Selfie
5.3
Selfie

Série ABC (2014)

Une série sur la branchitude et l'egocentrisme...

Créée par Emily Kapnek (Aliens in America, Parks & Recreation, Suburgatory…) et réalisée par Julie Anne Robinson (Grey’s Anatomy, Weeds, Brooklyn nine-Nine…), Selfie est une série comique centrée sur un personnage complètement obsédée par les réseaux sociaux et par sa propre image. Le pilote de la série a été diffusé gratuitement et sur plusieurs plateformes légales bien avant sa première vraie diffusion télévisée. La série fera ses débuts sur le petit écran ce soir sur la chaîne américaine ABC.

Selfie, c’est un peu un My Fair Lady à l’envers, avec non pas une Audrey Hepburn propulsée reine de beauté, mais une Karen Gillan (Doctor Who, Guardians of the Galaxy – dont on vous parlait il y a peu- …) super populaire sur les réseaux sociaux qui devient tout à coup la risée du net et de ses collègues de bureau. De là découlent un certain nombre de choses, comme notamment sa demande d’aide à l’expert marketing de l’entreprise où elle travaille.

Il y a quelque chose qui sonne un peu faux dans Selfie. Quelque chose qui m’a dépassée de très loin et qui a conduit la personne à côté de moi au moment du visionnage de ce pilote à s’endormir. Non, Selfie, ce n’est clairement pas LA nouvelle série qui vous fera hurler de rire toutes les 10 secondes (ou plus). Peut-être parce que l’histoire en elle-même a quelque chose de franchement tragique. Peut-être parce que je ne suis clairement pas dans la cible du programme et qu’il faut sans doute avoir 16 ans pour trouver drôle le fait qu’une personne vive complètement hors de la réalité parce qu’absorbée par son Moi virtuel… oui, ça doit être ça.

Si l’oeuvre de laquelle la série prétend s’inspirer est de qualité, l’écriture de Selfie est plutôt de mauvaise facture et et précipite trop les choses pour laisser le temps au spectateur de comprendre le peu qu’il y a à comprendre ou d’entamer pour lui-même une réflexion de fond.

On en connait tou(te)s, des égocentriques qui passent leur temps à parler d’eux, qui se croient indispensable et prétendent à peu près tout savoir mieux que vous. Si si, on a tou(te)s dans notre entourage un accro des réseaux sociaux qui, portable vissé à la main jusque pendant les soirées entre ami(e)s, publie des choses sur lui en permanence et se met en scène pour obtenir l’attention de millions d’inconnus au lieu de profiter du moment présent… Ça, c’est Eliza, l’héroïne de Selfie. Si cette description vous la rend sympathique, c’est que vous êtes sans doute l’un de ces accros maladifs aux réseaux sociaux ou que vous avez 16 ans et que votre degré de « cool » dépend du nombre de likes que peut générer une photo de votre petit-déjeuner.

Eliza est incapable de formuler une phrase qui – en plus de ne pas parler d’elle – ne comporte aucune abréviation issue des réseaux sociaux. Et ça enchaîne, encore et encore, jusqu’à ce que le personnage ne soit plus seulement ridicule, mais complètement caricatural. Alors peut-être qu’au lieu de passer du temps à aligner les jeux de mots « cool » ou « branchés » dans les dialogues, il aurait peut-être mieux valu se concentrer sur le développement des personnages. Ou alors – pour ne pas non plus trop en demander – au moins sur le développement du personnage principal.

Le pilote est court (25 minutes) et il n’y a que peu de place pour un développement lent. Malgré tout… les choses vont beaucoup trop vite. En à peine 13 minutes, Eliza a déjà mis en application les conseils qui lui ont été donné et entamé un changement à la fois physique et moral… Oui, en seulement 13 minutes. Alors que se passera-t-il dans les épisodes suivants si le plus gros problème de la jeune femme est en partie réglé en seulement 13 minutes ? Bonne question.

Blindée de jeux de mots sur les médias sociaux et dotée d’un casting fonctionnant plutôt bien (l’alchimie entre Karen Gillan et John Cho fonctionne bien), la série est loin très loin derrière Suburgatory, la série comique qu’ABC souhaite remplacer par Selfie. Tellement loin derrière qu’au final, j’ai peu ri devant Selfie. Je m’attendais à autre chose, mais certainement pas à ce que l’on m’invite à rire d’une pauvre fille complètement paumée, sans amis, et qui n’a rien d’autre pour se sentir exister qu’une poignée de followers. Le pilote est baclé, le personnage principal est une caricature de lui-même… clairement, la suite sera sans moi !
britishg3eks
1
Écrit par

Créée

le 30 sept. 2014

Critique lue 477 fois

2 j'aime

britishg3eks

Écrit par

Critique lue 477 fois

2

D'autres avis sur Selfie

Selfie
britishg3eks
1

Une série sur la branchitude et l'egocentrisme...

Créée par Emily Kapnek (Aliens in America, Parks & Recreation, Suburgatory…) et réalisée par Julie Anne Robinson (Grey’s Anatomy, Weeds, Brooklyn nine-Nine…), Selfie est une série comique centrée sur...

le 30 sept. 2014

2 j'aime

Selfie
James_Aubrey
5

#PeuxMieuxFaire

Selfie, c'est la série qu'il est facile de détester. Ce serait d'ailleurs prendre la solution de facilité que de descendre cette série, qui malgré ses premiers abords peu ragoutants, cache un...

le 21 sept. 2014

2 j'aime

Selfie
Freem
2

Les feux de l’amour rencontrent Instagram.

Série faussement subversive et superficielle dans laquelle les deux personnages joués par Karen Gillian et John Cho sont terriblement fades et mal joués. Gillian notamment fait pitié à voir à chaque...

le 22 janv. 2015

1 j'aime

Du même critique

BiTS
britishg3eks
8

BiTS is back ! (et c'est énorme)

Co-produite par ARTE et par la Générale de Production et dirigé par Rafik Djoumi (ex-rédacteur en chef pour Mad Movies, ex-chroniqueur pour Arrêt sur Images…), BiTS est un magazine d’actualité...

le 15 oct. 2014

10 j'aime

1

Murder
britishg3eks
5

Besoin de tuer quelqu'un ? Suivez les cours de droit d'Annalise Keating pour créer l'alibi parfait !

Créée par Peter Nowalk et réalisée par Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy, Private Practice, Scandal…), How to get away with Murder est une série policière centrée sur un groupe d’étudiants ambitieux...

le 6 oct. 2014

10 j'aime

1

Les Enquêtes de l'inspecteur Wallander
britishg3eks
8

Tout plaquer et partir à Ystad...

C’est en 2008 que la BBC a posé les premiers jalons de sa propre adaptation télévisée de l’oeuvre de l’écrivain scandinave Henning Mankell, dont les romans avaient déjà été portés sur petit et grand...

le 7 juil. 2014

7 j'aime