Une réussite sur les échecs et les sixties au féminin

Cette série nous plonge dans le monde méconnu des compétitions d'échec par l'intermédiaire d'une star montante (fictive) dans les années 60. Grandeur et décadence ? Il faudra regarder pour le savoir dans cette fresque qui nous fait suivre son parcours personnel et sportif dans un monde feutré taillé pour les hommes. Une réussite tant sur le plan esthétique que sur l'originalité de l'histoire. Le personnage de Beth est un régal à suivre. Un parcours complexe à l'image de sa personnalité.

Jeune orpheline, Beth intègre un institut de l'assistance publique qui distribue plus de médicaments que d'affection. Elle y trouvera tout de même sa place et un mentor qui l'initiera aux échecs. Ce jeu viendra combler un vide affectif à en devenir obsessionnel. Elle finit par sortir de l'institut pour commencer sa vie de jeune fille des années 60 qui tournera autour de sa passion. De rencontres en rencontres (sportives, amicales, amoureuses,...) nous découvrons la vie de l'Amérique des années soixante en même temps que Beth, ses victoires et ses échecs ainsi que la manière dont elle va gérer son ascension et les inévitables tentations pour une jeune fille qui commence à gagner de l'argent... Deviendra-t-elle championne du monde ?

Les thématiques abordées sont l'émancipation, la quête de soi, l'excellence sportive. Le contexte politique est juste saupoudré alors que les aspects sociaux sont plus prégnants aux travers des fréquentations de Beth aux différents moments de sa vie. La vision du monde des échecs est surement un peu angélique et on aurait aimé un peu plus d'adversité en dehors des parties plutôt que d'imaginer que c'est une grande famille où tout le monde s'apprécie. Le principal obstacle à la réussite de Beth c'est elle-même, la série est centrée sur elle et il n'y a quasiment aucun plan sans elle. Pour que cela fonctionne il fallait que l'actrice tienne bien la route. Mission accomplie avec brio.