Les travers de l'âme
Il y a beaucoup de misère dans cette série, basée sur ce qui est réellement arrivé à Richard Gadd. Je ne développe pas, la série se suffit à elle-même, par contre je ne suis pas près d'oublier le...
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le 13 avr. 2024
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Quand j'ai terminé cette série (quasiment d'une traite), je me suis dit : Whoa, qu'est ce que c'était intense ! En fait, Mon petit renne parle du cycle de l'emprise comme peu d'oeuvres cinématographiques l'ont fait : en montrant ce qui motive à entrer dans ce cycle, comment on s'y engouffre, pourquoi on y reste, qu'est ce qui fait qu'on en sort, qu'on y retourne, la culpabilité, comment l'abus impacte durablement les choix de vie, la victimisation, les obsessions, le besoin maladif de comprendre ou bien tout à l'inverse d'oublier, la manière dont on fait subir de l'abus aux autres en réaction, et surtout comment il est toujours tentant de replonger, de se voiler la face, d'essayer d'oublier, de fermer les yeux...
C'est aussi une mise en garde, une invitation à la sincérité. La série aborde une multitude de thèmes sensibles et d'actualité (emprise, abus, grooming, question du genre et de l'orientation sexuelle, stalking...) avec une rare justesse qui m'a personnellement bouleversée.
Attention, "Mon petit renne" c'est une série hyper émouvante, prenante, c'est une série qui vous prend et vous remue jusqu'aux tréfonds de votre être, qui aborde des sujets profonds, sombres, sensibles, personnels et en même temps universels, tels que la dynamique de l'emprise, les abus (y compris sexuels), la culpabilité, la solitude, les désillusions, l'ambition, la pression sociale et le poids du regard d'autrui... Et c'est fait avec une justesse rare qui fait qu'on reste dedans, que c'est jamais "trop", que les personnages principaux sont hors du commun (il faut admettre qu'on a pas l'habitude de voir des films/séries mettant en avant une femme obèse de plus de 40 ans...), ils ont tous une part d'ombre et de lumière, de sincérité juste (même si comme Donny, on aimerait mieux comprendre Martha, sa pathologie, ce qui fait ce qu'elle est...).
Vous l'aurez compris, j'ai été particulièrement touchée par Mon petit renne, et je ne m'y attendais pas ! Il n'y a pas vraiment de personnages auquel j'aurais pensé m'identifier, et pourtant on finit par se reconnaître dans ces vies brisées et pourtant si cruellement banales.
C'est une série qu'on regarde dans un état d'esprit introspectif, qui dissèque les mécanismes profonds du rapport à l'autre et à soi, mais sans avoir peur d'aller au plus profond des choses, ce qui la rend tout de même assez sombre - âmes sensibles vous êtres prévenus, et en tant qu'âme très sensible ça m'a justement bien parlé.
On a envie que la série aille plus loin tant elle est pertinente dans la manière de disséquer les personnages ! On voudrait avoir une analyse approfondie du passé de Martha, du père de Donny, de l'enfance de Donny, comprendre ce qui a fait de lui un homme aussi insécure, aussi disposé à être victime de pervers... même si on se doute qu'avoir été élevé par un père qui a lui même été abusé a du jouer dans le cycle de l'abus dans lequel Donny a été pris... Mais nous ne pouvons que spéculer, et cela nous donne un aperçu d'à quel point ces cycles sont infinis ! Jusqu'à ce que quelqu'un décide de dire STOP ! Et ce quelqu'un, c'est Donny !
Créée
le 21 avr. 2024
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