(...) Adapter un roman n'est jamais une mince affaire, tout est question de choix (...) Dick, c'est cet auteur mythique de science fiction dont l’œuvre géniale a souvent séduit les producteurs de cinéma, notamment ses anticipations du futur, mais qui pose problème avec ses obsessions. Le génie cache souvent une part sombre (...) Les décors sont réussis, créant une vision crédible des États-Unis sous domination Japonaise et Allemande. Pareil pour les costumes récréant une ambiance d'époque crédible. Les acteurs interprètent bien leur personnages, aucun ne sort véritablement du lot, mais leur jeu n'est pas non plus caricatural. La réalisation est plutôt efficace, prenant le temps de poser les enjeux (...) Le tout aidé par une lumière travaillée et une musique adéquate (...) Au travers de cette invention narrative, on ne peut s'empêcher d'y voir une intention mercantile (...) Comment produire une série qui parle du nazisme, sans en faire intervenir aucun à l'écran, et risquer ainsi de « décevoir » son audience? John Smith est la réponse, il donne au mal un visage à détester, à haïr comme le grand méchant irrécupérable qui manipule les autres personnages (...) Il reste encore beaucoup d'axes narratifs à développer, pas sur que celui-ci soit des plus passionnant à suivre (...) Ici, le roman, qui se passe sous le manteau, est remplacé par un film d'actualité pirate fonctionnant sur le même principe. Un ajustement qui parait logique afin de conserver la puissance de la mise en abyme originelle, mais cela pourrait également être une fausse bonne idée mettant à mal la vraisemblance de l’ensemble (...) le livre imaginé par Dick dans son roman n'est pas la vérité dissimulée aux protagonistes qui aurait été modifié par un paradoxe temporel, il n'est qu'une possibilité parmi tant d'autres. Et surtout, la victoire de l'Axe sur le monde n'est pas le sujet principal de l'histoire, le moteur du Maître du Haut château c'est plutôt les variations et les formes multiples que peuvent prendre la réalité (...)