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Le back ground :


Le personnage de Jessica Jones a été créé en 2001 par Brian Michael Bendis et Michael Gaydos dans la série Alias en 28 numéros. Détective privée et ancienne super-héroïne à la retraite (elle a fait partie des Avengers un temps et des Defenders), Jessica Jones est apparue dans une période de renouveau pour la maison d'édition Marvel. En effet, Marvel Knights et le label Max (fondés par la même occasion) accueilleront des récits plus matures, dont Alias qui en sera une partie intégrante. Elle fait ses premiers pas au moment ou Marvel redresse la barre après la crise des année 90’, à cette époque seul X-Men maintient le navire à flot. Jessica Jones devient le porte étendard de la fin concrète du Comic Code Authority (instance du 20ème siècle évaluant la décence d'une BD) au sein de la Maison des Idées, lorsque Bendis a décidé d'ouvrir le premier numéro sur un « Fuck » anthologique. Un personnage au parcours tumultueux donc, à qui l'on devait consacrer au moins une place sur le petit écran.


Le résumé :


A trente ans, à la suite d'un stress post-traumatique, Jessica Jones, super-héroïne, décide de se reconvertir en détective et ouvre sa propre agence… Cependant, son passé trouble va rapidement la rattraper, elle devra affronter Kilgrave, le psychopathe qui l'a torturé pendant des mois.


La critique :


Jessica Jones est la nouvelle série sensation Marvel/Netflix en 13 épisodes, directement établie dans la continuité de la série homologue Daredevil (à voir!) et s'inscrit clairement dans le projet de création des « Défenseurs » (ne manque plus que Luke Cage et Iron Fist pour combler le tableau).


Pourtant, l'univers et le ton établis varient drastiquement de ce que l'on aurait pu attendre d'une œuvre Marvel. La série est d'une désinvolture et d'une noirceur encore peu exploitées, avec des scènes parfois difficilement supportables. Melissa Rosenberg, l'officielle créatrice et showrunner (même si elle n'a eu qu'un rôle négligeable dans la production) fait monter la pression d'un cran.


Jessica Jones aborde des thématiques graves comme le viol, l'alcoolisme et d'autres problèmes de société, en y intégrant pourtant une relation des plus malsaines avec sa Némésis, Kilgrave, la série en reste fascinante. Et cela grâce à une Jessica Jones plus vraie que nature, Kristen Ritter incarne parfaitement son rôle et cette figure féministe que le personnage représente, ajouté à cela le rôle de justicière, alcoolique, psychotique et Jessica Jones renaît. D'une grande justesse, elle nous guide tout une saison, du moins non sans mal. Le reste du casting reste correct, avec certains acteurs bien en dessous tel que le personnage de Will Simpson. Quant à David Tenant qui est la caution qualité de la série, il incarne le personnage de Kilgrave à la perfection avec les moyens mis à sa disposition, il aurait effrayé les plus grands fans de « son Doctor Who ».


Malgré ce que vous pouvez penser, la série n'a vraiment pas que du bon. Par exemple, ne comptez pas assister à une myriade d'actions. Les effets-spéciaux sont super cheap, je dirais presque pittoresques tant ils sont mal réalisés (ce bus…), la faute à Daredevil ? Un épisode aurait coûté 1.5 millions de dollars, autant vous dire que je n'ai aucune idée où a bien pu être investi cet argent. Mon Dieu, que c'est long et particulièrement dans les derniers épisodes. La série souffre d'un très gros problème de rythme, on peut compter approximativement 3 ou 4 parties disloquant ces 13 épisodes afin d'installer des ambiances totalement différentes. Pourtant, c'est un échec. Les huit-clos, très décevant n'utilise clairement pas le potentiel possible du genre. Un parcours de 13 épisodes qui aurait pu être abrégé à 10 peut-être, si les scénaristes de la série n'avaient pas voulu remplir un vide inexistant, pour au final nous amener à une conclusion expéditive qui déconstruit tout ce qui avait pu faire le charme de ce nouveau projet signé Netflix.


En général, la série est de bonne facture et les intentions sont profondément bonnes, mais il y a tellement d'incohérences, de problèmes scénaristiques et une mauvaise gestion cinématographique du projet, ce qui en fait une série à simplement voir avec l'amer et inévitable déception qu'apportent bien souvent les œuvres trop attendus.


Note : 12/20

Detective_Pulp
6
Écrit par

Créée

le 25 nov. 2015

Critique lue 263 fois

Detective_Pulp

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