Prima Doll
6.4
Prima Doll

Anime (mangas) Tokyo MX (2022)

Parfois, le monde se rappelle à notre bon souvenir et souligne que, si la vie peut être moche comme une pizza avec de l'ananas, parfois elle l'est moins. Dans l'enfer des guerres fictives sur petit écran, le chant qui réchauffe le coeur rend l'horreur moins pénible dans l'ombre d'une tranchée.

Prima Doll nous présente une dystopie où, à la guerre, des "poupées" intelligentes motivent les troupes, dirigent des robots bien plus basiques qu'elles. Mais un jour, parfois, les hommes meurent et les poupées sont détraquées.

Le Kuroneko cafe (chat noir café, ça donne pas envie lol) est un café qui se trouve dans le 5ème arrondissement de la capitale Impériale. Depuis la fin de la guerre, des poupées mécaniques que l'on appelait Automata se font restaurer et servent dans ce café, élégamment vétues de kimonos. Mais ces Automatas sont toujours quelques part hantées par leur passé dans ce monde en paix, ce qui les empêche de lacher prise. Rejoignant toutes ces automatas en est une arrivée récemment, Haizakura, qui a perdu la mémoire complètement. Elle ne sait plus qui elle est et son rôle précédent lui est inconnu. Elle ne sait qu'une chose: elle adore chanter et a un certain talent pour cela. A travers sa curiosité à toute épreuve et des chansons superbes, Haizakura et ses amies Automata cherche à trouver leur place et leur rôle ensembles, se supportant mutuellement qu'importe les épreuves.
  • Visuel:

Le studio derrière le projet est Visual Arts (Key), mais comme les animes ne sont pas leur truc (ils ont commis Clannad y'a bien longtemps...), ils ont donné la main comme ils font d'habitude à un autre studio et ici c'est Bibury Animations Studios coupable notamment de la saison de nos quintuplés préférées. Donc un studio pas maladroit malgré un manque de référence de qualité. Et on peut dire que c'est plutôt réussi, le dessin est convaincant et l'animation se laisse regarder sans saigner des yeux.

Le design des Automata est très réussi, elles sont toutes jolies si bien qu'on les identifie assez facilement à des humaines, notamment la petite Haizakura qui est l'un des personnages les plus adorables de toute l'animation japonaise. Elle devrait être vendue en intraveineuse cette petite tellement elle est mignonne.

Mais parfois, sur les animations rapides, on sent un manque de qualité. C'est pas indigne, mais on n'est pas sur du Kyoani. La même série par Kyoani serait sublime. Je suis un peu déçu en tant qu'inconditionnel du studio Key mais bon... on a vu pire, et c'est le seul défaut que je trouve à l'anime.

  • Arts Sonores

L'un des points forts de l'anime, c'est sa partie bande son et acting, car non seulement les chansons sont belles et douces, mais le doublage est réussi. Prendre Azumi Waki en rôle principal est toujours un bon choix (comme pour Blend S), car c'est une actrice avec l'une des voix les plus douces de la japanime. Mais en regardant le casting on trouve de tout, des actrices avec le vent en poupe comme Misaki Kuno (présente dans Lycoris Recoil) ou encore... Mai Nakahara (Nagisa Furukawa, donc bon ça va en référence). Rien que ça. Franchement les amateurs de belles voix sont gatés, et encore je n'ai pas cité tout le casting.

L'opening a un côté envoutant, une espèce de douce mélodie rythmée qui finit presque en marche militaire, restant dans la thématique de l'anime. C'est une musique originale pour l'anime, mais c'est difficile je crois de faire une musique qui représente aussi bien l'histoire dans son intensité et ses émotions. J'aime vraiment beaucoup cet opening, plus de mal avec les endings qu'il va me falloir ré-écouter tellement il y en a eu. Cette petite série a été chouchoutée à mort au niveau sonore.

  • Histoire

L'histoire est assez interessante, mais difficile je pense de résumer cela dans un anime au format 12 épisodes. On a des souvenirs de guerres qui reviennent, mélangés à de la préparation d'omurice et de petites scènes toute mimi de coloriage. En plus de cela, il y a quelques passages chantés plutôt bien vus, arrivant à équilibrer l'ambiance générale de l'anime. Il reste assez léger en terme de drame, léger dans l'humour. Il y a tout de même un peu d'intensité par moment, ajoutant un enjeu dans un monde qui fut cruel et qui le demeure. Si l'ensemble est très moe, qu'il y a du chant, on est loin de K-On (même si la partie chant est terriblement jolie ici).

C'est clairement le slice of life générique qui pourrait avoir un sceau de qualité tellement il colle au genre. Mais le revers de la médaille c'est que finalement, c'est que cela manque un peu de folie, ou d'émotions plus soutenues. Comme pas mal de bon animes (je pense à Shiroi Suna no Aquatope qui est comme ça aussi), à qui il est difficile de repprocher quelque chose en particulier.

Mais tout comme l'anime, je vous ai trompé jusque là, car le côté moe n'est finalement que la majeure partie de l'anime, qui dérive vers une courte trame bien plus dramatique et qui va solliciter de vous quelques larmes. D'une manière assez subtile, l'anime vous emmène vers un dénouement pas du tout prévu, qui m'a fait penser à certaines productions de Key, notamment à Planetarian. En effet un cliffhanger assez peu probable peut arriver, mais qui dans le lore est justfiable sans aucun souci. Et cette fois, l'histoire est bien réussie et pas "dérangeante" comme dans "the day I became a god" qui avait une conclusion assez "étrange", qui à l'époque m'avait rebuté de l'anime dont pourtant les 3/4 étaient corrects. Ici, ça marche.

Clairement, vous n'allez plus regarder une poupée / robot de la même façon qu'après avoir rencontré Haizakura. Quelle personnage... pfiou.

  • Conclusion

Prima Doll passe le sceau de qualité que j'attends d'un anime sans difficulté, même si ça se sentait assez vite dans la façon dont l'anime se déroule. C'est une belle bouffée d'air, une idée bien sympathique à regarder et quelque chose qui plaira aux amateurs du genre sans aucun doute. J'ai envie de croire que les adaptations de projets de Visual Arts en anime recommencent à avoir un peu de gueule, et c'est prometteur pour la prochaine qui pourrait être, je l'espère, un anime qui tronera tout en haut des listes (hors communautés de fan hardcore défendant leur animes)

Comme une ôde à la paix au travers de l'harmonie vocale de celles qui l'ont vécue, parfois oublié, nos héroïnes de fer blanc sont attachantes, et avec un personnage principal dont la simple apparition donne le sourire... soit l'on trouve ça niais (comme des critiques "pro" ont trouvé "Your Name"), soit l'on adhère et l'on reviendra voir le spectacle, malgré les lacunes de l 'anime qui aurait mérité un peu plus d'application en général.

Mais on est très très très loin de "The day I became a god", ici rien de malaisant ou d'abracadabrantesque. Le lore marche, l'univers marche et on en regretterait presque que ce soit si court et si peu developpé au final. Mais peut-être cela aurait tourné en rond.

Quoi qu'il en soit, cela faisait bien longtemps que le Studio Key ne m'avait pas arraché sourires et larmes. Hâte de les retrouver encore, car j'ai une petite attente à venir, une oeuvre qui devrait être bien meilleure que ça et je vais passer pour un turbo con si ça marche pas vu que j'en parle souvent.


P.S: cet avis n'engage que moi car la note est un peu dure car j'étais un peu déçu au moment d'écrire ces lignes. Néanmoins elle ne pourrait illustrer le propos d'un tiers qui s'en servirait comme ses propres paroles car je ne l'autorise pas.

notludovic
8
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Créée

le 28 sept. 2022

Critique lue 41 fois

notludovic

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