C'est parce que j'ai voulu revoir tous les épisodes de "Les aventures de Tintin" que je suis tombé sur cette série-ci. En effet, 30 avant la série que tout le monde connaît, Hergé avait déjà accepté une première adaptation. Et même avant cette série-ci, il y a eu une première tentative non concluante sur deux albums : "Le Sceptre d'Ottokar" et "L'Oreille cassée". Pour en revenir à cette adaptation-ci, elle a ceci de particulier qu'elle fut diffusée par épisode de 5 minutes reconstituées plus tard en longs métrages. Une saison correspond alors à un album, il y en a eu 7, soit 7 films à découvrir. C'est amusant car les albums furent publiés aussi de la même façon, par strips qui furent après assemblés en un album homogène.
En ce qui concerne l'ordre des saisons je ne suis pas sûr, ça change selon mes sources ; je me contenterai donc de placer le titre de l'album adapté à la place du numéro de saison.
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Objectif Lune et On a marché sur la Lune : 6/10
L'île noire : 6/10
Le crabe au pinces d'or : 5/10
Le secret de la Licorne : 5/10
Le trésor de Rackham le Rouge : 5/10
L'étoile Mystérieuse : 6/10
L'affaire Tournesol : 5/10
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Objectif Lune et On a marché sur la Lune : 6/10
Oui, en fait, ce sont deux albums qui sont réunis ici. Mais le premier album n'occupe que deux épisodes (soit 10 minutes de film). En découvrant cette saison, j'ai compris que Hergé n'avait pas encore autant de pouvoir sur son oeuvre, ou alors qu'il laissait les adapteurs plus libres... car l'histoire est vraiment très différente de l'album. Là où Hergé cherchait à faire réaliste scientifiquement parlant, on enchaîne ici les aberrations sans la moindre gêne. Même l'intrigue en soi est différente puisque l'une des raisons qui poussent nos héros à aller sur la Lune, c'est que Milou y a été envoyé par accident ! L'intrigue déraille à nombreuses reprises mais ça fait rire. Comme dans un bon vieux film de science-fiction de série B. On se marre donc et on ne s'ennuie jamais.
J'ai comparé le système de diffusion à celui de la BD, ce n'est pas anodin : en effet, vu qu'un épisode ne dure que 5 minutes et qu'il faut captiver le spectateur, les scénaristes mettent le paquet niveau conflits. Y en a plein, tout le temps. Ça devient trop, beaucoup trop. Ce rythme trop soutenu peut agacer. N'empêche que globalement, c'est assez fluide ; à quelques exceptions près, on ne ressent pas de cassure entre les segments.
Graphiquement, c'est au début fort proche de ce que font les américains : un gros traits noir, un dessin très géométrique. Petit à petit la ligne clair reprend son droit ; les proportions restent quand même fort différentes au niveau du canon de personnage. Ce changement graphique ne dérange pas, en revanche l'animation parfois sommaire pourra rebuter. Personnellement j'ai assez bien aimé, surtout en juxtaposition avec ces paysages lunaires étranges.
Il y a aussi quelques maladresses de l'ordre du Z : Tintin qui sourit bêtement dans des circonstances qui appellent plutôt à l'effroi où la crainte, c'est absurdement drôle. De même que la façon dont sont réalisées certaines scènes, le choix de placement des personnages, la façon dont ils interagissent, c'est complètement surréalistes.
Au niveau des voix, j'avais un peu peur, étant habitué à la version des années 90. Le choix est plutôt correct ; les voix sombrent vite dans la caricature, mais je trouve qu'on retrouve le même genre de texture pour les mêmes personnages. Preuve que Hergé a vraiment su donner du corps et de la voix à ses personnages juste au travers de ses dessins.
Bref, j'ai passé un plutôt bon moment face à cette saison consacrée à l'une des aventures les plus célèbres de Tintin ; ça n'a plus grand chose à voir avec les BD scénaristiquement parlant, mais on retrouve les personnages avec plaisir, même si ça ressemble plus à une parodie.
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L'île noire : 6/10
Il faut quand même que je vous dise : je ne suis pas un grand fan de Tintin. Evidemment, Hergé est un pionnier, il a amené plein de choses dans le 9ème art, mais ses histoires me paraissent souvent maladroites. D'ailleurs la construction de ces épisodes étant similaire à celle de la BD, je ne peux que tiquer sur les mêmes défauts : toujours trop de conflits ! Et oui, puisqu'un épisode ne fait que 5 minutes et qu'il faut convaincre le spectateur de regarder le prochain épisode, les scénaristes sont obligés de mettre des conflits à chaque épisode. Du coup, le film est extrêment mal rythmé, avec sans cesse des retournements de situation. Mais ce qui rend le tout digeste, c'est que ça en devient absurde. Contrairement à la BD qui me paraît trop sérieuse, ici j'ai réussi à rire de ces situations saugrenues.
La mise en scène aide aussi en ce sens ; si l'animation est fluide, le dessin est inégal, le canon des personnages changeant au fil des scènes, des valeurs de plans. Certains dessins sont même ratés, mais comme il y a toujours du mouvement ça passe. Et à propos de mouvement, jamais je n'aurai vu Tintin courir autant ! La scène la plus drôle, c'est Tintin coincé par un ennemi armé, le héros prend la fuite en passant à côté du méchant qui... n'a pas le temps de tirer ???? Cela n'a aucun sens et c'est pour ça que c'est drôle.
Toutes ces maladresses aident donc à passer un moment pas trop désagréable ; malheureusement, ça finit par lasser un peu, donc impossible d'être vraiment enthousiaste là-dessus.
Quant au côté adaptation, on a à nouveau affaire à quelque chose de différent, preuve en est avec la présence de Haddock et de Tournesol !
Bref, une saison qui reste sympathique malgré ses défauts.
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Le crabe au pinces d'or : 5/10
Je suis un peu moins généreux avec cet épisode-ci.
C'est toujours aussi maladroit dans la narration et la mise en scène (quel découpage, ne fut-ce que pour la première scène, c'est complètement fou, tellement c'est mauvais) et c'est ce qui vaut ma sympathie envers cette série. Mais ça reste trop dans l'état d'esprit des albums avec ces conflits tellement nombreux que ça tue la tension, surtout lorsque les résolutions sont si simples. L'histoire n'en finit pas, c'est décousu au possible... comme la BD ! Car ce qui fait que je n'aime pas la série en BD, c'est que l'histoire est trop liénaire et manque d'homogénéité.
Ce qui est étrange aussi, c'est à quel point cette série est édulcorée : le fait que personne ne se sacrifie dans "On a marché sur la Lune" m'avait déjà fait tiquer, ici on a préféré droguer le capitaine plutôt que le laisser alcoolique. En soi ce n'est pas dérangeant (quoique le sacrifice était une résolution compliquée et bien amenée dans l'album sur la lune, son absence dans le dessin animé rend la victoire trop simple ; pour ce qui est de cet épisode-ci, c'est même plus cohérent que Haddock ne soit pas ivrogne puisqu'il connait déjà Tintin).
Bref, j'avoue éprouver une certaine lassitude dûe à une narration décousue, mais les nombreuses maladresses me permettent de rire un peu tout de même.
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Le secret de la Licorne : 5/10
Cet épisode-ci fonctionne un peu mieux que le précédent car il est très court : 36mn ! Si l'intrigue part en sucette à la fin, ça reste l'épisode le plus fidèle à la BD. Mais ce qui est amusant, c'est que dès que les producteurs amènent un nouveau personnage, sa tête est complètement différente de l'univers d'Hergé. Pareil pour les péripéties ajoutées : ça consiste à voir des gens se courir après et se tirer dessus, ce qui ne ressemble plus vraiment à du Hergé non plus. Ce n'est pas très grave, car toutes ces séquences où les personnages courent sont tellement absurdes que ça en devient très drôle. En fait, on dirait un jeu vidéo come on en faisait il y a 20 ans, avec les personnages qui courent dès qu'on appuie sur la flèche. C'est comique !
On perçoit toujours un problème de rythme, mais ça c'est tiré de l'univers même de Hergé qui atoujours trop accumulé les conflits avec résolutions faciles ; cela donne une impression de platitude malgré qu'il se passe toujours quelque chose.
Graphiquement, c'est toujours aussi maladroit (pas autant que le précédent quand même qui reste le summum de l'absurdité en terme de découpage) : les visages et le canon des personnages changent d'une scène à l'autre, comme s'il y avait plusieurs équipes sur chaque dessin animé, des équipe qui semblent ne pas vouloir communiquer entre elles et arriver à un produit final homogène.
Bref, encore une aventure absurdement drôle, mais qui frôle l'ennui à cause de son rythme trop soutenu.
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Le trésor de Rackham le Rouge : 5/10
Ce qui m'embête avec Tintin, que ce soit dans la BD ou dans cette adaptation, c'est que les conflits s'enchaînent sans réel liant ; en fait, Hergé aurait pu rajouter deux fois plus péripéties ou en retirer la moitié sans que ça ne nuise vraiment au récit. C'est un peu comme un jeu video où on passe d'un stage à l'autre sans qu'il n'y ait une véritable histoire. C'est surtout le cas dans cette adaptation, car même si je ne suis pas un grand fan de la BD, je dois bien admettre qu'il y a de bonnes choses au point de vue de la narration. Ici c'est plus pauvre.
Il y a toujours ce côté maladroit qui fait sourire, mais ça marche de moins en moins. Tintin qui court comme un fou à chaque épisode, ça me fera toujours rire, mais c'est tellement redondant que forcément je vais finir par prendre cela en compte.
Comme toujours, les scénaristes ont pris quelques libertés avec l'histoire ; ce n'est pas uns acrilège, mais on sent bien que ces ajouts sont gratuits.
Bref, un autre épisode bien moyen.
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L'étoile Mystérieuse : 6/10
L'album de BD "L'étoile mystérieuse", je l'aime bien. Même si ce n'est pas dénué de défauts. Cette adaptation reste assez chouette aussi.
On retrouve toujours les mêmes maladresses au niveau du dessin (proportions inconstantes), du découpage (c'est mal conçu, souvent kitsch), et les mêmes qualités : ces maladresses font sourire, l'animation est toujours fluide. La mise en scène n'est pas très inventive : on voit Tintin courir dans tous les sens, la musique est omniprésente et contredit parfois l'image.
L'histoire n'est pas fidèle à 100%, comme toujours ; les auteurs se permettent des digressions. Certaines m'ont plju, d'autres sont moins efficaces. C'est toujours le même principe de conflits qui s'enchaînent ; les auteurs auraient pu en mettre moins pour mieux exploiter une situation scéniquement ou narrativement (en développant les personnages par exemple).
Bref, dans l'ensemble, j'ai quand même passé un bon moment ; cette aventure est digne des bonnes série B des années 60.
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L'affaire Tournesol : 5/10
Comme pour les autres épisodes adaptés de la série Tintin par Goossens, il y a une certaine prise de liberté par rapport au récit ; en soi ce n'est pas grave, c'est juste regrettable que la production se contente d'insérer des conflits de manière linéaire qui n'ont d'autre objectif que de ralentir l'aventure ; de ce fait, on ne ressent jamais ces conflits comme étant réellement utiles, et on s'en lasse même assez vite parce qu'ils sont répétitifs. Il faut aussi dire que cette façon de construire l'intrigue reste fort proche de la méthode de travail de Hergé lorsqu'il publiait ses histoires sous forme de strips : comme il fallait retenir l'attention et donner envie au lecteur de poursuivre sa lecture au numéro suivant, il fallait caser un conflit/cliffhanger par strip ; lorsque Hergé compile ses bandes pour faire un album, même s'il remanie certaines vignettes, il reste toujours cette impression d'un trop plein de conflits et de résolution trop faciles (forcément, il ne fallait pas faire traîner un obstacle trop longtemps vu le rythme de lecture) ; cette méthode semble ici conservée puisque les épisodes de la série ont été diffusés, à la base par tranche de 5 minutes ! Nous sommes donc face à une épopée très linéaire, où les auteurs ne se permettent que trop peu d'écart, où les conflits s'enchaînent sans travail sur le rythme. Cela donne lieu à quelques situations surréalistes, de même que voir Tintin courir à toute vitesse autant de fois sur une aventure fait sourire.
La graphisme est plus soigné que pour les autres épisodes, peut-être parce que l'équipe avait projeté de le diffuser sous forme de film ? C'est bien et mal en même temps. C'est bien parce que c'est joli, on se rapproche d'ailleurs un peu plus de la version des années 90 ; mais c'est mal aussi parce que cela déforce les maladresses narratives : lorsque c'était dessiné grossièrement, cela renforçait l'aspect kitsch de certaines situations, cela renforçait ainsi le rire. Ce n'est plus souvent le cas ici, malheureusment. De plus, les musiques sont toujours aussi envahissantes et aussi inadaptées.
Bref, un dessin animé qui reste correct à regarder pour ses bases, son univers, mais qui s'avère maladroit à plusieurs niveaux.
