Mad Men
7.7
Mad Men

Série AMC (2007)

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J'en suis tout gêné, tout honteux, tout confus !!

Oui...
Je suis gêné, honteux, confus car... je n'ai pas du tout aimé cette Série.

Série pourtant quasi-unanimement saluée par la critique internationale, couronnée de multiples prix et récompenses diverses, classée 4 années de suite aux States comme meilleure Série de l'année, qui a connu un vrai succès public dans nombre de pays et dont la note moyenne sur "Sens Critique" frisote le 8/10. C'est dire. C'est impressionnant !

Une carte de visite digne, ou presque, de "Game of Thrones" ou "Breaking Bad".

Et, pourtant, pourtant... je n'ai pas aimé cette Série.
Mais vraiment pas du tout... du tout, du tout !

C'est pour ça que je me sens honteux et gêné.

Honteux parce que face à une telle unanimité, je ne peux m'empêcher de m'auto-flageller en me disant que je dois décidément être bien bête, bien obtus, bien insensible, un sinistre crétin en somme, pour ne pas avoir su apprécier à sa juste valeur une œuvre de fiction qui de fait, "objectivement" - because toutes ces louanges et succès précités - ne peut obligatoirement être qu'une "Bonne Série", voire même, une "Putain de Très Bonne Série" !!

Et gêné parce qu'en affichant ainsi mon opinion et - en plus ! - en ayant l'outrecuidance non seulement de lui attribuer une note médiocre mais en en rajoutant encore une couche avec ma longue critique très "verbeuse" je me donne l'air d'un poseur - d'un "fat" comme on disait du temps de Molière - du type qui veut passer pour plus intelligent et subtil que la terre entière, du donneur de leçon, bref passer pour... un gros connard !

Et pourtant, telle n'était pas mon intention au départ, au contraire.
Tout au contraire même.
Car tout, absolument tout, au départ me donnait une énorme envie de la voir cette Série : L'unanimité de la Critique, la note moyenne très élevée sur ce Site, le principe de la saga "au long cours" (92 épisodes de 47 minutes toud'même...) - Je suis très friand de ces séries "très longs formats" - le cadre historique : Les USA des années 60 qui sont un pays et une époque que je me réjouissais de voir, le monde de la Pub, cadre principal de l'action, qui est un univers qui suscite ma curiosité, le pitch de l'histoire, etc.
Donc quand j'ai mis en lecture le 1er épisode j'étais en quelque sorte déjà "acquis à la cause" et presque impatient, même en n'ayant vu qu'une demi-douzaine d'épisodes sur les 92 totaux, à mettre une excellente note et à me fendre d'une critique dithyrambique ici.

Etant en week-end confiné (comme nous tous actuellement) j'ai donc enquillé les épisodes les uns après les autres et suis parvenu très vite à la fin de la première saison.

Mais comment se fait-il alors qu'à partir du 9ème ou 10ème épisode je ne sais plus, j'ai commencé à entendre une petite voix qui semblait jacasser sans arrêt dans ma tête.
D'abord inaudible... puis à peine audible mais que je me refusais à écouter... puis plus forte encore et moi toujours sourd... jusqu'à ce qu'à un moment, certainement énervée par mon "autisme Thunbergien" je l'entende gueuler à s'en pêter les cordes vocales : "Mais, putain... qu'est-ce qu'on s'emmerde ! Qu'est-ce qu'on s'fait chier !!!".

Et là... à mon grand dam... j'ai dû me rendre à l'évidence.
A contrecœur, hein... J'vous jure ! Ce n'était vraiment pas prémédité de ma part.
J'en étais même profondément et sincèrement dépité.
Mais pourtant, c'était vrai : Je m'emmerdais comme un veilleur de nuit d'un hôtel de province à visionner ces épisodes à la queue-leu-leu.

Tout au long de cette dizaine de premiers épisodes je n'ai jamais réussi au fond à accrocher.
Ni au contexte historique. Ni à l'histoire. Ni aux personnages.
A aucun moment je ne suis rentré en empathie avec eux. A m'intéresser vraiment à leurs petites ou grandes mésaventures.
Je me faisais l'impression d'être comme un entomologiste qui regarde, sans émotion, l'agonie d'un papillon dans un bocal rempli de vapeurs d'éther avant de l'épingler sur une plaque de liège.
Même ce "lourd secret" (non... non... je ne spoile pas !) qui pèse sur le personnage central Don Draper et dont on commence à avoir quelques bribes dans cette première saison m'a laissé de marbre sans me donner la moindre envie de savoir de quoi il retournait au juste.

Pour moi cette série manque singulièrement de véritable émotion. De "chair" aurais-je envie de dire. D'âme. Ou, puisque nous sommes aux States... de "Soul".
J'ai trouvé cette série froide et lisse comme un glaçon.

Froide comme un glaçon, donc.
Froide comme un examen médical.
On la regarde comme un médecin surveille d'un œil torve et distancié l'évolution des symptômes de son patient.
On y assiste ou participe comme à un examen clinique.
Et un examen clinique, excusez-moi, que ce soit chez son toubib de famille ou à l'hôpital, ça procure au mieux une indifférence stoïque, de l'inquiétude et de l'angoisse, au pire la crainte de la douleur. Mais jamais, ô grand jamais de la curiosité intéressée, de l'émotion et, surtout, du plaisir (à l'exception notable toutefois, pour nos sympathiques et vibrionnants trublions des Gay-Pride, d'un toucher rectal en cas de suspicion d'adénome de la prostate. Bien sûr.)

Je ne sais pas pourquoi cette première saison m'a laissé aussi froid et indifférent.
Le script ? La mise en scène ? Le jeu des acteurs ? Je n'en sais rien. Les 3 à la fois peut-être ?

Et puis, au-delà du manque d'incarnation, du manque d'âme et de la froideur "médicale" de cette saga je dois avouer, pour être honnête, qu'il y a aussi une paire de bricoles qui m'ont pour le moins énervé, pour ne pas dire exaspéré de façon croissante au fur et à mesure que les épisodes avançaient.

A commencer par "Des habitudes tabagiques dans les années 60".

Comme dans toutes les œuvres de fiction se déroulant dans le passé, les scénaristes et metteur en scène s'attachent - et c'est somme toute bien légitime - à reconstituer aussi fidèlement que possible non seulement le cadre et les décors mais aussi les habitudes, les us et coutumes, les comportements humains de l'époque.
En l'occurrence dans les années 60 (bien avant donc l'émergence de toutes ces politiques de santé publique dans quasiment tous les pays du monde visant à réduire la consommation de tabac) la cigarette était très présente. Fumer était plus qu'une habitude. C'était un comportement commun, banal, qui ne posait problème à personne, sauf aux quelques rares oncologues spécialistes du cancer du poumon.
On fumait beaucoup donc. On fumait partout : dans les lieux publics, au boulot, à la maison, en voiture, dans les transports en commun, à la piscine, quand on sautait en parachute, quand on courait le marathon, quand on faisait de la plongée sous-marine ou du trampoline.
On le sait (enfin... ceux qui ont dépassé la cinquantaine le savent).
Les hommes, les femmes, les transgenres, les extra-terrestres, les enfants, les morts-vivants, les animaux de compagnie... et même les poissons rouges fumaient à l'époque !
Seulement voilà.
A vouloir à tout prix - "Quoi qu'il en coûte" comme dit l'autre - montrer combien la cigarette était présente dans ces années-là, pour bien enfoncer le clou dans la tête du public au cas où celui-ci serait un peu "con-con", les scénaristes et la mise en scène en ont fait des tonnes. Ils en ont fait beaucoup... beaucoup... beaucoup trop !
A chaque changement de plan sur un des quelconques personnages de la série... Hop... il (ou elle) en allume une.
Quand la troupe de créatifs et de commerciaux de l'agence s'installent dans une salle de réunion... Hop... ils allument tous une clope en même temps.
La réunion se prolonge ? Ils allument clopes sur clopes.
Ils reçoivent des clients... Hop... ils fument. Et les clients avec eux, évidemment !
Les parents mangent à la maison avec leurs enfants... Hop... ils fument (les parents, hein. Pas les enfants. Quoi que... on s'attendrait presque à voir les gamins s'allumer une clope, eux aussi !). Et tous les deux, hein... Et pas à la fin du repas, non... Pendant le repas. Pendant que les mioches sont en train de terminer leurs excellents sandwiches au beurre de cacahuètes.
Don Draper prend une douche. Hop... il allume une cigarette !! (Bon, là, j'avoue... j'invente !)
Elle devient tellement lourdingue la présence de la cigarette à l'écran qu'à un moment je me suis surpris à presque espérer que lorsque le ténébreux Don Draper besogne furieusement sa compagne dans le lit conjugal... bah, à ce moment-là... ils continuent de fumer tous les deux.
Je précise bien. Pas AVANT de faire l'amour. Pas APRES. Non... PENDANT.
Ce qui aurait d'ailleurs pu donner lieu à un dialogue savoureux du genre :
" - Tu la sens, hein ? Tu la sens bien, hein... salope !!!
- Oh Oui... Oh Oui... Oh Ouiiiiiiii... J'la sens bien !! C'est chaud... c'est bon... c'est brûlant. Continue. Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii....".
Mais mon délire allait être comblé. Dépassé, même. Car il y a eu mieux... bien mieux. 1000 fois mieux. J'vous jure !!!
A un moment, Don Draper et son chef sont contraints de prendre les escaliers - because une panne de tous les ascenseurs - pour se rendre à leurs bureaux situés au 27ème étage du building.
Jusqu'au 5ème étage, ils sont alertes et semblent tenir le coup. Mais, forcément, plus ils montent dans les étages et moins ils restent sémillants. De moins en moins.
Mais, j'vous l'donne en mille : Alors que nos compères arrivent sur le palier du 20ème étage et qu'il en reste encore donc 7 à grimper, alors que Don Draper est à ce moment-là plus épuisé, plus transpirant et plus essoufflé qu'un François Hollande qui se piquerait de se coltiner la montée de l'Alpe d'Huez à vélo pour aller y retrouver sa "Julie" au sommet, eh bien, croyez-moi, croyez-moi pas... Que croyez-vous qu'il fait à ce moment-là ? Eh bien, il sort son paquet de Marlboro et s'en allume une !
(Aaaah, mais c'est donc ça. Je viens de le comprendre en écrivant ces dernières lignes. En fait, "Mad Men" est une série comique. C'est pour ça que je suis passé complètement à côté !)

Alors. Pour rétablir la vérité historique auprès des plus jeunes d'entre nous :
Moi qui viens de fêter mes 108 ans et qui ai commencé à fumer à l'âge de 6... Je peux vous assurer qu'on fumait, certes, dans les années 60.
Mais certainement pas autant ! Et pas comme ça !!

Poursuivons par "De la consommation d'alcool dans les années 60".

Bon, là, sur le sujet, je vais pas faire aussi long que sur la clope.
Mais sachez que le concept est strictement le même.
Il est traité avec la même légèreté, la même finesse, la même subtilité dans Mad Men.
Au point que je me suis demandé plus d'une fois durant les 13 épisodes de la saison 1 comment faisaient ces mecs pour être capables de continuer de bosser après... 11 heures du mat.
Parce qu'ils commençaient de bonne heure la bibine les gars.
Et quand je parle de bibine... je parle pas de Guignolet ou de Crème de Cassis. Non.
Tout le staff de l'agence de pub attaque le violent, le brutal, la "boisson d'hommes", le "Three Kings" dans des chopes de 50 cl, cul-sec, dès leur arrivée au bureau ! Et pas qu'une fois...
Ah, y'a pas à dire : I sont trop forts ces ricains...

Alors. Pour rétablir la vérité historique auprès des plus jeunes d'entre nous :
Moi qui viens de fêter mes 108 ans et qui ai bu mon premier Gin-Tonic à 8... Je peux vous assurer qu'on buvait, certes, dans les années 60.
Mais certainement pas autant ! Et pas comme ça !!

Continuons par "De la place de La Femme dans les années 60".

Il est essentiel - et nous sommes tous prêts à le comprendre - pour les féministes d'aujourd'hui (c'est à dire celles de la 32ème génération de sœurs d'armes) de continuer sans cesse et toujours à chercher et à trouver de nouvelles justifications à leur légitime lutte, à leur salutaire combat, au bénéfice de la cause des femmes.
Il y a encore, pour elles, tellement de batailles à mener, tellement de guerres à gagner contre cet ennemi honni qu'est... "L'Homme". N'est-il pas ?
Car, tant que l'on ne sera pas parvenu à émasculer dès leur naissance, à la maternité, tous les nourrissons mâles, "La Femme" restera en danger. Elle restera menacée. (Allez, Alice Coffin... Continue ton combat. On est tous derrière toi !! [enfin... façon de parler, hein...]).
Donc, quelle meilleure façon, pour maintenir la motivation et la vaillance des escadrons féministes de notre temps et les encourager sans cesse à "Continuons le Combat !", de montrer combien les temps d'avant étaient difficiles pour les femmes. Comment, dans les années passées leur condition était insupportable. Et comment dans le sillage des Simone de Beauvoir, Betty Friedan et autres Elisabeth Badinter les luttes menées par les féministes du siècle ont permis d'améliorer leur condition.
Ainsi, grâce à Mad Men, nous redécouvrons (ou découvrons pour les femmes de moins de 50 ans...) que, dans les années 60, le monde était très simple. Il était divisé en 2.
En haut, les Hommes. En bas, les Femmes.
Aux Hommes la richesse, la puissance, les honneurs et la gloire.
Aux Femmes la soumission et l'indifférence.
Aux Hommes, tous les choix et tous les droits, dont entre autres, tromper son épouse éhontément, se comporter en goujat avec toutes les donzelles qui passent à portée de main, bref, être en rut permanent au boulot, à la maison, en semaine, en week-end...
Aux Femmes, une seule alternative : Soit se marier très vite en espérant que son mari ramène un bon salaire tous les mois et qu'il ne parte pas, au bout de 20 ans de mariage avec une plus jeune. Soit, pour celles qui n'avaient pas encore trouvé la perle rare, être dans l'obligation d'exercer un boulot de subalterne et subir d'emblée et de façon permanente toutes les humiliations masculines liées à cette condition dans l'espoir (le plus souvent vain) de trouver un jour, enfin...
C'est vrai qu'il était simple le monde... C'est vrai qu'elle était simple et facile à comprendre "La Vie" dans les années 60.
Enfin... si l'on tient pour vrai ce que raconte "Mad Men".

Alors. Pour rétablir la vérité historique auprès des plus jeunes d'entre nous :
Moi qui viens de fêter mes 108 ans et qui ait été dépucelé à 12 par la jolie et très soumise Secrétaire de Papa... Je peux vous assurer que, dans les années 60, les Femmes n'avaient pas dans la société toute la place qu'elles méritaient. C'est évident. Mais les Hommes de ce temps étaient loin, loin, très loin d'être tous à l'image de ces immondes pourceaux tels qu'ils sont décrits dans "Mad Men" !!

Et, pour conclure : "De la prestation d'Elisabeth Moss" (It's a private joke !)

Je dois dire que mon enthousiasme initial à l'égard de cette Série a commencé à laisser apparaître ses premières fissures lorsque j'ai vu apparaître pour la première fois sur l'écran le visage d'Elisabeth Moss.
Je dois vous avouer que depuis sa consternante prestation dans cette non moins consternante Série qu'est "La Servante Ecarlate", je fais comme qui dirait comme une "fixette négative" sur cette actrice.
Et là, les 13 épisodes vus avec elle ne m'ont pas guéri de cette "fixette".
Avec son gros front bombé, sa peau grasse, ses gros yeux globuleux, sa bouche toujours mi-ouverte et son sempiternel sourire niais, elle me fait immanquablement penser à une grenouille asthmatique.
Et, de fait, son jeu d'actrice s'apparente à celui d'une... grenouille asthmatique.

Bref.
J'ai regardé toute la première saison mais, je m'arrêterais là. Je ne suis pas maso.

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le 17 août 2023

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