J’avoue que je ne comprends pas l’engouement autour de Mad Men. Et non, ce n’est certainement pas « la plus grande série jamais réalisée », comme on peut parfois le lire. Les premiers épisodes intriguent, certes : on est happé par cette reconstitution impeccable des années 60, entre fumée de cigarettes, sexisme ordinaire, harcèlement, et whisky à toute heure. C’est un monde qui choque d’autant plus qu’il résonne étrangement avec notre époque, où les mêmes travers ; domination masculine, marketing cynique, vide existentiel ; sont pointés du doigt et heureusement de plus en plus souvent condamnés.
Mais après la curiosité initiale, tout tourne en boucle. Les personnages, odieux mais sans réelle évolution, semblent prisonniers d’un éternel recommencement. Don Draper, pourtant censé incarner la complexité, finit par lasser dans sa répétition d’errances pseudo-existentielles. La mise en scène, minimaliste et soignée jusqu’à la raideur, confine parfois au musée de cire : tout est beau, bien cadré… mais mort.
On comprend pourquoi la série divise : d’un côté, ceux qui y voient une fresque subtile sur la vacuité du rêve américain, un miroir impitoyable de la modernité naissante ; de l’autre, ceux ; comme moi ; qui finissent par ne plus voir qu’une vitrine esthétisée du cynisme, sans émotion ni véritable souffle narratif. Les uns parlent d’élégance et de profondeur, les autres d’ennui chic.
J’ai tenu jusqu’au milieu de la deuxième saison avant de décrocher. Trop lent, trop froid, trop complaisant avec son propre style. En somme, Mad Men est peut-être une grande série à regarder… mais pas forcément à suivre. Mais si ça vous intéresse, la série complète est en ligne sur France TV.