C'est vraiment dommage d'avoir créé toute une franchise autour de John Wick, qui dénature ce qui était plaisant chez le personnage : une figure solitaire, tapie dans l'ombre, et exceptionnelle. Faire des films de 3h bien cheatés ne suffit plus ; la répétitivité s'étale désormais sous un format un peu bâtard : un peu court pour une série, mais un ressenti de longueur sur les 1h30 de chacun des 3 épisodes. Pas de Keanu Reeves ici, puisque ce spin-off est un prequel centré sur le Continental, dans les années 70, et les évènements qui ont mené à la relation de confiance entre Winston et Charon, jusqu'à diriger cet hôtel pour assassins. On y retrouve les différentes règles de cette communauté toute aussi secrète que baignant dans le luxe, à laquelle deux frères vont s'opposer. Parmi ces conflits de pouvoirs et de territoire, Mel Gibson offre un bon antagoniste immoral.
La série fonctionne comme les films, avec divers personnages atypiques, assassins notoires, qui en viennent à s'affronter. Leur singularité est tellement recherchée qu'on a parfois l'impression d'être dans une "murder paty" déguisée. Le style visuel profite de l'époque pour récupérer une esthétique rétro noire, avec des séquences plus opératique qui font penser au cinéma de Baz Luhrmann. Les nuits urbaines sont pleines de néons et les montages musicaux pullulent pour créer des scènes accrocheuses. On peut reconnaître le travail sur les chorégraphies et mouvements de caméra vifs pour rester corrélé au style de Stahelski. Sinon, l'élargissement de cette mythologie est destinée aux fans hardcores, car après autant de médias sur le sujet, il n'y a toujours qu'un nom et personnage qui reste en tête : John Wick.