Je viens de terminer Redo of Healer et ce fut une véritable gifle 🔥.
Je ne pensais pas qu’un tel anime existait : d’ordinaire, on tombe soit sur des récits trop sages et aseptisés, soit sur des productions hentai sans véritable histoire. Ici, on est dans une dark fantasy assumée, un genre que j’affectionne particulièrement et qui est trop rare dans l’animation japonaise.
Pour me situer : je suis une femme dans la trentaune, avec une vie bien installée
(⚠️: spoilers plus bas)
Les points forts
- Une vraie histoire, pas juste un prétexte. Ce n’est pas “du cul plaqué sur un scénario vide”, mais bien un récit qui tient debout. La sexualité y est intégrée comme un outil narratif : vengeance, traumatisme, domination.
- Des thématiques puissantes. Viol de guerre, violence qui engendre violence, exutoire de la revanche : des sujets durs mais malheureusement bien réels.
- Un souci du détail rare. On aperçoit (brièvement) des fluides corporels – cyprine, sperme, sueur, salive – qui donnent une matérialité et un réalisme aux scènes.\
- Keyaru. Le protagoniste est fascinant : vicieux, brisé, toujours au bord de la folie. Ce mélange le rend inoubliable.
- Un vrai travail de production. Animation soignée, doublage convaincant. La série n’est pas qu’un “coup marketing” autour de la provocation.
- Des arcs de revanche mémorables. Celui contre Blade est tout simplement exceptionnel : brutal, intense et parfaitement mis en scène.
- Un équilibre rare. Ce n’est ni un hentai, ni un shônen trop sage : c’est un anime qui ose intégrer la sexualité comme partie intégrante de la complexité humaine.
Les faiblesses (selon moi)
- Le harem et le siscon, pas mon kink. Voir chaque nouvelle héroïne rejoindre mécaniquement le harem devient répétitif. J'ai décroché quand Keyaru couche avec 4 ou 5 filles. L’arc où Norn adopte l’identité d’Ellen et devient sa “petite sœur” m’a paru gênant et peu crédible.
- Norn, trop vite soumise. Présentée comme la plus vicieuse des antagonistes, elle abdique sans véritable résistance. Sa soeur, Flare était beaucoup plus rebelle. Une occasion manquée.
- Une pudeur paradoxale. Pour une série de ce type, l’absence de représentation explicite des organes sexuels surprend. (Ai-je seulement vu la bonne version ?)
- Des personnages féminins trop archétypaux. On retrouve encore les figures de la jeune fille naïve, pure, sans expérience… Le tout basculant trop facilement dans le harem. J’aurais aimé plus de complexité, de réalisme et d'indépendance dans le développement de ces personnages.
- Manque de virilité masculine. Les corps et la sexualité des hommes sont relégués au second plan
- Une impression d’improvisation. Par moments, le scénario semble écrit au fil de l’eau, sans vision globale.
- Bullet. La tension monte autour de sa revanche, mais le dénouement n’arrive jamais, ce qui laisse un goût d’inachevé.
Mon ressenti global
Dans l’ensemble, j’ai adoré. Oui, l’œuvre est imparfaite, parfois gratuite, voir un peu choquante. Mais c’est précisément cette audace qui la distingue. Peu d’anime osent aller aussi loin, que ce soit dans la représentation de la sexualité ou dans l’exploration de thématiques aussi sombres. Redo of Healer m’a tour à tour fascinée, écœurée, excitée – et c’est rare d’éprouver un tel spectre d’émotions devant un anime.
J’espère sincèrement qu’il y aura une nouvelle saison. Le dark fantasy mérite des récits qui prennent ce genre de risques.
Et vous, comment l’avez-vous vécu ? Comme une œuvre marquante qui ose affronter l’ombre, ou comme une provocation gratuite déguisée en scénario ?