Je ne m'attendais pas du tout à être enthousiaste pour ce titre, je dois dire, bien que j'ai toujours bien aimé le personnage de Daredevil dans les comics. (Un effet du mauvais film avec Affleck je suppose.) Et pourtant cette série s'est révélée être pour moi une très bonne surprise.
L'idée ici est de reconstituer la première rencontre entre Daredevil et le Caïd, avant même que le super-héros ait endossé son costume. Le scénario va naturellement utiliser force flash-backs pour nous narrer l'origine de Daredevil, son accident, sa cécité radioactive, son père assassiné etc... Et ca ne marche pas si mal. On retrouve les ingrédients du comics, et s'il est une chose qu'est cette série, c'est bien prévisible en diable. Pourtant ce respect un peu trop serré du "cahier des charges" , et ce déroulé sans grande surprise des confrontations et péripéties ne constituent pas une faiblesse de la série, au contraire. La série établit une "zone de confort" côté histoire et nous secoue surtout par son ambiance sombre et violente.
C'est le point fort pour moi de cette adaptation, cette volonté de coller à une certaine violence urbaine, à une histoire de quartier, et de fournir dans ce contexte une série de portraits marqués et intéressants. Daredevil est un jeune homme torturé entre violence et culpabilité (son côté "catholique" ...) et Charlie Cox fait un très bon rendu de cette personnalité borderline. Tous les acteurs et actrices ont d'excellents rôles, et de très bonnes opportunités de le jouer. Bons dialogues, un naturel étonnant chez Foggy et Karen, tout roule dans cette usine marvelienne. Le premier prix revient à Vincent D'Onofrio (le petit gars de Full Metal Jacket!) , tout simplement extraordinaire dans son rôle du Caïd. Les scénaristes sont allés assez loin pour faire de ce "villain" un personnage complexe et parfois même très humain.
Les combats sont parfois impressionnants, très bien chorégraphiés, et certaines scènes sont un poil trop gore à mon goût, mais on jubile souvent à voir les raclées que donne "l'homme au masque " à ses adversaires.
Peu de défauts donc pour ce spectacle léger mais traversé de bons moments d'introspection et même de romance. On regrettera certes le déplorable épisode 7, qui a failli tout foutre par terre..., le côté trop mélo de certaines scènes et bizarrement le semi-échec (à mon sens) du costume final... Mais il y a de l'inventivité, une belle cinématographie et finalement pas mal d'âme dans cette histoire.
Tombé par hasard sur cette série que j'ai vu d'une traite, j'ai été frustré de constater que la saison 2 n'était pas encore dispo ! Recommandé donc, peut-être à un public déjà bien disposé envers le genre, quand même :-)