Percy et les bras de Morphée

J'ai un peu honte de l'avouer... mais moi j'aime bien le film Percy Jackson sorti en 2010. Alors oui dans mes souvenirs Logan Lerman joue comme une patate, les péripéties sont pas exceptionnelles et la fidélité au bouquin d'origine a l'air aux fraises. Mais que c'était fun à voir ces dieux en blue jeans parcourir les USA en tabassant minotaures, hydres, harpies et Uma Thurman (pour mon plus grand plaisir). Cette série sensée être plus proche de la vision de l'auteur des livres propose plus ou moins la même chose... sauf qu'on s'emmerde. On s'emmerde beaucoup. Trop.

Le problème, c'est que ni le trio héroïque, ni les péripéties, ni les enjeux, sont engageants. Tout est terriblement plat. Cette mollesse, on la doit en premier lieu aux personnages principaux, à savoir le frisé qui pose trop de questions, la fausse guerrière et le fils indigne de M. Tumlus du Monde de Narnia. Tous plus incompétents les uns que les autres, ces gamins sont un véritable déplaisir à suivre, ne parvenant jamais à nous émouvoir autant que la série l'aurait voulu. Faut dire qu'elle les aide pas non plus puisque 75% de l'histoire va consister à faire découvrir une nouvelle facette de la mythologie à Percy, alias nous autres spectateurs. Le problème, c'est que passés 4 épisodes, c'est déjà lourdaud. Le schéma est toujours le même : un civil chelou débarque, Percy fronce des sourcils et sa pote ouvre son encyclopédie grecque en balançant un nom random du genre "Blablabla c'est la daronne des monstres, blablabla". Un dispositif qui perd d'ailleurs rapidement en crédibilité puisque ces dieux et créatures mythiques en mode civiles, ben ils sont tous plus pourris les uns que les autres. Quand c'est pas une milf qui surjoue, c'est un monstre bien badasse qui se fait lamentablement fumer par un gosse après une baston d'une minute chrono. C'est bien beau d'avoir un minotaure en slip ou une très jolie chimère (franchement, je veux une figurine de cette bébête), mais si c'est pour la voir faire du surplace au lieu de se battre, c'est même pas la peine de nous faire ouvrir Disney+ !

D'ailleurs, la firme aux grandes oreilles a aussi son rôle dans l'ennui général de cette série. Voulant probablement capitaliser sur une audience relativement jeune, Disney a retiré toute forme de violence. Preuve à l'appui : les ennemis se désintègrent lorsqu'on les tue, et en plus les combats sont trop courts et bâclés. Faut juste voir l'affrontement contre ce pauvre Ares. Le dieu de la guerre se bat comme un papy et se fait défoncer par un collégien. C'est quoi ce bordel ? Il simule votre dieu ou quoi ? Ma parole, il est joué par un catcheur ou comm... Oh... Attendez...

Et pour finir, les enjeux nous sont jetés à la figure dans une scène d'exposition rushée, si bien que durant tout le déroulement de la quête je ne comprenais rien à ce qui se passait. Et même après avoir terminé le visionnage du dernier épisode, je crois que j'ai toujours rien compris.

Allez, je vais quand même être un peu gentil. Visuellement, la série est vraiment bien foutue. Les effets spéciaux sont de qualité et les décors soignés... et y'a des gosses qui essaient de s'entretuer juste pour des raisons d'égo. C'est rigolo. Et puis c'est quand même mieux que cette sombre merde de pisse de renard de Percy Jackson : La Mer des Monstres (allez jeter un oeil à ma vieille critique, vous comprendrez). Mais pour le reste... Ouais regardez plutôt le premier film. Y'a Sean Bean dedans.