Bon. Ça ne me fait pas plaisir, mais il faut parler de ces Anneaux de Pouvoir. Mais avant, comme d’hab’, je vais un peu parler de moi et de mon rapport au genre (heroic fantasy) de la série. 

Un peu de contexte donc. Je suis assez friand de fantasy (même si ça demanderait de développer un peu les sous-genres qui en découlent, avec quelques définitions). Que ce soit en littérature ou au cinéma, c’est un genre que j’affectionne particulièrement (même quand ce n’est pas toujours incroyable). En littérature, il n’est pas difficile de trouver des œuvres passionnantes (Le Seigneur des Anneaux, Conan, L’Assassin Royal, même Narnia en bouquins je trouve ça très sympa) au cinéma et dans l’audiovisuel en général c’est beaucoup plus compliqué. Si on peut penser à quelques œuvres réussies (les films de Jackson, Dark Crystal, Conan ou même Willow qui a peut-être un peu mal vieillit aujourd’hui – à voir) l’audiovisuel ne regorge pas de tant d’œuvres de fantasy passionnantes ou ne serait-ce qu’un peu réussies. Notons aussi que la trilogie de Jackson est sans aucun doute la trilogie que j’ai visionnée le plus de fois (je pense que je suis largement autour des 70 visionnages de toute la trilogie, je l’ai bouffée dans tous les sens quand j’étais môme des fois chaque semaine je me remattais un des films). En musique, j'adore les groupes Blind Guardian ou Summoning qui font (ou ont fait) de l'univers de Tolkien une base pour de nombreuses chansons et albums.

Au cours des années 2010, Game of Thrones a réussi à s’imposer de manière grandiose dans notre paysage audiovisuel. Et c’est une prouesse que de réussir à unir le monde entier autour de personnages de fantasy et de dragons tant le genre a bien souvent été qualifié d’un peu ringard. Mais non contre toute attente, GoT a réussi à populariser ça, dans le genre plus particulier de la dark fantasy (en tout cas s’en rapprochant bien plus que de l’heroic fantasy, cette dernière normalement beaucoup plus centrée sur l’épique et l’aventure). Ce succès mondial de GoT annonçait une possibilité de nouvelles œuvres dans le genre. Ainsi, on a pu voir apparaître une adaptation de The Witcher plutôt prometteuse (l’œuvre de Sapkowski est assez riche et passionnante) mais qui s’est avérée (selon moi) très… meh (je n’entre pas dans les détails ici, mais malgré quelques bonnes petites choses, la série n’arrive selon moi jamais à être prenante, trop de longueurs, une écriture pas maîtrisée notamment). Amazon a produit une série adaptant La Roue du Temps, que je n’ai pas vue mais qui apparemment est relativement catastrophique. Bref, depuis GoT, on a tenté de revivre ce succès sans que jamais la sauce ne prenne vraiment. 

Et puis, un beau jour, Jeff Bezos annonce acheter les droits d’adaptation du Seigneur des Anneaux. Forcément, ça n’augure rien de bon. Puis il annonce qu’il met sur la table un milliard de dollars, il semble engager des gens compétents pour mener à bien cette entreprise (j'aimais bien Bayona). Ça augure du bon. Et puis 6 épisodes sont sortis jusqu’à maintenant. Et ça n’augure pas vraiment du bon. 

Alors attention, non seulement ce que je vais écrire là repose sur le visionnage des six premiers épisodes (donc il en reste encore deux pour finir la saison 1) et donc cette critique sera amenée à évoluer, mais en plus je ne vais pas dire que c’est une catastrophe non plus (màj : en fait, si). Mais clairement la déception est là. Essayons d’aborder les choses point par point. 

Tout d’abord, commençons par un point sur la musique. C’est clairement une des qualités de la série. Le thème principal est composé par Howard Shore, le compositeur qui a travaillé sur les adaptations de Jackson et je trouve que ce thème aurait très bien pu se retrouver dans la trilogie. Il est beau, on retrouve des sonorités qui nous avaient accompagnées lors de la découverte de cet univers. Toutes les autres musiques de Bear McCreary sont également très bonnes, moins mémorables à mon goût que l’ensemble des musiques de la trilogie (je les écoute très régulièrement, dans leur version complète et c’est toujours un tel délice de constater à quel point on peut se refaire les films dans sa tête juste à partir d’elles et de leur parfait enchaînement) mais on est ici dans une série, donc il y a plus de scènes de remplissage à accompagner de musiques moins mémorables. Normal. (mise à jour : en fait, j'ai écouté les musique de Bear McCreary à part et je les trouve bien meilleures que quand je les entends dans la série... Mauvais mixage ? Mauvaise utilisation de la musique en générale ?... Il faudrait creuser).

Abordons maintenant un point fâcheux : l’écriture. Je trouve l’écriture de cette série absolument affreuse. Déjà, ce que je fais entrer dans l’écriture, c’est à la fois le scénario, l’enchaînement des événements, mais aussi les dialogues. Et je pense que c’est là le point le plus faible de cette série, celui qui plombe toutes ses ambitions les plus nobles. Alors, qu’est-ce qui ne va pas ? Déjà, je ne saurais dire exactement ce qui ne va pas concernant le rythme (en tout cas pas avec précision), mais ce dernier est d’une inégalité déstabilisante (màj : en fait j'ai trouvé au moins un truc qui me gène dans le rythme, qui dépend finalement de son format : la série. A vouloir faire des épisodes d'une heure à chaque fois sans savoir quoi raconter, mis à part qu'on veut une révélation finale sur qui est Sauron, les scénaristes doivent combler les heures qui nous séparent de la révélation avec force dialogues maladroits et scènes peu marquantes). Certaines scènes sont très rapides et on ne comprend pas comment tel personnage arrive à ce moment-là régler une situation

- comment Galadriel met les gardes en prison dans l’épisode 4 ?

- ou alors aucune transition ente le bateau et l’arrivée des soldats de Numenor dans les Terres du Sud ?. Un deus ex machina assez fainéant après une baston dans le village déjà quelque peu faiblarde en terme de mise en scène)

et il y a des scènes qui s’étirent sans raison. Des scènes aux dialogues insipides et longues. Ces dialogues sont d’une platitude... Et pourtant c’est bien là un point problématique puisque ce sont eux qui sont censé donner du corps aux personnages, dans leurs interactions etc. Ici, chaque interaction me semble froide, inutilement maniérée parfois. Quelque chose sonne faux, comme pour se donner de grands airs sans avoir un fond intéressant (on dirait du Macron… mais je divague un peu là). 

Ensuite, la réalisation globale. Si rien n’est particulièrement catastrophique non plus ici, très peu de choses sont très mémorables. En fait, il y a selon moi un défaut majeur dans la réalisation, c’est qu’elle essaye à la fois de composer certains (très) beaux plans tout en proposant après des décors fades qu’on doit se fader (justement) jusqu’à la nausée (ces décors de Numénor dans lesquels se passent toutes les scènes ont fini par m’exaspérer par leur platitude et leur répétition). C’est bien simple, chaque décor est utilisé et filmé de la même manière sur plusieurs épisodes. Que penser de ce village des Terres du Sud où y a trois pauvres maisons (pour pas mal d’habitants quand même j’ai l’impression). Il est où le budget ? Avec moins que ça, Jackson nous offrait en quelques plans un village de hobbits absolument fabuleux. Parce qu’on peut avoir peu de décors, c’est un fait, mais au moins on peut travailler la manière de les filmer. Finalement, les seuls « beaux plans » sont surtout des plans filmés en milieux naturels ou des plans en CGI qui bénéficient d’une belle composition.  

Ensuite, concernant ceux qui incarnent l’histoire. Les acteurs et actrices ne sont clairement pas mauvais. Mais on aura du mal à réellement s’attacher à leurs personnages (problèmes d’écriture encore ?). Ils semblent tous avoir un ton à garder et ne surtout pas trahir. Galadriel doit se montrer forte, donc elle doit faire la gueule apparemment (en tout cas limiter ses expressions). Arondir, bien qu’apparaissant sympathique, ne joue que sur un registre aussi et son histoire d’amour ne marche jamais vraiment selon moi, trop artificielle, elle n’est là que pour créer un enjeu qui ne prend jamais vraiment et faire une référence au couple Aragorn/Arwen, qui fait déjà référence à Beren et Luthien.Ceux qui s’en sortent le mieux (ce qui ne veut pas dire que c’est incroyable non plus) selon moi sont Elrond, Elendil, Durin et Disa (màj : et Peter Mullan en Durin III). Et c’est bien un problème. Quand au bout de six épisodes (donc six heures) on n’arrive toujours pas à s’attacher pleinement aux personnages, c’est que ça va être fastidieux. A titre de comparaison, dans Game of Thrones (màj : on s'épargnera la comparaison avec la série concurrente directe House of the Dragon qui en 8 épisodes met selon moi une trempe monumentale en terme d'écriture et d'interprétation à RoP - malgré certains défauts), je trouve qu’on a tout de suite un attachement aux personnages. Soit parce que ce sont de tristes salopards (Cersei, Jaime et Joffrey) soit parce qu’ils ont l’air bons (Ned Stark), soit parce qu’ils sont ambigus (Tyrion), soit parce qu’ils ont un futur qui s’annonce chargé et souvent dur (Robb, Jon, Arya). Il y a des enjeux dans la première saison de GoT. On accroche ou on n’accroche pas, mais ils sont là. Et les principaux vecteurs de l’histoire (les personnages) sont écrits de manière à leur offrir un développement (màj : c'est d'ailleurs probablement plus ce qui a tenu les gens en haleine que les dragons en eux-mêmes). Ici, je ne vois nul développement possible pour le moment. Tout est monolithique.

J’ai personnellement vécu tout l’arc autour de l’acceptation de son « destin » d’Halbrand en me disant "je m'en fous royalement"... On se doute tous déjà de qui t'es.... Je ne comprends pas ce personnage et la manière dont il est écrit.

Franchement, la fin de cet épisode 6 m’a laissé de marbre à ce niveau. 

Autre point positif à souligner (il faut que je les répartisse correctement) : la volonté de revenir à des orcs maquillés. Ça c’est vraiment cool. Parce que les orcs dégueulasses en CGI dans le Hobbit, clairement c’était une mauvaise idée. Ça a tellement mal vieilli, et puis un acteur réel avec un maquillage bien fait capte beaucoup mieux la lumière autour de lui, ce qui ajoute à cet effet de réel. En CGI, le moindre problème avec la gestion de la lumière fait ressortir tous les défauts et ça me sort complètement du film ou de la série. 

Tentons une conclusion (provisoire). Pour le moment, cette série Amazon ne remplit pas ses promesses. En tout cas, pas là où elle le devrait. Adapter l’univers de Tolkien, c’est censé demander un travail d’écriture parfait (ou en tout cas soigné). Ce travail d’écriture que Jackson et son équipe avaient parfaitement su faire, en supprimant des passages qui n’auraient pas bien rendu à l’écran, ou en créant des situations n’apparaissant pas dans le livre, mais toujours avec le souci (je pense) de se demander si telle ou telle chose était cinématographiquement adaptable. J’ai pas mal lu que c’était normal que le début de la série soit lente et prenne son temps, que c’était le cas avec La Communauté de l’Anneau. Alors oui mais non. En termes d’écriture et de rythme, la première heure de La Communauté de l’Anneau est magistrale. Elle permet de montrer les grands enjeux du récit (les 15 premières minutes narrées par Galadriel), de nous montrer d’où viennent nos principaux héros, les hobbits, leur mode de vie, leur insouciance, de montrer qu’il y a une histoire chargée entre Bilbon et Gandalf, sous-entendre cette aventure passée, de montrer Gandalf qui part chercher conseil auprès de Saroumane ou de fouiller des archives à Minas Tirith, de passer de Hobbitbourg à Bree avec la rencontre d’Aragorn etc. jusqu’à Fondcombe. Le tout en une heure et demi/deux heures grand max (jusqu’à la fin du Conseil d’Elrond). Les enjeux sont là, une quête qui dépasse un petit être qui nous apparait faible (on s’y attache facilement de ce fait). Et plus on avance dans le récit, plus on entre dans une certaine noirceur (la corruption visible de Boromir, La Moria, Gollum, la mort de Gandalf), le tout dans une enveloppe visuelle des plus magnifiques. Donc non, je ne pense même pas qu’il y ait une analogie possible entre les deux œuvres si c’est pour leur donner une forme d’équivalence. Parce que là au bout de 6h, on a quoi ? Un retour de Sauron annoncé. Elrond qui resympathise avec son ami Durin et découvre que ce dernier a trouvé du mithril. Galadriel qui est en quête vengeresse pour combattre le mal qu'elle estime être toujours là (mais vraiment pas beaucoup plus sur elle), Arondir qui est amoureux d'une humaine et qui aide un village à résister au mal qui arrive et un mec chelou tombé du ciel recueilli par des Piévelus. Mais l’histoire est pour le moment d’un statisme troublant. Là on ne parle que d’un état des choses, pas encore de réels enjeux, à moins que l’on considère un « retour de Sauron » comme un enjeu, mais en soit, on sait déjà qu’il va revenir (on a vu les films en fait), donc les enjeux de son retour devraient être incarnés, développés, à travers peut-être une écriture plus dramatique, moins « politique » (au sens de politicien, qui est plus la marque d’un  GoT  - avec plus de brio). Où est le souffle épique ? 

L'épisode 6 ne m'a même pas semblé particulièrement épique. Tout m'avait l'air forcé et plutôt mal réalisé.

Dernier point sur le « wokisme » de la série. J’en ai un peu marre de voir des gens s’insurger contre la présence d’acteurs ou actrices noir.e.s dans des productions. Utiliser ce terme de « wokisme » c’est montrer votre racisme latent. Et si c’est la principale chose qui vous pose problème dans la série, c’est que c’est pas l’art et le cinéma qui vous préoccupe, c’est votre conception assez fermée et racisée du monde. Rien n’empêche d’avoir des nains, des hobbits ou des elfes de couleur noire dans cet univers. Il ne s’agit pas d’une « trahison du lore ». Si en partant de notre monde comme référentiel on peut avoir des humains blancs, noirs etc. et donc une certaine diversité, je ne vois pas ce qui gêne cette même diversité d’exister dans une œuvre de fiction. Il n'y a pas particulièrement à justifier cela, sauf si le monde fictionnel en question est raciste comme le notre effectivement.

En définitive et en dernière analyse (j’adore Frédéric Lordon), je dirais que cette production souffre des mêmes problèmes que toutes les séries et tous les films grand budget de son temps. C’est un pur produit de 2022. Il y a peu de chances que la série ne révolutionne quoi que ce soit à part les fameux records dont Amazon semble s’enorgueillir (plus gros budget, meilleur démarrage, etc.). Je pense notamment à Disney et Marvel dont je me lasse des "produits" et des "contenus". Alors oui, partout il y a du budget (mais où va-t-il ?), il y a des moyens, des gros CGI, tout ça. Mais que ce soit pour Star Wars ou les films de super-héros, on semble beaucoup plus s’inquiéter de faire du fan-service, de vendre des produits dérivés et surtout d’en faire le moins possible tout en récoltant un maximum de bénéfices que de raconter des histoires qui font encore rêver. Jackson est un brillant conteur d’histoire. Je pensais que Bayona aussi. J'aimerais aimer cette série mais la déception est palpable. …

Je reviendrai pour donner un avis définitif sur la première saison.

Amazon, le Contenant ; Rings of Power , le Contenu (màj)

Comme promis, je reviens pour donner mon avis définitif sur cette saison et notamment ses derniers épisodes. Ce qui me semble particulièrement clair maintenant, c'est que les personnes à la barre ne s'avèrent pas particulièrement compétentes. Maintenant que l'on sait où elles voulaient aller, pour quelle conclusion de première saison, on ne peut que se dire qu'il y a une forme d'incompétence. Alors cette incompétence peut relever d'un fait. Les showrunners sont incompétents pour diriger une série. Voilà, c'est un fait. Mais peut-on leur jeter la pierre alors que c'est bien Amazon qui a décidé de faire d'eux les meneurs de cette aventure alors même que leurs activités en tant que scénaristes étaient relativement pauvres auparavant (Star Trek Sans Limites). Première preuve qu'Amazon en a en réalité pas grand chose à faire de sa "série événement".

Donc on en est là. Une saison de huit interminables épisodes au rythme bâtard pour conclure sur un dernier épisode à la révélation sur Sauron (que tout le monde avait vu venir) et la création des trois anneaux des elfes (car apparemment au dernier moment la série s'est rappelée qu'il y avait "anneaux", "de" et "pouvoir" dans son nom). En 15 minutes, on fait le tour de tout ça, on sait qui est Sauron, Celebrimbor forge les anneaux. Quand je l'écris, ça a l'air encore plus nul que ça ne l'est déjà. Et c'est triste.

On aurait pu condenser la plupart des épisodes de cette série pour que ça tienne en 3-4 épisodes maximum et passer le reste de la saison sur les anneaux et leur conception. Mais non.

Et puis la "révélation" de Sauron bon... Non seulement tout le monde avait capté, mais en plus, je trouve la scène quelque peu maladroite. Si Sauron était vraiment si malin et manipulateur, pourquoi ne tente-t-il pas de manipuler encore plus longtemps quand Galadriel doute de lui ? Il aurait pu mentir, construire un mensonge. Non, il préfère tout dire d'un coup. Comme ça on a de quoi faire écarquiller les yeux des spectateurs et spectatrices peu exigeants en ce qui concerne les retournements de situation et qui n'avaient (je les envie un peu) pas rôdé tout ce temps que Halbrand pouvait être Sauron.

Et puis je m’interroge aussi sur l'intérêt de monter toute une saison et de ne la faire tenir que sur des "révélations" et une forme de "suspense".

La "disparition d'Isildur" ? > suspense

L'identité de l'Etranger ? > "suspense"

L'identité de Sauron ? > Suspense

L’identité des sorcières blanches ? > Suspense

Comme si il n'y avait pas mieux à raconter que de tenter de faire du Agatha Christie en Terres du Milieu. Du mystère d'accord, mais qu'un des seuls outils scénaristiques relève de révélations de ce type me scie un peu. Et encore... Pourquoi pas... Mais encore une fois, il faudrait que ce soit bien fait, bien rythmé, bien écrit pour que ce soit prenant.

Et puis je ne l'avais pas signalé avant, mais le fan-service qui constamment tente de faire des références au film de Jackson, j'en peux plus. C'est vraiment devenu insupportable. Je rentre pas dans le détail, mais si je dis "Balrog", "citation de Gandalf", on verra très bien de quoi je parle. Et on notera également, que je me suis abstenu dans cette critique de toute comparaison avec les récits de Tolkien (pourtant il y a des choses à dire). Il n'y en a même pas besoin.

Finalement, ayant visionné l'aboutissement de cette première saison, je ne peux que penser à Théoden dans Les Deux Tours :

"Est-ce tout ? Tout ce que votre magie peut faire Saroumane ?" Remplaçons "magie" par "pognon" et "Saroumane" par Jeff Bezos et... que c'est triste.

Je suis de plus en plus d'accord avec ceux et celles qui affirment que c'est ici surtout un coup marketing pour Amazon afin de gagner des abonnés. Le "contenu" est un terme que je déteste utiliser pour décrire des œuvres qui sortent sur ces plateformes de streaming, mais le cas ici me semble clair. Amazon a créé du "contenu" estampillé/franchisé "Seigneur des Anneaux", et a beaucoup plus misé sur ses records de fric et d'abonnés à venir que regardant sur les artisans derrière le projet. Il fallait créer du contenu, vite, avec la nouvelle licence achetée (faut bien rendre le tout rentable). Il fallait remplir des épisodes. Et en faire des longs, même si on ne savait pas comment s'y prendre. Ça allait de toute façon marcher, on avait tous et toutes envie de regarder ça. Tant mieux pour ceux et celles qui en semblent satisfaits. Mais de mon côté, que le plus gros budget de tous les temps ne soit capable que d'accoucher d'une fan fiction à peine (vraiment à peine) sympa à regarder, je ne peux l'accepter. Et je pense qu'on gagnerait tous et toutes à être un peu plus exigeants dans ce qu'on accepte venant de ces entreprises cyniques qui, ne nous voilons pas la face, en ont rien à faire de Tolkien, ni même de l'art en général. Ils veulent vendre du contenu... du contenu... du contenu... (fade out)

Solid_Seneque
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le 18 oct. 2022

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