Difficile de ne pas avoir Bojack Horseman en tête quand on se lance dans la nouvelle aventure de l’écrivain Bob-Waksberg.
On y retrouve ses codes, aussi bien visuels que scénaristiques : Des personnages imparfaits, tantôt touchants tantôt frustrants, des « timelines » entremêlées annoncées par des visuels grossièrement explicites, une classique mère étouffante et toxique (on ne change pas une équipe qui gagne) et un scénario somme toute assez simple : On y suit une famille de 5 : Naomi Schwartz, la matriarche, Elliott, son mari et leurs 3 enfants : Avi, l’ainé, Shira sa jeune sœur et Yoshi, le cadet. A travers ces 10 premiers épisodes on y voit leurs dynamiques de vie et de famille, la manière dont leur éducation, leurs traumas, leurs expériences les façonnent et comment ils naviguent leur vie d’adulte.
Voilà le pitch de la nouvelle série de Raphael Bob-Waksberg, qui revient quelques années après la fin de son dernier chef d’œuvre.
Mais même si on y retrouve clairement son identité et sa plume, cette nouvelle œuvre arrive avec une proposition différente. Plus ancrée on pourrait dire. Ancrée dans le réel : Fini le monde anthropomorphique, on a bel et bien affaire à une société entièrement humaine. Ancrée dans son époque : Une bonne partie de cette série intègre la dimension post-covid, en abordant ses conséquences. Et ancrée dans ses thèmes : Car, une nouvelle dynamique que ‘Long Story Short’ traite, est la dynamique religieuse dans une famille. On y explore le judaïsme de la famille Schwooper sans équivoque ni retenue. Qu’on soit croyant ou non, pratiquant ou non, on ne peut faire société sans avoir affaire à la religion, de près ou de loin. Sans en faire le thème principal de la série, on y suit donc les différentes facettes de la religion dans les codes d’une famille sous différents prismes, allant de celui du fervent croyant à l’athée levant ses yeux au ciel à chaque mention d’un rite essentiel. Et nous y retrouvons aussi la force du lien qui les unit à travers tout ça.
« Long story short » pose donc les bases d’une famille dysfonctionnelle comme on aime les suivre et qui, on l’espère quand même, finira par trouver la paix et une certaine forme de rédemption.
Nul doute qu’avec une saison 2 (déjà annoncée), Bob-Walberg sera capable d’apporter plus de nuances à ses personnages, à poser son histoire avec brio et nous tenir captivés, émus, réflectifs et surtout FANS pendant plusieurs années, comme il sait si bien le faire.
Long story short, regardez « Long Story Short » et espérons que ce soit le début d’une longue histoire.