Dahmer, un portrait sombre et nécessaire servi par une performance terrifiante !

• J'avoue que la mini-série Dahmer sur Netflix est une véritable claque visuelle et émotionnelle. C'est une œuvre que je qualifierais d'essentielle pour comprendre l'horreur, mais son visionnage est loin d'être un moment de détente. J'ai été immédiatement et violemment happé par l'atmosphère pesante qui se dégage des premiers épisodes, et ce malaise ne m'a jamais quitté.

• ​Dès les premières minutes, j'ai été frappé par la performance d'Evan Peters. Il est bien plus qu'un simple acteur dans ce rôle ; il incarne la froideur,le vide et la détresse de Jeffrey Dahmer avec une intensité terrifiante. J'ai trouvé son interprétation si juste qu'elle en devient dérangeante, loin de toute forme de glamourisation. J'ai ressenti un frisson constant face à sa manière d'être, ce qui témoigne de la réussite de sa composition.

• ​Ce qui, selon moi, élève la série au-dessus d'une simple True Crime Story sensationnaliste, c'est l'accent mis sur les victimes et leurs familles. Le fait que la série prenne le temps de raconter leur histoire, leur vie, et surtout le dysfonctionnement systémique qui a permis à Dahmer d'agir si longtemps, est crucial. L'épisode centré sur Tony Hughes, par exemple, m'a surpris. J'ai trouvé que c'était un choix narratif intelligent et nécessaire pour redonner de l'humanité à ceux qui ont été brutalement enlevés. J'ai particulièrement apprécié de voir l'impact dévastateur de l'inaction de la police et de la société, mettant en lumière le rôle du racisme et de l'homophobie dans cette tragédie.

• ​Cependant, il y a un point qui justifie le retrait des deux points pour un parfait 10/10 : l'aspect voyeuriste reste parfois inévitablement présent. Bien que Ryan Murphy et Ian Brennan essaient de ne pas tomber dans le gore gratuit, la nature même du sujet rend certaines scènes et sous-entendus très difficiles à regarder. J'ai eu l'impression que la série flirtait par moments avec la limite entre l'analyse sociologique et la fascination pour l'horreur, ce qui peut rendre certains passages éprouvants.

​Conclusion,

• Si je devais résumer mon expérience, je dirais que Dahmer n'est pas une série que j'ai "aimée" au sens de divertissement, mais que j'ai respectée pour son audace et son efficacité narrative. C'est un portrait sombre, dérangeant, mais malheureusement essentiel de la façon dont le racisme et l'homophobie institutionnels ont pu permettre à un monstre de se cacher à la vue de tous. C'est une claque qui me force à réfléchir sur la complexité de l'horreur.