Poker Face
6.9
Poker Face

Série TF1+, Peacock (2023)

(ni additifs de synthèse)

Riant johnson a l'habitude de jouer avec les codes : Poker face ne réinvente pas ceux des séries policières, mais invite à une relecture ludique en comparant les modèles avec les variations - puisque toutes les séries, et en particulier celles à épisodes clos, pillent les scénarios des films à succès et tissent une nouvelle écharpe sur de vieux patrons.

Dans les derniers épisodes vus (->II-10), il ne s'agit plus simplement de citer le dialogue d' "Out of the blue" (et la série/Charlie nous donnent une semaine pour trouver son origine!), ni d'inclure un clone sournois de Mercredi Addams dans un cadre scolaire (mais... serait-ce une pique contre la série de netflux?). Heat et Michael Clayton influencent le cours du récit de l'intérieur en inspirant les protagonistes.


La série et son héroine sont drôles, sur un fond forcément peu réjouissant - on n'est pas dans La vie de famille. Contrairement à son modèle le flic Columbo, Charlie enquête sur des homicides dans son entourage. Elle perd des amitiés et des amours naissantes. D'ailleurs, la première partie des épisodes (qui contrairement à Columbo joue avec le spectateur et ne lui permet pas toujours de comprendre immédiatement qui sont victime et meurtrier) donne assez de temps pour nous familiariser avec eux et les apprécier.

Poker abandonne dès le début de la deuxième saison le schéma du personnage central en fuite, et transforme la cavale en balade plus insouciante (?) à travers l'Amérique ; mais à chaque arrêt, les circonstances tragiques ramènent Charlie Kale à sa solitude.

Et chaque étape pose un diagnostic critique sur ces USA, les modèles sociaux qu'ils promeuvent, l'esprit de compétition et la cupidité, le patriarcat... (de bonnes âmes sont actuellement en train de fournir du grain à moudre pour quelques saisons supplémentaires)


Incidemment, Charlie lance une gentille pique contre l'une de ses inspirations, Lie to Me, en rappelant que les histoires de signes trahissant infailliblement le mensonge sont du bullshit. Ici encore, on préfère renvoyer "franchement" à l'artificialité du gimmick de série - démarche de distanciation quelque peu postmoderne qui paradoxalement, crée une implication en invitant la complicité du spectateur - wink wink.

ChatonMarmot
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Séries en vrac

Créée

le 28 juin 2025

Critique lue 31 fois

2 j'aime

3 commentaires

ChatonMarmot

Écrit par

Critique lue 31 fois

2
3

D'autres avis sur Poker Face

Poker Face
Fabrice-del-Dongo
8

Ingénieux et rafraîchissant

Une bonne vieille série old school comme on n'en fait plus.Ça reprend le modèle de Columbo : à chaque épisode, un crime dont on connaît le meurtrier dès le premier quart d'heure. L'héroïne, ancienne...

le 30 avr. 2023

8 j'aime

Poker Face
cestjustemonavis
8

Columbo 2.0

Dans une époque où on nous réchauffe de la série à succès des années 80/90 avec pour seul argument la nostalgie au service d’un fan service dégoulinant, il est plus que rafraîchissant de voir ce que...

le 3 mai 2023

5 j'aime

Poker Face
yoim
5

Mauvaise idée

La série se laisse regarder mais ce qui attire, le pitch, est en fait le plus gros défaut :L'héroïne sait toujours immédiatement de façon certaine quand quelqu'un ment. Eh bien, ça rend l'enquête un...

Par

le 21 juil. 2023

4 j'aime

2

Du même critique

X-Men : Dark Phoenix
ChatonMarmot
2

Pas de cul pour le MCU

**Pinacle tragique des X-men de Chris Claremont, inaugurant une vague de débauchages anglais par l'écurie Marvel, la transformation de Jean Grey en Phénix Noir et la mort de l'Elektra du Daredevil de...

le 5 juin 2019

53 j'aime

55

Midsommar
ChatonMarmot
10

All you need is love...

Ari Aster continue d'exploser les limites du genre horrifique. Il propose un renversement de perspective, une expérience psychédélique et philosophique. Son but est de nous faire entrer dans la peau...

le 1 août 2019

45 j'aime

127

The Walking Dead
ChatonMarmot
4

the trouble with zombies

Pourquoi consacrer une critique à une série éminemment dispensable ? Pour régler des comptes, je suppose. Je suis resté collé devant pendant 6 saisons. Pourtant, j'avais bien remarqué qu'elle ne...

le 13 mars 2018

34 j'aime

34