Rome : Fresque, épopée brillantissime, odyssée en deux saisons qui retrace avec un brio magistral une partie de l’histoire de Rome (du retour de César de Gaule à la chute de la République romaine après la victoire d’Octave et Marc-Antoine). La meilleure série historique sur cette époque jamais réalisée, même si, bien entendu, quelques libertés sont prises par rapport à l’Histoire, pour ouvrir copieusement le robinet de la dopamine chez le spectateur (HBO obliged).
La série est à l’image de César, campé par Ciaran Hinds qui semble né pour ce rôle, grandiose, mais aussi spartiate et raisonnée, à l’image de cet empereur qui ne l’a jamais été. À tel point que le spectateur aura l’impression d’avoir perdu un ami cher lors de la scène de sa mise à mort (spoiler alert ^^) et se surprendra à penser « Rome est perdue ». Rome, l’actrice principale de ce prodige télévisuel, est représentée telle qu’elle l’était vraiment, colorée, bariolée, sale, poisseuse, interdite, lubrique, mais aussi belle à en couper le souffle.
L’Histoire, avec un grand H, nous est contée à travers l’histoire, avec un petit h mais qui n’en reste pas moins passionnante, de deux amis légionnaires, dont les turpitudes de sang et de sueur seront liées à celles de la ville décadente. Côté dominae, la série met en scène les inimités dramatiques de deux aristocrates romaines, mères respectives d’Octave et de Brutus, ce qui permet à l’œuvre de disséquer la société romaine tant du point de vue bourgeois que populaire, en n’omettant pas de les entrechoquer, par d’habiles procédés scénaristiques.
Défilent également une multitude de personnages historiques, comme Marc-Antoine, Pompée ou encore Cicéron, sans oublier Cléopâtre. Tout sonne juste dans cette superproduction, qui a été arrêtée du fait de son coût éléphantesque, à l’image des puissants de Rome, qui dépensaient « sans compter » pour gagner le cœur du peuple - le sang de Rome - et le maintenir sous son joug. Nous pouvons y voir un parallèle intéressant…. Rome finit toujours par chuter, mais reste fascinante jusqu’à l’obsession.