NieR:Automata Ver1.1a Saison 2 ou Partie 2 est la deuxième saison/deuxième partie de NieR:Automata. J'ai regardé entièrement l'animé en VOSTFR sur Crunchyroll, en suivant chaque épisode en hebdomadaire.
L’histoire reprend après les événements tragiques de la première saison, où les fondations du projet YoRHa commencent à se fissurer. Tandis que les androïdes 2B et 9S poursuivent leur mission sur une Terre ravagée, les formes de vie mécaniques montrent des comportements de plus en plus étranges. Certaines deviennent pacifiques, d’autres développent une conscience troublante.
De manière générale, je trouve que cette deuxième saison est meilleure que la première saison. C'est un plaisir de retrouver les protagonistes de la série ! La différence notable entre la première et la deuxième saison réside dans la narration et la mentalité des personnages, mais aussi dans la manière dont l’œuvre est reçue et ressentie. Là où la première saison suit fidèlement le déroulement du jeu, avec une structure linéaire et une dynamique de découverte, la deuxième saison adopte une narration plus fragmentée, introspective et poétique. Elle ralentit le rythme pour explorer les émotions, les silences et les dilemmes moraux, s’éloignant ainsi du gameplay pour proposer une lecture plus cinématographique. Les personnages évoluent vers une mentalité plus désabusée : 2B devient plus tourmentée, 9S sombre dans la colère et le désespoir, et A2 incarne une rébellion solitaire. En parallèle, cette approche narrative pousse à une réception plus contemplative, plus analytique, où l’on ne cherche plus seulement à suivre une histoire, mais à en saisir les nuances, les symboles et les non-dits. Cette saison ne cherche plus à adapter le jeu, mais à l’interpréter, à le prolonger, et à lui offrir une voix propre, plus humaine, plus tragique, et plus universelle.
Cette saison est une plongée vertigineuse dans un univers post-apocalyptique où les frontières entre l’humain, l’androïde et la machine s’effacent peu à peu. L’histoire ne se contente pas de dérouler une suite d’événements : elle interroge, elle bouscule, elle fait réfléchir. Elle nous confronte à des dilemmes moraux, à des paradoxes existentiels, et surtout, à des personnages profondément marqués par la souffrance, le doute et l’amour. C’est dans sa manière de faire vivre ses idées à travers ses protagonistes que l'animé révèle toute sa force. L’univers questionne le sens de l’existence à travers des thèmes philosophiques, existentiels et moraux, en plaçant les personnages face à des situations extrêmes qui les poussent à douter de leur identité, de leur motivation, de leurs émotions et de leurs choix. Et c’est précisément dans cette tension que les personnages prennent toute leur ampleur, devenant les vecteurs d’une réflexion profonde sur la nature même de l’humanité.
⚠ Pour ceux qui n'ont pas regardé cette partie ou que vous avez arrêtées avant et qui veulent le connaitre, veuillez à ne pas lire ce critique. Cette critique comporte des spoils. Je vous remercie. ⚠
Une première moment marquant de cette saison est la chute de la commande YoRHa. Un événement aussi brutal que symbolique. Elle marque la fin d’une illusion : celle d’un commandement supérieur, rationnel et bienveillant. En réalité, la commande YoRHa n’est qu’un rouage dans une machinerie cynique, conçue pour manipuler les androïdes et prolonger une guerre sans but réel. La destruction de la commande survient lorsque les serveurs centraux sont attaqués et que les vérités sur YoRHa sont révélées. Les androïdes découvrent que leur mission, leur existence même, repose sur des mensonges. La commande est sacrifiée par ses propres créateurs, dans une logique de contrôle et d’effacement. Ce n’est pas une mort héroïque, mais une exécution froide, presque bureaucratique. Pour les unités comme 9S, cette révélation est un choc existentiel. Lui qui croyait en la mission, en l’ordre, en la hiérarchie, se retrouve face à un vide. Il perd ainsi le sens de son combat. Cela accélère sa chute dans la folie, le désespoir et la haine. Il n’a plus de repères, plus de vérité à laquelle se raccrocher. La disparition de la commande YoRHa entraîne l’effondrement de l’organisation. Les unités survivantes sont livrées à elles-mêmes, sans directives, sans soutien. Cela ouvre la voie à une nouvelle forme de résistance, plus libre, mais aussi plus chaotique. A2 incarne cette transition : elle agit sans ordre, mais avec une conscience nouvelle.
À travers eux, l’animé explore des thèmes majeurs. Le cycle de la vie et de la mort, qui montre la fragilité et la persistance de la mémoire et de la transmission ainsi que la souffrance et l’espoir qui découlent de la finitude et de la continuité de l’existence. La guerre et la paix qui montre la relativité et l’instabilité des états de conflit et de concorde, ainsi que les conséquences et les causes qui engendrent ou résultent de la violence et de la compassion. L’amour et la haine qui montre la complexité et l’ambiguïté des sentiments qui animent ou détruisent les personnages ainsi que les liens et les ruptures qui les unissent ou les séparent.
Mais cette saison introduit aussi cette YoRHa A2, personnage complexe et fascinant, qui apporte une nouvelle dynamique au récit. Rebelle, solitaire, rongée par la culpabilité, elle incarne une autre facette de la lutte contre les machines, plus instinctive, plus désespérée. Son évolution est l’une des plus marquantes de la saison, et son interaction avec Pascal, le robot pacifiste, donne lieu à des scènes d’une intensité émotionnelle rare. Pascal, quant à lui, est l’incarnation de la foi en la paix, de la possibilité d’un autre monde, d’une coexistence entre les espèces. Mais cette foi sera mise à rude épreuve, et son arc narratif est l’un des plus tragiques et bouleversants de la série.
Ainsi, les personnages ne sont pas de simples vecteurs d’action : ils sont les miroirs des thématiques profondes de l’œuvre. Ils incarnent les contradictions, les espoirs et les désillusions de cet univers. Ils nous rappellent que même dans un monde ravagé par la guerre, il reste des fragments d’humanité, des éclats de lumière, et des raisons de continuer à se battre.
L'animation et le chara-design sont toujours au top. Au niveau de la bande-son, j'adore l'opening et l'ending qui sont toujours aussi orienté MMORPG. L'OST est toujours aussi bon. Pour finir, les seiyū restent au top. Bref, cette saison reste sur la même longueur d'onde que sur les deux dernières saisons, qui est toujours aussi plaisant et passionnant à suivre !