Oshi no Ko 2
7.8
Oshi no Ko 2

Anime (mangas) Tokyo MX (2024)

Oshi no Ko Saison 2, entre fiction et réalité, l’art de cacher ses blessures

Oshi no Ko Saison 2 est la deuxième saison de Oshi no Ko. J'ai regardé entièrement l'animé en VOSTFR, en suivant chaque épisode en hebdomadaire.


L’histoire est qu'Aqua et Ruby poursuivent leur ascension dans le monde du divertissement, chacun guidé par des motivations opposées. Tandis que Ruby cherche à honorer la mémoire de leur mère en devenant une Idol, Aqua s’enfonce dans les coulisses sombres du showbiz, mû par un désir de vengeance et de vérité.


De manière générale, c'est un plaisir de retrouver les protagonistes de la série ! Cette deuxième saison reste sur la même base par rapport à la première saison car il réussit à conserver la profondeur psychologique et la justesse émotionnelle qui avaient fait le succès de la première saison, tout en explorant de nouveaux territoires narratifs. Là où la première partie oscillait entre drame familial et critique sociale, cette saison plonge davantage dans les arcanes de la production cinématographique, des castings sous tension, des jeux de pouvoir entre producteurs, réalisateurs et acteurs, et des dilemmes moraux qui rongent les ambitions des personnages.


La production cinématographique ne se résume pas à un simple décor narratif : elle devient le cœur des tensions et des ambitions. Le projet d’adaptation du manga dans lequel Aqua est impliqué met en lumière les paradoxes de l'industrie : d’un côté, la volonté de créer une œuvre fidèle et significative ; de l’autre, les contraintes commerciales dictées par les producteurs. L’auteur du manga veut une retranscription authentique de son œuvre, mais se heurte aux désirs d’un réalisateur tiraillé entre sa propre vision et les pressions externes. Les producteurs, quant à eux, cherchent à rentabiliser le film, quitte à édulcorer son contenu, à remodeler les personnages ou à modifier les dialogues pour séduire un public plus large. Ce conflit illustre les tensions permanentes entre intégrité artistique et rentabilité médiatique, et souligne à quel point le produit final peut être le fruit de compromis, parfois douloureux, pour les créateurs.


Le théâtre occupe une place plus intime et viscérale dans cette deuxième saison. Contrairement au cinéma, où le montage et les effets peuvent masquer la vérité, le théâtre impose une confrontation directe avec soi-même et avec les spectateurs. Les répétitions deviennent des espaces de réflexion, de douleur, parfois de crise. Aqua et ses partenaires de scène doivent jouer des rôles qui les obligent à puiser dans leurs expériences personnelles, à mettre à nu leurs émotions. Le théâtre n’est plus un simple moyen de divertir : il devient un lieu de catharsis, un rituel initiatique où chaque geste, chaque mot, chaque silence révèle les blessures intérieures. Cette dimension soulève une interrogation : jusqu’où peut-on aller dans la recherche de l’authenticité sans perdre son équilibre émotionnel ? Jouer la douleur, c’est la revivre ; incarner le traumatisme, c’est parfois l’alimenter. Le théâtre devient ainsi le théâtre des âmes, où les masques tombent et où la vérité, aussi violente soit-elle, ne peut être éludée.


Dans l’ombre des projecteurs, la deuxième saison dévoile un monde régi par des rapports de force complexes entre producteurs, réalisateurs, acteurs et agents. Ces figures forment un écosystème fragile, mouvant, souvent cynique. Les producteurs sont les architectes invisibles du succès : ce sont eux qui décident de la direction artistique, du casting, du ton du projet. Leur pouvoir est immense, mais souvent éloigné des préoccupations humaines ou émotionnelles des artistes. Les réalisateurs, quant à eux, oscillent entre fidélité à leur vision et soumission aux attentes des financeurs. Ils jonglent avec des impératifs techniques, des calendriers serrés, des egos à ménager. Enfin, les acteurs se situent à la fois au centre du récit et en périphérie des décisions. Ils sont les visages visibles de l’œuvre, mais trop souvent les rouages silencieux d’un système qui les instrumentalise. Les tensions apparaissent alors dans des moments de désaccord artistique, d’oppression psychologique, de rivalité ou même de chantage professionnel. On découvre que dans le monde du divertissement, le pouvoir se mesure moins à la notoriété qu’à la capacité de négociation, de résistance et de compromis.


L’une des forces majeures de cette saison réside dans sa capacité à explorer les dilemmes moraux des personnages. Aqua, Ruby, Kana, Akane… chacun poursuit un rêve, mais à quel prix ? Aqua, en particulier, vit un conflit intérieur constant : il manipule les situations, les émotions, les gens, tout en cherchant à protéger ses proches et à venger sa mère. Mais cette quête de justice devient peu à peu une mécanique froide où l’empathie cède la place à la stratégie. Ruby, elle, débute avec une passion sincère mais découvre vite que pour briller, il faut parfois renier ses principes, subir les humiliations ou accepter des rôles formatés. Kana Arima, ancienne enfant prodige, se bat pour exister dans une industrie qui l’a oubliée ; elle accepte des rôles qu’elle juge indignes, simplement pour ne pas disparaître. Et Akane, fascinée par la perfection, entre dans une spirale d’obsession, se transformant pour correspondre à ses rôles au point de perdre toute notion de soi.


Ces trajectoires révèlent des choix déchirants, où le succès est souvent synonyme de renoncement, d’injustice ou de solitude. Les personnages sont contraints d’arbitrer entre leurs valeurs et leurs ambitions, entre ce qu’ils veulent devenir et ce qu’on attend d’eux. Cette tension constante entre idéal et réalité confère à l’œuvre une dimension tragique, presque shakespearienne où les masques tombent non pas pour révéler des héros mais des êtres profondément humains, imparfaits, blessés mais toujours animés par une flamme intérieure.


L'animation et le chara-design sont toujours au top. Au niveau de la bande-son, j'adore l'opening et l'ending qui sont toujours aussi orienté MMORPG. L'OST est toujours aussi bon. Pour finir, les seiyū restent au top. Bref, cette saison reste sur la même longueur d'onde que sur les deux dernières saisons, qui est toujours aussi plaisant et passionnant à suivre !

Elysion77
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les animés qui ont changé ma vision du monde et Les meilleures séries de 2024

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le 3 août 2025

Critique lue 7 fois

Elysion77

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