"Normal" est un bien grand mot. Je ne suis pas sûr que cette vie décrite par la série soit fondamentalement normale. Pourtant, elle reflète bien plus parfaitement que d'autres les vraies formes des relations humaines.
On croit qu’une relation est toujours linéaire, stable, continue, souvent, elle est bien plus sinusoïdale. Elle connaît des hauts et des bas, parfois, elle s’arrête, puis reprend plus tard. Normal People montre cela : deux individus qui se croisent, s’additionnent, se rencontrent, se soustraient, s'abandonnent, se divisent et reviennent encore et encore. Et comme la fin ne ferme aucune porte, on peut espérer qu’ils se retrouvent. Mais la vie après le clap de fin d’une fiction est si longue, et il nous est si impossible de la voir.
Sans oublier que je suis complètement amoureux de Paul Mescal (depuis la première fois que je l'ai vu). Les acteurs sont fabuleux. Les dialogues, d’une pureté bouleversante.
Je retiens aussi beaucoup le travail de la couleur et de la lumière ; elles me donnent l’impression que l’Irlande est un pays féérique, empreint de mystère et surtout d’une beauté immense. Une beauté qui doit être sublime sous l’objectif de la photographie argentique.
Rien d’artificiel. Rien de vulgaire. Rien d’ennuyeux. Une série qui décrit la beauté à l’état pur : la beauté de l’amour, la beauté de l’amitié, la beauté de soi-même.
Mais aussi la perte : la perte de la famille, la perte des amis, la perte des amours qui s’en vont et reviennent, qui nous blessent ou nous consolent.
Brillant.