C'est en plein désespoir que nous emmène Mick Garris avec l'adaptation du roman de Stephen King Le Fléau, ce dernier travaillant d'ailleurs lui aussi sur ce projet pour mettre en scène son oeuvre en quatre épisodes bien distincts.
Le Fléau prend bien son temps pour poser le contexte de l'histoire, sachant bien mettre en avant la propagation du virus et présenter les personnages que l'on va suivre durant cette aventure. Le groupe principal parvient à être attachant, l'auteur créé de l'empathie pour eux et rend intéressante, voire fascinante, la façon dont ils vont tenter de s'en sortir, d'abord en se regroupant puis en allant affronter le mal.
Il y a une vraie atmosphère qui est mise en place, souvent étrange mais prenante, par moment très calme, parfois ambiguë, voire poétique, comme dans l'épisode The Dreams. Plus on se rapproche du final, plus elle va être sombre, tandis que l'auteur met aussi parfaitement en scène l'importance des cauchemars, et l'étroite frontière entre le rêve et la réalité, avec une folie se faisant de plus en plus forte, touchant les personnages de manière bien distincte.
Si on peut regretter une dernière partie qui n'est pas à la hauteur du reste, elle n'enlève rien aux qualités de cette série, qui sait prendre son temps pour créer une ambiance mémorable. Les séquences fortes ne manquent pas, alors que les auteurs savent aussi apporter des réflexions, principalement autour du bien et du mal, mais aussi du l'humain où rien n'est jamais tout blanc ou noir, et chaque acte peut mener à une forte conséquence.
Le cadre du récit participe à l'atmosphère prenante, que ce soit dans la première partie avec la propagation du virus, les villes désertes que l'on rencontrera par la suite, avec un terrible aspect post-apocalyptique, ou dans les instants cruciaux, avec l'enfer ne semblant pas loin. La bande originale colle assez bien à l'ensemble, tandis que les comédiens se montrent à la hauteur, en particulier que ce soit Gary Sinise, Molly Ringwald ou Rob Lowe, alors qu'on notera aussi une apparition loufoque de Kareem Abdul-Jabbar en prédicateur.
Le Fléau nous emmène dans un univers post-apocalyptique où les flammes de l'enfer vont rencontrer les anges du paradis, pour une oeuvre mémorable, avec un rythme maîtrisé, une atmosphère tout le long prenante, étrange et surprenante, le tout étant emmené par Stephen King au scénario ainsi que de bons comédiens devant la caméra.