Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Le Jeu de la dame
7.6
Le Jeu de la dame

Série Netflix (2020)

Voir la série

Echiquiers en rupture de stock, explosion du nombre de joueurs online, gel prolongé du top 10 Netflix, consensus absolu dans la sphère cinéphile… Confinement aidant, impossible de passer à côté du phénomène The Queen’s Gambit. La série qui a mis tout le monde d’accord. A mon tour, j’ai fini par me prendre au jeu…


« Comment rendre les échecs sexy à l’écran ? » est clairement l’une des premières questions qu’a du se poser Scott Frank lors de la préparation du show. Adaptée du roman éponyme de Walter Tevis paru en 1983, The Queen’s Gambit retrace le parcours d’Elizabeth Harmon, une jeune orpheline devenue championne internationale d’échecs dans les années 60, cernée par un monde strictement masculin.


Pitch classique s’il en est. Pourtant, la série évite soigneusement tous les clichés du genre en s’appuyant sur un scénario redoutablement efficace et sur une mise en scène digne du grand écran : la photographie est belle à en chialer, la composition des plans est pensée au millimètre.


Le choix judicieux des musiques et des costumes (du gris de l’enfance jusqu’au blanc immaculé en passant par un noir plus funeste) complète un tableau artistique de grande qualité, propulsant The Queen’s Gambit au rang des plus belles productions Netflix. Rang au sommet duquel trône Anya Taylor Joy – la révélation de Split et New Mutants pour les plus connus – qui délivre ici une prestation digne d’un rôle à Oscar.


En choisissant de thématiser chaque épisode en fonction d’un espace-temps strictement différent pour chacun (l’orphelinat, le lycée, Las Vegas, Paris, Moscou…), Scott Frank opère un audacieux parallèle avec l’univers des compétitions sportives, mais également avec les codes du jeu vidéo (Beth affronte un « boss » dans chaque épisode). Dès lors, il est facile de transposer les enjeux de la série dans nos sociétés contemporaines. D’où la chess mania qui s’est emparée du public depuis le mois de novembre, d’ailleurs.


Car en définitive, les échecs ne sont finalement qu’un prétexte pour explorer une foultitude de thématiques telles que l’abandon, la différence, la filiation, le deuil, la féminité, la détermination, l’appât du gain, la dépendance, l’alcoolisme, le sens du travail et le dépassement de soi. Tout ça en sept épisodes où l’ennui ne se fait jamais sentir. Sept. Fucking. Episodes.


Véritable micro-phénomène médiatique, The Queen’s Gambit est la rencontre parfaite entre la bavardise du format sériel et la puissance esthétique du 7eme art. La symbiose ultime de cette année 2020 qui réconcilie la sphère cinéphile et le grand public. Décidément, on n’a pas fini de s’incliner…

Maître-Kangourou
8

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleures séries de 2020

Créée

le 29 déc. 2020

Critique lue 757 fois

1 j'aime

Critique lue 757 fois

1

D'autres avis sur Le Jeu de la dame

Le Jeu de la dame
Ulysses
4

Shonen

Naruto but it's with chess 100% spoilers Apparemment Netflix a sorti un nouveau manga sur les échecs, on va regarder le résumé ensemble. Cette orpheline ne le sait pas mais son destin est...

le 18 nov. 2020

84 j'aime

13

Le Jeu de la dame
Zeudhomme
5

Série dans la case Netflix

D’un point de vue purement formel, c’est très bon : décor, costume, photographie, BO... la reconstitution historique est réussie, on est bien dans l’ambiance des années 60. Mais déjà je trouve que...

le 11 nov. 2020

75 j'aime

13

Le Jeu de la dame
HarrierDuBois
3

Netflix, ou l'art du téléfilm chic and cheap

Il faut le dire Netflix a toujours su plus ou moins embellir ses séries. Et ce ne sont pas les dernières en date que j'ai pu consommer qui seront un contre exemple à cette esthétique plaisante,...

le 31 oct. 2020

72 j'aime

50

Du même critique

Zygomatiques
Maître-Kangourou
10

Que le rire demeure !

C'est cruel, mais le rire n'existe pas. Tout du moins dans ce 1984 dystopique, où la joie est bannie du quotidien des hommes. C'est d'ailleurs très intéressant de voir ce que serait le monde sans...

le 21 févr. 2013

14 j'aime

Le Terminal
Maître-Kangourou
8

Inconnu à cette adresse

Tom Hanks se complaît-il dans les personnages voués à la solitude ? En tous les cas, l'exercice lui réussit à merveille. C'est aussi la preuve formelle d'un grand talent d'acteur, qui sans forcément...

le 18 avr. 2013

13 j'aime

OutRun
Maître-Kangourou
8

Patrouille Nocturne (suite)

Kavinsky, c'est avant tout le charme électrisant des eighties, à l'image du très magnétique Protovision, une tuerie. La patrouille continue avec Rampage, se trempant dans le film d'angoisse à la Wes...

le 8 mars 2013

12 j'aime

2