J’ai démarré The Frog sans rien en attendre. La plupart du temps j’arrive à deviner les twists des thrillers, et rares sont ceux qui me surprennent, même si les thrillers coréens ont tendance à me tenir un peu plus en haleine avec leur narration particulière.
Pour The Frog il en a été autrement. Les premiers épisodes mettent en place une double-histoire dont un semblant de huis-clos qui interroge la morale dès le premier épisode d’une manière vraiment intéressante.
Mais plus l’intrigue avance, et plus l’histoire révèle son jeu, et je n’en dirai pas plus car j’ai vraiment vraiment aimé découvrir certains éclaircissements qui m’ont même fait lâcher un « wow » admiratif. Je dois admettre que je ne l’avais pas vu venir, mais quand on chope l’indice qui fait comprendre le twist, on voit les premiers épisodes d’un autre œil.
La photo est superbe et les acteurs et actrices nous ont servi un jeu incroyable, en portant un scénario pesant, qui frôle avec les limites de la patience : les nôtres mais aussi celles des victimes.
J’ai parfois été déroutée par certains épisodes dont je trouvais le ton en rupture avec le reste de la série. C’était une manière pour nous de souffler et d’obtenir un nouveau maillon pour relier les deux intrigues, mais cela m’a semblé un poil en-dessous du reste.
Les scènes d’action sont assez choquantes mais j’ai l’impression que la série n’a pas voulu surenchérir dans l’horreur : elle a une ligne directrice et elle s’y tient, ce qui donne un vrai effet de cohérence tout du long des épisodes (même si je peux concevoir que ça puisse paraître redondant : de mon côté, il me semble que c’est une très bonne représentation des mécanismes d’emprise et de manipulation, justement, mais aussi des mécanismes de défense mal-adaptés que peuvent avoir des victimes que rien ne prépare à vivre certains traumas).
J’ai un peu grogné de voir encore une femme vénale, folle, menteuse… mais elle était parfaitement contre-balancée par les autres personnages féminins. L’écriture des personnages masculins n’était pas en reste. Certains étaient écrits plus finement et subtilement que d’autres, mais globalement c’était vraiment bien fait.
Enfin, même si je peux concevoir que certains choix temporels aient pu être perturbants, j’ai personnellement beaucoup aimé leur mise en œuvre. Une manière de rester toujours sur ses gardes alors même que le décor apporte une certaine « habitude ».
Il ne fallait cela dit pas plus d’épisodes : je suis très contente que le modèle des 16 épisodes souvent plébiscité par les séries coréennes n’ait pas été suivi sur celle-ci. D’un point de vue personnel, elle aurait même mérité un épisode de moins, mais c’est un choix entièrement subjectif (les fins ouvertes et semi-ouvertes ne me dérangent pas).
En bref, The Frog m’a accrochée et ça fait longtemps que je n’ai pas été emballée par une série : j’ai vraiment la satisfaction d’avoir été surprise et d’avoir vu une œuvre qui réussit ce qu’elle entreprend. Un vrai plaisir.