12 ans après la sortie de son film "Poupoupidou", le réalisateur et scénariste Gérald Hustache-Mathieu offre une seconde vie à son binôme de héros mal assortis (le romancier fantasque et le gendarme rigide), grâce à cette adaptation en mini-série de son univers tragi-comique situé à Mouthe, dans le Haut-Doubs, réputée commune la plus froide de France.
Cette atmosphère enneigée, dont les décors intemporels évoquent autant la France périurbaine que l'Amérique profonde ou encore le Québec, constitue l'un des atouts majeurs de "Polar Park" : on se sent bien dans cette étrange ambiance ouatée et chaleureuse, parfois inquiétante.
Chaque personnage secondaire, curieux mélange de bizarrerie et d'authenticité, vient renforcer l'impression du spectateur de faire partie de ce gros village de moyenne montagne.
Comme son nom l'indique, cette mini-série estampillée Arte s'inscrit dans le registre du polar, enrichi toutefois d'une dimension méta, le héros auteur de romans policiers (Jean-Paul Rouve) étant régulièrement amené à déconstruire les codes et les usages de son art.
Par ailleurs, l'enquête policière se pare d'une forte dimension comique, absurde et fantaisiste, avec un humour omniprésent, notamment dans les dialogues et les situations.
Parmi les nombreuses références présentes au cours de ces 6 épisodes, on relèvera surtout "Twin Peaks" et "Fargo", à l'image du très beau générique musical, visiblement inspiré par cette dernière.
Malgré la réussite indéniable de l'ensemble, on déplorera néanmoins quelques bémols : une intrigue parfois décousue, quelques dialogues un peu plats et un épisode final assez décevant.