais, d’oser et de drôle dans l’univers télévisuel français. Un programme de qualité, qui charge son canon de magnifiques références cinématographiques, tout en proposant une explosion dynamique, aussi satirique qu’humoristique.

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