Plaine orientale aurait pu être une grande série de bandits à la française : il y avait le décor, la matière, les gueules, et même un certain souffle au départ. Mais le résultat est franchement raté. Le problème vient surtout du scénario, qui ne tient pas debout une minute. Comment peut-on croire une seule seconde que le lien de fratrie entre les deux personnages principaux passe inaperçu, surtout dans un environnement aussi resserré ? C’est le genre de ficelle mal camouflée qui plombe toute crédibilité.
À ça s’ajoutent des dialogues trop appuyés, souvent didactiques, parfois caricaturaux, qui donnent l’impression qu’on ne fait pas confiance au spectateur. Le jeu des comédiens essaie de rattraper tout ça, mais c’est compliqué quand le texte sonne faux. Et la réalisation n’aide pas : des erreurs de raccord, des scènes mal rythmées, un manque d’épaisseur dans la mise en scène… On sent l’amateurisme derrière certains choix.
C’est d’autant plus dommage que l’ambiance aurait pu être là. L’accent corse est magnifique, les voyous ont des vraies tronches, on y croit. Et la juge Maertens, interprétée avec beaucoup de justesse, apporte un vrai contrepoint au milieu masculin et tendu du récit. Il y avait un vrai potentiel, un imaginaire de la vendetta moderne à actualiser.
Mais voilà : ça manque de souffle, de cohérence, et surtout d’une vision claire. Au lieu d’une fresque insulaire tendue et haletante, on a une suite de scènes mal cousues, sans densité ni réelle tension. Un rendez-vous manqué.