Il s'agit d'une série télé dans le genre fantastique prêtée par un de mes proches. Il m'a fallu plusieurs mois pour aller jusqu'au bout avec un intérêt très moyen. Disons aussi que je partais avec un handicap sévère : c'est un type d'histoire fantastico-gothique qui ne m'a jamais passionné. J'ai toujours eu beaucoup de mal à adhérer à ces histoires. Plus jeune, j'avais tenté Bram Stoker (j'ai encore Dracula), Lovecraft et Shelley (Frankenstein) parce que les copains en lisaient … Rapidement, j'ai laissé tout ça de côté. C'est toujours le même problème : j'ai besoin de croire en ce que je lis et là, j'ai du mal à entrer dans l'histoire et à m'y impliquer.
On pourra d'ailleurs se poser la question de ma légitimité à établir une critique de cette série. Contentons-nous du ressenti.
La série se propose de revisiter plusieurs références littéraires du XIXème dans ce domaine dans un contexte plutôt glauque d'une sombre menace qui plane sur Londres (ou même sur l'humanité entière). Ainsi, on va rencontrer le docteur Frankenstein, des loups-garous, des vampires, bien sûr Dracula et même Dorian Gray … Vers la fin, on croisera aussi le Dr Jekyll.
Mais, là où j'ai souri c'est quand l'héroïne, Vanessa Ives, tout-à-fait au début, recrute un cow-boy de passage dans un cirque à Londres. Parce que là, je connaissais et je m'étais dit in petto : "tiens, v'là que Buffalo Bill arrive à la rescousse".
Et puis, il y aura aussi plusieurs personnages qui adressent à des légendes d'Egypte antique, d'Afrique noire et d'indiens d'Amérique.
En bref, le concepteur de la série (John Logan) n'hésite pas à ratisser large. Pourquoi pas, si vraiment il faut combattre une menace aussi terrible, qu'on fasse appel à tous ceux qui sont déjà bien rompus au combat de monstres.
Objectivement, il y a de bonnes idées avec des épisodes "flash-back" qui permettent de faire un retour sur tel ou tel personnage permettant de découvrir explicitement des relations ou des attitudes qu'on était forcé d'admettre sans bien comprendre. Parfois, pour le personnage de Vanessa, particulièrement, au lieu d'éclaircir le spectateur, ça l'embrouille un peu plus … D'une façon générale, on finit par comprendre que même les bons (par rapport aux monstres) ont tous une face sombre, dans le genre pas triste. Par exemple, Vanessa qui se tape le fiancé de sa meilleure amie, Mina, la nuit précédent le mariage … D'un autre côté, c'était le moment ou jamais …
L'inconvénient de ratisser large, conduit, comme toujours, à moins approfondir les personnages. Pire, dans mon cas, on oublie tel personnage qui disparait en première saison et quand il revient au bout de x épisodes, on ne sait plus ni d'où il sort, ni ce qu'il avait fait précédemment.
Pour ma part, je me suis assez régulièrement ennuyé dans la série entre les discussions très pointues avec plein de non-dits dont je finis immanquablement par me poser la question de l'esbrouffe ou de la vacuité sans trouver la réponse. Et puis, il y a des êtres immortels (des représentants de Satan, à ce que j'ai compris) qui sont quand même sensibles aux balles des pistolets. Bon, d'accord, j'avoue que je n'ai pas forcément bien compris …
Et puis, cette atmosphère glauque, brumeuse, grise, sale dans un Londres glauque, brumeux, gris et sale. Même la couleur de l'hémoglobine qui se déverse, de partout, quand même en grande quantité n'arrive pas à mettre une touche de gaîté au film. C'est un comble !
Côté interprétation, le personnage principal Vanessa Ives est interprété par Eva Green que je ne connais pas beaucoup. Sur wiki, j'ai découvert avec surprise qu'elle est non seulement française mais aussi la fille de Marlène Jobert. Un personnage que j'ai trouvé intéressant, Brona qui deviendra Lily une fois passée par les mains de Frankenstein est joué par une actrice que j'ai déjà vu dans Mansfield Park (tiré de Austen) : Billy Piper
Josh Harnett dans le rôle du cow-boy comme Timothy Dalton dans le rôle de Sir Malcolm font le job (avec des figures comme des jours sans pain).
J'ai bien sûr apprécié le personnage de l'amérindien, philosophe en action, interprété par le toujours excellent Wes Study. Dommage qu'on ne le voie qu'à la fin …
Au final, je ne me permettrai pas de dire que c'est nul. Disons que cette série me confirme que ce genre d'histoire n'est pas vraiment ma tasse de thé. Il parait pourtant que les "penny dreadful" étaient ces revues feuilletonesques pas chères qui avaient un succès aussi monstre que les monstres qu'elles évoquaient.
La note finale que je vais mettre sera très logiquement 5 …