J’ai regardé Mare of Easttown juste après Task (hbo), et c’est frappant à quel point les deux séries se répondent (j'ai même confondu certain arc narratif). Brad Ingelsby raconte avec la même justesse, son exploration de la culpabilité, de la responsabilité parentale, et de la recherche de rédemption. Chez lui, l’enquête ne semble jamais le sujet principal. Elle sert plutôt de fil conducteur à des histoires de vie ordinaires.
L’écriture y est linéaire, posée, presque simple, mais c’est justement cette simplicité qui la rend percutante. Chaque scène semble contenir une petite leçon de vie — pas dans le sens moralisateur, mais dans celui d’une observation fine de ce que c’est que tenir, aimer, réparer.
Ce qui traverse aussi son œuvre, c’est la foi — pas celle des certitudes, mais celle du doute.
Chez Ingelsby, croire, c’est avancer sans savoir. Ses personnages cherchent un sens, une forme de paix, sans trouver de réponses claires. La foi y est sous-adjacente, et en même temps omniprésente dans tous les sujets existentiels/émotionnels racontés.
Malgré une petite déception sur la résolution d’une partie de l’enquête, trop simple après une longe attente selon moi, les deux derniers épisodes réservent de belles surprises émotionnelles (spoiler : en plusieurs temps d'ailleurs)
Mais au fond, Mare of Easttown n’est pas “le thriller du siècle”. Et c’est sans doute volontaire : Est-ce vraiment un thriller, d’ailleurs ?
Ou bien une mini-série à mi-chemin entre le policier, le film vrai et le drame psychologique ?
Parce que finalement, en tant que spectateur, on ne cherche peut-être pas tant à savoir comment va se résoudre l'enquête, mais plutôt comment va se résoudre les vies de nos personnages ? Et si le véritable mystère n’était pas “qui a tué ?”, mais qui sommes-nous, quand tout vacille ?