Cello fan

Malgré la présence de Tim Burton au générique, Mercredi est un exercice de production, ma foi, luxueux et globalement réussi. J'assume cet avis, même si, moi gros papa presque cinquantenaire, je ne fais pas partie du public visé principalement. Car l'adaptation gothique, déjà embrayée dans les films de Barry Sonnenfeld, du personnage déjà grinçant et macabre de la série familiale est complètement dédiée aux adolescents. Aspect qui se ressent dans quelques thématiques parfois pénibles et quelques passages obligés.

Si l'idée de placer Mercredi dans une école privée destinée aux marginaux appuie toujours dans cette direction, elle libère (en partie) Mercredi de son carcan familial et l'affranchit des gags scabreux dans lesquels elle était confinée.

Bien sûr, cette école rappelle Harry Potter, mais le décor est ouvert. L'histoire est déjà vue, (dans Harry Potter entre autres) mais le décalage du personnage dans son environnement de midinettes remplit les passages vides habituels du tout venant sériel, un peu comme Peacemaker dans son style.

J'évoquais donc un exercice de production car les aventures narrées ne volent pas très haut, il faut trouver un méchant au milieu de rancœurs sentimentales qui poussent à soupçonner tel ou tel personnage en fonction de son attitude dans la saison 1 et, malheureusement, un effort pour faire converger les éléments de la saison 1 dans un lien étroit impliquant dans le temps le reste de la famille Addams dans la saison 2. Des éléments suffisants pour tenir ma progéniture sagement assise dans le canapé pendant que je peux savourer tous les à coté.

Déjà le casting, sans en faire l'énumération complète, impose des nouvelles têtes, des visages connus, voir reconnus de manière souvent appropriée. Mention spéciale à la principale Weems même si le personnage le plus marquant restera la Chose.

L'environnement visuel confère une esthétique marquante en plaçant l'école dans les forêts automnales roumaines en contraste avec les passages sombres pas trop encombrants. De l'isolement de Jericho, rien ne nous attache à notre environnement moderne, à part les téléphones portables.

Mais le gros plus reste la musique. D'entrée, c'est le retour de Danny Elfman qui n'avait pas fait grand chose depuis un bout de temps. Il nous gratifie d'un générique incontournable, inspiré du thème sixties lorgnant vers Roméo & Juliet de Prokofiev, le thème Dance of the knights (pub Egoïste) étant clairement assumé dans la saison 2.

Mais c'est surtout le hobby de Mercredi qui va tout emporter à travers son violoncelle. Quelles que puissent être les circonspections au début de la série, dès le moment où elle joue Paint It Black l'adhésion devient complète même si le choix dess morceaux suivant peut devenir un peu facile tout en restant pertinent. Reste qu'elle interprète 1, 2, 3 titres que je possède en 45 tours plus un que j'ai eu en CD deux titres. On entend aussi In Dreams qui se trouve dans mon top 10 chanson du site et Besame Mucho dont une autre version est présente dans le même top.

Et tout ça était déjà super avant d'entamer la choré sur Goo Goo Muck , titre fifties de Ronnie Cook & the Gaylads repris par les Cramps.

Une choré que ma petite reproduit dans son déguisement Mercredi sur la chanson originale.

Voilà encore une série jeunesse que je me suis empiffré avec plaisir avec les enfants, moins parfaite que One Piece, néanmoins des scènes très réussies comme celle des piranhas. Reste les quelques passages horrifiques me gratifiant d'un super câlin et des scènes dont je peux jouir d'une lecture différente, tel l'hommage à Carrie lors de la scène de bal entre deux passages de Luis Guzman me ramenant aux De Palma des grandes heures de ma jeunesse

PS: J'étais pas sûr parce que pas évident mais en vérifiant, c'est bien Christopher Lloyd dans le bocal