Une création d’Harlan Coben est du pain béni pour une série

Safe est une série alliant découvertes,révélations et coups de théâtre à grande vitesse.L’intérêt du scénario de base,c’est que le spectateur ne sait pas ce qu’est devenu Jenny depuis la fête arrosée donnée par Sia.A t-elle disparu volontairement,mène-t-elle une enquête,a-t-elle fait de mauvaises rencontres? Ensuite,ce qui est magnifiquement agencé,c’est comment l’entourage de l’adolescente a son lot de secrets plus ou moins inavouables.Entre Zoé (bien interprété par Audrey Fleurot),professeur de français se retrouvant démise de ses fonctions suite à une clé USB au contenu alarmant;les parents de Sia perdant littéralement les pédales dans le sillage de leur fille irresponsable; le bon pote du père de Jenny dont le comportement est suspect de prime abord.Cette communauté en apparence saine révélant ses failles,ses vérités gênantes et ce goût du secret pour ne pas effondrer ses fondations.Une création d’Harlan Coben est donc du pain béni pour une série car les niveaux de lecture sont nombreux et jouent avec la perspicacité et les nerfs du spectateur.Netflix a bien fait de relayer les huit épisodes sur C8 car Safe mérite une audience plus grande et une exposition prolongée.J’ai vraiment hâte de voir la suite tant les trois premiers épisodes ont été denses et bien menés.Les épisodes 4 à 6 confirment grâce à une intensité toujours maintenue et des révélations nombreuses. En désacralisant des familles dans un milieu protégé (prouvant toute sa décadence),Harlan Coben renouvelle la saga familiale grâce à la noirceur et à l’imprévisibilité de certains personnages.La grande force de Safe étant de réactiver les donnes pour éviter la limpidité de son intrigue.Que réservera donc le final? Je dois dire que le secret découvert par Jenny est de loin la matière la plus intéressante avec laquelle Harlan Coben et son équipe nous ont tenu en haleine.Par contre,le meurtre du petit ami de la jeune femme qui suggère le syndrome de répétition chez le criminel est moins percutant.Finalement,le final est donc en demi-teinte face à une mise en place assez virtuose.On ne peut pas tout avoir et Safe le prouve sans démériter quand même.